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Décarbonation des industries : Les cimentiers de plus en plus motivés

Publié le 16 novembre 2022

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Une récente rencontre entre le président de la République et les industries du ciment, a motivé ses derniers à aller plus loins dans leur décarbonation. L’occasion pour le SFIC de rappeler ses leviers activés et propres en la matière.
Décarbonation des industries : Les cimentiers de plus en plus motivés - Batiweb

Faire le point sur la décarbonation de l’industrie cimentière : tel était l’objet de la rencontre entre le président de la République Emmanuel Macron et les représentants de quatre groupes cimentiers produisant du clinker : Ciments Calcia, Lafarge France, Eqiom ainsi que Vicat, ce mardi 8 novembre. 

Bruno Pillon, président du Syndicat Français de l’Industrie Cimentière (SFIC) et président des activités France de HeidelbergCement - auquel appartient Ciments Calcia -, n’a pas manqué de rappeler les objectifs fixés par la filière. 

Pour rappel, les industriels se sont engagés, à travers leur feuille de route révélée fin mai 2021,  de réduire de 24 % ses émissions de CO2 d'ici 2030 par rapport à 2015, puis de 81 % d'ici 2050. Sachant que « l’industrie cimentière a, depuis 1990, diminué ses émissions de 40 %. Elles sont passées de 17,7 millions de tonnes à 10,3 millions de tonnes en 2015, soit 2 % des émissions de la France », peut-on lire dans un communiqué du SFIC. 

Des objectifs de décarbonation rehaussés ? 

 

Toutefois, à la suite de cette rencontre à l’Élysée, les cimentiers ont partagé « la volonté d'accélérer les possibilités de rehausser les ambitions de la trajectoire de décarbonation du secteur cimentier publiée en 2021 », précise le SFIC.

D’autant que « la planification territoriale, avec le déploiement de hubs industriels et des infrastructures associées, répond à nos attentes et est totalement en phase avec la logique d'écologie territoriale développée de longue date par l'industrie cimentière », ajoute le syndicat. 

Ce qui peut conforter la filière ses leviers de décarbonation activés, axés notamment sur la modernisation des sites de production. Le SFIC estime à des centaines de millions d’euros les investissements placés pêle-mêle dans l’efficacité énergétiques desdits sites. À cela s’ajoutent des installations visant à remplacer 80 % des combustibles fossiles par des combustibles plus alternatifs, dont des déchets énergétiques. En 2022, ces combustibles plus verts auraient représenté 42 % des besoins en énergétique thermique, soit une économie de plus de 1,8 MT de CO2 d’origine fossile. 

À noter que ces évolutions dans l’industrie consistent à réduire les émissions liées pour 1/3 à la cuisson des matières calcaire et argiles, importantes dans la production du clinker, elle-même base essentielle à la production du ciment. Les 2/3 restants d’émissions carbone du secteur cimentier viennent de la décarbonatation du calcaire, nécessaire à la formation du clinker.  

Or, l’impact carbone de cette étape est complexe à réduire, devant faire appel à des technologies de rupture type Captage, Stockage du CO2 et Valorisation (CSCV). Cela motive davantage le SFIC à déployer « ces technologies grâce au secteur cimentier, à créer une opportunité supplémentaire de création de valeur et d’emplois pour leurs territoires d’implantation, que ce soit par les infrastructures à créer dans le cas du stockage de CO2 ou dans la production de molécules de synthèse dans le cas de la valorisation du CO2 ». 

Un appel au soutien public dans la décarbonation de l’industrie cimentière

 

Cependant, une telle modernisation doit passer par le soutien des pouvoirs publics, selon le syndicat. Le tout complété par « une planification territoriale que ce soit pour le transport, le stockage, la réutilisation du carbone ou encore le déploiement de nouveaux moyens de production d’une électricité décarbonée et compétitive. Par ailleurs, la mise en place des infrastructures et des hubs de transformation doit être réfléchie collectivement, dès aujourd’hui, en associant les porteurs de solutions technologiques », relève le SFIC.

À son échelle, le syndicat ne semble pas oublier son rôle d’accompagnateur de la filière de la construction - en particulier dans la transition écologique des travaux publics. Parmi ses leviers, le SFIC a lancé une boîte à outils, rassemblant études et analyses sur la décarbonation du ciment, notamment la partie gros-oeuvre.

« C’est également la responsabilité des industriels du secteur de s'engager dans cet accompagnement auprès des acteurs de la chaîne de valeur de la construction pour que les propriétés du béton (durabilité, résistance au feu, inertie thermique...) soient utilisées au plus juste », conclut le syndicat.
 

Virginie Kroun

Photo de Une : Adobe Stock 
 

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