ConnexionS'abonner
Fermer

Olivier Klein explore les chantiers de Trappes (78)

Publié le 26 juillet 2022

Partager : 

À Trappes, dans les Yvelines (78), on pouvait voir le ministre chargé de la Ville et du Logement, sillonner les rues ce mardi matin. Olivier Klein était en déplacement, notamment pour explorer trois grands chantiers de rénovation et de reconstruction au sein de la commune. L’occasion pour lui de réaffirmer l’importance de massifier la rénovation des copropriétés.
Olivier Klein explore les chantiers de Trappes (78) - Batiweb

Ce mardi 26 juillet au matin c’est tout un cortège qui sillonnait les rues de Trappes (78), avec en tête le nouveau ministre chargé de la Ville et du Logement, Olivier Klein

L'objectif de ce déplacement ? Découvrir certains chantiers au cœur de la rénovation urbaine de la commune. 

Trois grands chantiers de rénovation urbaine explorés

 

Première étape : visite des tours du square Castiglione del Lago, où un immeuble de 140 logements a été rénové. Inscrit parmi les lauréats de l’appel à projets MassiRéno, le projet est géré par CDC habitat. Débutés début mars-avril dernier, les travaux devraient se terminer pour une livraison vers mi-2023. 

Au programme : remplacement du chauffage gaz par de la géothermie, de l’isolation par l’extérieur (ITE), et la mise à neuf des menuiseries en PVC. Olivier Klein n’a pas hésité à rebondir sur ce dernier point et questionner sur la pertinence de cette matière en termes d’empreinte carbone. D’autant qu’on peut noter les pénuries, toujours alarmantes sur le PVC, comme sur d’autres ressources essentielles pour le bâtiment. 

« On rencontre ces problématiques avec des retards sur les livraisons de commande », reconnaît Pierre Pierre-Emmanuel de Laage, responsable de programmes chez CDC Habitat. « À savoir aussi qu’on atteindra aussi le label Bâtiment bas carbone, en utilisant un isolant qui sera composé à partir de 80 % de matières recyclées », nuance-t-il. Selon les estimations de CDC Habitat, l’étiquette de la copropriété passerait de D à presque A. 

Cap ensuite vers le quartier Cocteau, où un immeuble flambant neuf côtoie trois autres. Deux d’entre eux feront aussi l’objet d’une rénovation énergétique avec ITE, VMC et remplacement des fenêtres. Menés dans le cadre du dispositif Habiter Mieux - devenu MaPrimeRénov' Sérénité - les travaux doivent être avantageux pour les ménages modestes voire très modestes. Ainsi, certains propriétaires dans l’immeuble fraîchement rénové, comme Mustapha, ont pu voir leur reste à charge baissé à 24 000 €, sur un coût total de 50 000 €.

 

Sachant que les financeurs sont multiples : « Il y a à la fois l’Anah, à la fois le département, à la fois l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui permettent de compléter les financements des propriétaires », développe Valérie Mancret-Taylor, directrice générale de l’Agence nationale de l'habitat (Anah). L’intéressée estime qu'en retour, les gains énergétiques seraient de 36 % sur ce chantier. 

Mais le plus grand chantier se trouve au sein du quartier Camus. En résumé, seul le bâtiment D sera épargné par un large projet de démolition. Au total, 430 logements seront démolis pour être remplacés par 300, selon les chiffres de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Le collège et l’école présents dans le quartier seront aussi démolis pour intégrer un nouveau complexe scolaire.

Six maisons dans le quartier Camus seront concernés par la démolition - Crédit photo : V.K
Six maisons dans le quartier Camus seront concernés par la démolition - Crédit photo : V.K


« La reconstruction du quartier on l’a recentré autour de la question scolaire (…) Les habitants ont été mobilisés autour de cet enjeu. Quand on leur parles d’école, c’est plus facile que de leur parler de bâti », confie Ali Rabeh, maire de Trappes, à Olivier Klein.
 

Vers la massification des rénovations des copropriétés

 

À la suite à l’exploration des trois chantiers de rénovation à Trappes, peut-on dire qu’il s’agit d’un modèle en termes de rénovation urbaine pour Olivier Klein ?
 

« Ce qui est important de voir ici, c’est qu’on agit sur le logement social, qu’on arrive à agir, et ce n’est pas simple, sur les copropriétés. Et vous savez que le régime de la copropriété est très compliqué. On peut penser que c’est le régime qui va bien. Mais on sait qu’il y a des copropriétés fragiles, des copropriétés dégradées, d’autres qui vont bien, bien sûr. Mais même dans celles qui vont bien, la question des économies d’énergie et passoires thermiques se pose, et va se poser de plus en plus. Ce qui est certain c’est qu’en quelques minutes, on a brassé des cas très différents du logement », nous répond le ministre chargé de la Ville et du Logement.
 

Valérie Mancret-Taylor se montre plus enthousiaste : « Je souhaiterais que les centaines de milliers de copropriétés qui sont inscrites au registre national des copropriétés puissent s’engager dans une démarche aussi vertueuse, que celle qui se passe ici à Trappes ».
 

D’autant que la trajectoire des rénovations se fait ascendante selon la DG de l’Anah, passant de 75 000 il y a cinq ans à 750 000 aujourd’hui. Et les 700 000 rénovations prévues par an lors du prochain quinquennat semblent s’accomplir : «À mi-année, on est à peu près à 50 % des objectifs. Et on sait qu’on a toujours une accélération, à partir de l’entrée dans l’automne. Accélération qui sera encore plus forte. Mais cette année, je ne sais dire, compte tenu du contexte énergétique », soupèse Valérie Mancret-Taylor.
 

Mais quel impact cette dynamique exerce sur le secteur du bâtiment ? En particulier, quand les entreprises franciliennes sont encore portées par le volet entretien-rénovation selon la dernière conjoncture de la FFB Grand-Paris-Île de France. Pour le ministre chargé de la Ville et du Logement, il s’agit d’un des nombreux leviers pour l’activité des entrepreneurs.
 

« On est dans une ville où l’ANRU joue un rôle très important, avec des opérations de démolition, de construction, de réhabilitation », s’exprime Olivier Klein, en tant que de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU). Il abonde : « J’ai rencontré hier matin le président de la FFB, Olivier Salleron : ils sont extrêmement mobilisés. Ils travaillent au recrutement pour que l’action des professionnels du bâtiment soit à la hauteur des attentes, dans un contexte très difficile de coût des matériaux, de l’énergie et qu’on arrive plus vite. À Trappes, comme ailleurs, il faut que cette mobilisation et il faut que nous pouvoirs publics, on aide les collectivités à réaliser ces chantiers », défend-il.
 

Virginie Kroun

Photo de Une : V.K

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.