Comment protéger un site archéologique, tout en offrant au grand public la possibilité d'appréhender toute sa richesse culturelle ? C'est pour répondre à cette double contrainte que l'agence d'architecture Holoffe et Vermeersch a été choisie pour le projet Silex's. Les deux architectes ont imaginé un bâtiment circulaire original de 800 m2, afin de rendre visibles et accessibles les vestiges du site archéologique de Spiennes, reconnu par l'Unesco en 2000.

Le Centre abrite différents espaces : accueil, parcours scénographique, salle de projection, zone de fouilles, accès aménagés vers les mines néolithiques et espace polyvalent destiné à accueillir des activités d’éducation permanente. Entre nature et culture, la découverte est organisée en trois temps : balades didactiques à l’extérieur, visite de l’espace muséal et de la zone de fouille et descente en sous-sol dans les minières originelles. Tandis qu’une structure légère, toute d’acier galvanisé, trame la zone, une première peau de mailles ajourées, elle aussi d’acier, la définit et la protège. Une seconde enveloppe en polycarbonate, légère et transparente, l’isole du climat extérieur. 

Une lumière naturelle constante filtre sur toute la périphérie grâce aux percements zénithaux circulaires, ce qui procure une lumière concentrée sur les minières, comme des spots naturels. Un fût vertical s’élance à l’aplomb du puits et traduit, par son amplitude, la profondeur de la descente physique qui s’annonce. Il y règne là aussi une lumière naturelle zénithale.

Un cocon préservé

Intérieurement, le sol naturel existant est préservé ; la situation des fouilles évoluera au rythme de la temporalité archéologique. Sur pilotis, semblant flotter, les espaces accueillant le shop-expos et les déplacements du public dans la scénographie didactique se superposent au lieu comme une couche de lecture contemporaine, tramée et minimale.
 

©  Holoffe et Vermeersch/© JL Dubois

Au niveau des équipements, le pavillon adopte la philosophie d’un volume fermé, partiellement isolé, ventilé mais non chauffé. Les lieux se visitent dans une atmosphère qui devrait se rapprocher des conditions extérieures, mais sans en subir les désagréments. Tout l'objectif est en effet de préserver dans les meilleurs conditions ce patrimoine très spécifique et fragile, qui est l'un des plus anciens et des plus vastes centres d'extraction de silex en Europe. Les dispositifs techniques ont donc été étudiés dans l’idée de tendre à une forme d’autonomie dans un contexte pratiquement non équipé. Cela permet de réguler les conditions de température et d’hygrométrie nécessaires à la préservation des matières, tout en assurant un confort minimum au personnel dédié à l’accueil et aux visites.

Résultat d’une collaboration engagée depuis quelques années entre archéologues, conservateur, architectes et scénographes, le Silex's ouvre ses portes aux curieux ce samedi 4 avril. Pour des raisons de conservation, l’accès en sous-sol sera limité à 5500 visiteurs par an et ne sera accessible au public que durant la belle saison, d’avril à octobre.

©  Holoffe et Vermeersch

C.T
© Photo de Une : WBT JP Remy