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La rénovation globale encore boudée par les copropriétaires (étude)

Publié le 10 novembre 2022

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Dans une étude IFOP, le programme Rénovons collectif décrypte l’appétence des copropriétaires pour la rénovation énergétique. Il en ressort que, malgré la crise énergétique, seulement 20 % des copropriétaires - bailleurs comme occupants - ont réalisé ou comptent s’engager dans de tels travaux.
La rénovation globale encore boudée par les copropriétaires (étude) - Batiweb

Quel est rapport des copropriétaires en France avec la rénovation énergétique ? C’est l’objet d’un sondage IFOP pour le programme Rénovons collectif, qui couvrait près de 90 000 copropriétés en avril dernier

Il faut dire que l’enjeu prend de l’ampleur avec la crise énergétique, certains acteurs appelant à encourager les travaux de rénovation globale et performante. 

Les « petits gestes » toujours préférés à la rénovation globale

 

Pourtant, selon le sondage IFOP pour Rénovons collectif, la plupart des sondés déclarent privilégier les petites gestes ou une rénovation partielle pour réduire leur consommation énergétique. Ainsi, 51 % préfèrent baisser le chauffage, installer des ampoules LED, débrancher les appareils en veille - gestes encouragés par le plan de sobriété énergétique - tandis que 21 % ont déjà effectué un changement de fenêtre, de chaudière ou l’isolation de la toiture. 

Les travaux de rénovation globale (isolation de tout le bâtiment, chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation) sont davantage boudés, seulement 8 % des copropriétaires ayant déjà réalisé de tels travaux et seulement 13 % comptant en réaliser dans les deux prochaines années. 

Appétence globale des copropriétaires sondés pour la rénovation globale - Source : IFOP/Rénovons collectif
Appétence globale des copropriétaires sondés pour la rénovation globale - Source : IFOP/Rénovons collectif

Or : « Les petits gestes sont nécessaires en complément mais ne permettent pas de baisse structurelle et massive de la consommation d’énergie. Quant aux rénovations partielles, elles peuvent même avoir un effet contraire, en empêchant d’atteindre une performance bas carbone, et donc d'obtenir une économie significative sur leur facture d'énergie », souligne le programme Rénovons collectif.

Le prix et la complexité des travaux, deux freins à la rénovation globale

 

Parmi les raisons de cette réticence, le coût et la complexité des démarches sur la rénovation globale freinent respectivement 52 % et 29 % des sondés. Pourtant, les hausses des prix des énergies actuelles et l’approche de l’hiver pourraient inverser la tendance, car 80 % des copropriétés qui envisageant des travaux de rénovation globale sont motivés par la réduction de leur facture énergétique et 79 % par la « forte hausse des prix de l'énergie ou la crainte de rationnement ». 

Des prétextes davantage présents chez les copropriétaires que chez les bailleurs sociaux, pour qui la peur d’une baisse de valeur du bien et celle de plus pouvoir louer leur logement trônent en tête des raisons de se tourner vers la rénovation globale. 

Motifs poussant les copropriétaires occupants à la rénovation globale - Source : IFOP/Rénovons collectif
Motifs poussant les copropriétaires occupants à la rénovation globale - Source : IFOP/Rénovons collectif

Il n’empêche que 49 % des 250 bailleurs sociaux du panel n’envisagent pas de faire des travaux d’une telle ampleur dans les deux prochaines années, « bien que la dernière étude des notaires de France montre clairement la valeur verte des logements dans les prix et décisions d'achat », précise le programme Rénovons collectif.

Motifs poussant les bailleurs sociaux à la rénovation globale - Source : IFOP/Rénovons collectif
Motifs poussant les bailleurs sociaux à la rénovation globale - Source : IFOP/Rénovons collectif

Se tourner vers la rénovation globale, une question de sensibilisation ?

 

La réticence pour la rénovation globale serait aussi liée aux mesures de sensibilisation, qui n’a touché que 35 % de copropriétaires répondants. Le programme Rénovons collectif l’explique par des mesures d’aides et de communication qui ne se concentrent uniquement sur les rénovations partielles. Il est vrai que l’augmentation en mars des montants MaPrimeRénov’ pour les PAC et chaudières biomasse, en conséquence des hausses des prix du gaz, le prouvent. 

« Cette communication de crise ne doit surtout pas faire passer au second plan la rénovation globale. Elle doit devenir une réelle priorité et être enfin considérée comme la véritable solution, tant pour atteindre les ambitions de la stratégie bas carbone de la France, que pour permettre aux Français de réduire réellement leurs factures énergétiques », commente le programme Rénovons collectif. « La multiplication des témoignages de copropriétaires et la valorisation des projets déjà menés permettraient de renverser cette tendance et ainsi de démontrer que ce n’est pas si complexe ni si cher », est-il également ajouté.  

D’autant que pour 1 copropriétaire sur 2 - occupant comme bailleur - affirme que des solutions et accompagnements les inciteraient à franchir le pas de la rénovation globale. Selon le programme Rénovons collectif, cela passerait par le développement des offres en rénovation énergétique des accompagnants (assistance maîtrise d’ouvrage, sociétés de tiers financeurs). « Les syndics de copropriétés ont également un rôle important à jouer face à cet enjeu, or ils sont perçus comme peu impliqués sur cette question par les copropriétaires. En effet, 1/3 seulement des répondants affirment avoir été sensibilisés par leur syndic sur la rénovation globale », est-il rapporté.  

Afin d’inciter ces professionnels à être plus proactifs dans l’accompagnement des copropriétaires, le programme Rénovons collectif a lancé une formation gratuite. 

 

Pour lire l'étude complète, rendez-vous sur ce lien

 

Virginie Kroun

Photo de Une : Adobe Stock

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