Dans son article intitulé "Cette présidente des monuments nationaux qui provoque la fronde", la journaliste du Monde revient sur les neufs mois écoulés depuis la nomination à la tête du CMN par l'Elysée d'Isabelle Lemesle, au lieu du maintien à ce poste du précédent président Christophe Vallet, préféré par Christine Albanel, qui juge qu'il "faisait du très bon travail". Depuis cet épisode, Christine Albanel et Isabelle Lemesle semblent s'ignorer. Ainsi, le climat délétère qui règne depuis sa nomination en mai 2008 à la tête de cette institution serait dû, selon la journaliste qui cite les représentants du personnel du CMN, "aux méthodes jugées brusques et aux initiatives de la présidente de l'établissement depuis sa nomination".

Autoritarisme et manque de vision

L'article du Monde note que "c'est d'abord la manière brutale d'Isabelle Lemesle qui heurte" ainsi que sa façon d'imposer ses choix. De 1999 à 2003, alors qu'elle était secrétaire générale du futur Musée du Quai Branly (voulu par Jacques Chirac avec qui elle a collaboré à la mairie de Paris dans les années 1980), elle voulait donner l'impression d'être "seule aux manettes", dit-on dans son entourage. Celui de Mme Albanel lui reproche aujourd'hui ouvertement son "autoritarisme et (son) manque de vision". Au sein du CMN, on lui en vaut notamment pour son ambition de revoir totalement l'organigramme et les missions de ses membres, sans concertation ni consultation de ces derniers. Et ce alors que les missions de l'institution vont être étendues à la maîtrise d'ouvrage des travaux réalisés sur les monuments dont elle a la charge.

Isabelle Lemesle est entre autres chargée de mettre en place une réforme sur le futur tourisme culturel qui sera examinée le 18 février prochain.

Laurent Perrin