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L'Orangerie à Versailles s'offre une nouvelle vie étudiante

Publié le 13 octobre 2014

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La résidence de l'Orangerie qui a été inaugurée vendredi dernier, allie le confort et la modernité nécessaire pour le développement d'une offre de logements étudiants, tout en préservant la qualité historique et prestigieuse du lieu. Visite en présence de l'architecte et des nouveaux résidents.
L'Orangerie à Versailles s'offre une nouvelle vie étudiante - Batiweb

A l'angle de la rue de l'Indépendance américaine et de la rue de l'Orangerie à Versailles, l'oeil est immanquablement attiré par un bâtiment imposant aux façades rénovées, à quelques pas seulement du château de Louis XIV.

Derrière ces murs chargés d'histoire se cache désormais une résidence étudiante composée de 77 logements répondant aux normes et aux réglementations actuelles, notamment thermique avec l'obtention de la Certification BBC Effinergie Rénovation.

« C'est un bâtiment fascinant et une opération étonnante qui imposent de relever le défi de transformer un bâtiment historique en logements sociaux alors que l'on a souvent tendance à les opposer l'un l'autre », explique Frédéric Didier, architecte en chef des monuments historiques du château de Versailles.

Valoriser sans faire de concessions

Classé Monument Historique en 1929, le lieu a successivement accueilli l'Hôtel de la Surintendance des Bâtiments du Roi, un lieu religieux baptisé le Petit Séminaire, puis la Caserne Vauban qui abritait l'Ecole du Génie jusqu'en 1995. « La Joconde a même été conservée ici ! », s'enthousiasme l'architecte.

En 2008, lors de la réforme de la carte militaire, un protocole d'accord sur la transformation des bâtiments militaires en résidences est signée. L'IRP, entreprise spécialisée dans la réalisation et la gestion de logements sociaux, fait alors l'acquisition de l'aile droite de la Caserne Vauban pour en faire une résidence étudiante. Pour sa 4ème vie, le bâtiment est rebaptisé l'Orangerie.
 

L'Orangerie avant et après les travaux


Les travaux débutent en septembre 2012 sous l'égide de Frédéric Didier qui souhaite « valoriser ce lieu sans faire de concessions, ni sur les volumes, ni sur le coût de la construction ». L'opération compte trois bâtiments à rénover : la chapelle, les anciennes écuries et les annexes du pavillon, ainsi que l'ancien pavillon de la rue de l'Orangerie.

Une chapelle à ossature réversible

La chapelle, complètement gommée par les différentes transformations des lieux au fil des époques, retrouve son architecture originelle. La voûte, les façades de la chapelle et le clocheton d'origine ont été entièrement rénovés et les menuiseries restaurées d'après des documents anciens. « Les menuiseries ont notamment été redessinées sur le modèle des anciens vitraux de la chapelle », précise l'architecte.
 

Les anciens vitraux ont servi de modèle pour les menuiseries extérieures / La chapelle abrite une ossature réversible et indépendante

Afin de ne pas « dilapider le patrimoine de manière définitive » une nouvelle ossature réversible, indépendante de l'enveloppe historique est venue remplacer les planchers en béton. Ainsi, le lieu retrouve son volume et sa structure d'origine sur quatre niveau au lieu des trois jugés « inadaptés », mais « si un jour on souhaite redéfinir à nouveau les volumes tout peut être démoli sans toucher à la structure historique de l'enveloppe », détaille l'architecte.

Quatre niveaux au lieu de trois

Dans les anciennes écuries et les annexes du pavillon, deux niveaux supplémentaires en entresol ont été aménagés pour les logements. Des hauteurs sous plafond de 2,50m minimum ont été conservés dans les appartements. Un escalier neuf et un ascenseur ont été ajoutés pour une meilleure accessibilité.

Enfin, les façades et les espaces intérieurs considérés comme remarquables ont été conservés, notamment l'escalier hélicoïdal datant du XVIIIe siècle et sa rampe en fer forgé construite entre 1866 et 1868.

Au final, sur les 1 635 m2 de surface habitable, 77 logements ont été créés pour accueillir les étudiants. Des étudiants qui ne cachent pas leur joie d'habiter un tel lieu. « Nous avons eu une bonne impression générale. Tout est neuf, bien aménagé, bien isolé et puis c'est un lieu totalement atypique pour étudier », se réjouit Morgana Borrull, étudiante en architecture de 23 ans.
 

L'escalier hélicoïdal datant du XVIIIe siècle mène aux logements étudiants lumineux et fonctionnels


« On apprécie également le choix des matériaux , ça ne fait pas cheap (bon marché et de mauvaise qualité, ndlr) comme dans la plupart des résidences étudiantes, d'autant que certaines moulures ont été préservées pour le côté authentique », renchérit Nicolas Grange, stagiaire de 24 ans dans l'aéronautique.

Les loyers laissent presque rêveurs : « les studios sont loués 450 euros par mois pour les petits (20m2), 700 pour les plus grands (36 m2), soit environ 250 à 500 euros après déduction de l'APL », détaille-t-on chez IRP, qui précise que 30 % des étudiants hébergés sont boursiers.

Au total l'opération a coûté 12 millions d'euros, dont 3 millions injectés par le rectorat.
 

Fiche technique 

Surface locative : 1 635 m2
Coût des travaux : 12 millions d'euros
Durée des travaux : 18 mois
77 logements équipés
Certification BBC Effinergie Rénovation : consommation énergétique <80kWh/m2/an
Prix Geste d'Argent pour un chantier exemplaire et innovant en matière de préservation et de restauration du patrimoine.

Claire Thibault
© CT – Batiweb.com

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