ConnexionS'abonner
Fermer

Les esprits s'échauffent autour de l'interminable chantier des Halles

Publié le 10 juillet 2014

Partager : 

Le maire du Ier arrondissement de Paris Jean-François Legaret (UMP) a dénoncé mercredi des « dérapage à tous les étages », concernant le chantier des Halles, dont le coût a été réévalué à 918 millions d'euros hors taxe et l'achèvement repoussé à début 2018. Plusieurs élus se sont joints à lui pour faire part de leur mécontentement dans la gestion du chantier. Explications.
Les esprits s'échauffent autour de l'interminable chantier des Halles - Batiweb

A l'occasion d'une communication sur le chantier des Halles, au Conseil de Paris, certains élus n'ont pas hésité à laisser échapper leur mécontentement. En tête M. Legaret, pour qui ce chantier se caractérise par un « dérapage généralisé, en termes de délai, de complexité, de coût. C'est un dérapage à tous les étages », a dénoncé le maire du Ier arrondissement de Paris. 

« Lancée en 2001 », la rénovation des Halles « devait être achevée selon les instructions de (l'ancien maire PS) Bertrand Delanoë au 31 décembre 2006, elle sera terminée en 2018, cherchez l'erreur », a-t-il ironisé.

En outre, le coût des travaux « dépasse le milliard », avec une estimation TTC de 1,064 milliard. Les travaux ne devaient pourtant au départ « pas coûter un centime au budget de la Ville de Paris », a-t-il affirmé. Mais en novembre 2010, le Conseil de Paris a débloqué une enveloppe de 802 millions d'euros HT, dont 236 pour la construction de la Canopée, le grand voile de verre qui recouvrira l'ensemble.

Un projet « inutile et imposé »

Rappelant que l'achèvement des travaux était dernièrement annoncé pour « fin 2016 », le maire du IIe Jacques Boutault (EELV) a fustigé un projet « à un milliard d'euros », s'inscrivant « typiquement dans le cadre des grands travaux inutiles ». Une opinion partagée par Danielle Simonnet (PG) qui a parlé d'un projet « inutile et imposé ».

Pour contrer les critiques, Jean-Louis Missila (sans étiquette) ajoint en charge de l'urbanisme a rappelé que ce chantier était loin d'être un « caprice » de M. Delanoë, et qu'il était même « indispensable pour des raisons de sécurité ».

Chiffre à l'appui, l'adjoint a évoqué un glissement des coûts de 10% pour la Canopée, de 14% pour l'ensemble.

Des retard liés à la présence d'amiante et de plomb

Selon M. Missika, les surcoûts proviennent principalement pour la Canopée du travail de nuit et, pour le reste, de la « découverte de quantités considérables de plomb » dans la voirie souterraine « et d'amiante » dans le Forum (le centre commercial).

« Il a fallu mener un chantier de dépollution qui n'était pas prévu au départ, et qui a engendré retard et surcoût », a-t-il expliqué. Il a également mis l'accent sur la « complexité » des travaux, qui se sont déroulés « en site occupé », sur « sept niveaux de plancher dont cinq souterrains ». La gare des Halles, la plus grande d'Europe, voit passer chaque jour 750 000 passagers, a-t-il rappelé.

Selon M. Missika, les travaux se décomposent en réalité en « sept chantiers », qui concernent le pôle transports, la mise en sécurité du centre commercial, la voirie souterraine et les parkings, la Canopée et l'accès au Forum, le jardin, la voirie de surface, les équipements publics (un conservatoire, une bibliothèque, un centre culturel dédié au hip hop, la maison des pratiques amateurs, un équipement sportif dans le jardin, une aire de jeux pour les enfants).

L'ajoint à l'urbanisme a cependant confirmé que l'essentiel des travaux et des nuisances serait terminé en 2016.

C.T (avec AFP)

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.