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Une baisse des installations solaires en France pour 2022

Publié le 29 juin 2022

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En 2022, la France installera moins de capacités solaires qu’en 2021. C’est en tout cas ce que prévoit le secteur pour l’année en cours. Déjà en retard sur ses objectifs de déploiement d’énergie solaire, le 4ème pays d’Europe en termes d’installations photovoltaïques devrait donc installer cette année moins de nouveaux sites que l'an dernier, du fait notamment de l'inflation, et de blocages réglementaires plus récurrents.
Une baisse des installations solaires en France pour 2022 - Batiweb

Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de la Transition écologique, les énergies renouvelables ont progressé en France en 2021. Cependant, les résultats restent encore bien insuffisants selon le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER). 

Il ne faudra pas compter sur le solaire pour atteindre l'objectif de 33 % visé d'ici 2030, puisque la France a annoncé qu’elle installera en 2022 moins de capacités solaires que l’an dernier. La faute à l'inflation, et aux blocages réglementaires plus récurrents, ont indiqué ce mardi les représentants du secteur solaire.

 

Des objectifs revus à la baisse pour 2022…


La filière espère ainsi atteindre 2 gigawatts (GW) de nouvelles capacités solaires en 2022, contre 2,8 GW l'an dernier, selon le président du syndicat Enerplan Daniel Bour. « Cette année, tel que c'est parti, on va faire moins que l'année dernière » annonce le président du syndicat, pour qui « si on fait 2 GW cette année, ce sera bien ».

Actuellement le secteur recense environ 4 GW de projets dotés d'un permis de raccordement. Ces derniers ne peuvent néanmoins être mis en chantier, puisque la hausse des coûts des matériaux les a rendus non rentables au regard des tarifs d'achat d'électricité fixés avant la flambée générale des prix. Le secteur solaire a donc demandé des mesures d'urgence à l'État, et attend aussi un projet de loi sur « l'accélération des renouvelables » promis pour fin juillet par le gouvernement, avant les élections législatives.

Les industriels aimeraient notamment y voir le solaire acquérir le statut d'« intérêt public majeur » et demandent aussi des études d'impact différentes selon les terrains. À titre d’exemple, ils souhaitent que l’Imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (Ifer) bénéficie désormais aux communes plutôt qu'aux départements. 

 

… et des objectifs inatteignables pour 2025 ?

 

Dans un contexte énergétique tendu, le secteur estime qu'il pourrait fournir d'ici 2025 en France, l'équivalent en énergie d'un à deux réacteurs nucléaires, soit 25 GW supplémentaires. À ce jour, la France n'en est cependant qu'à 13 GW déjà installés - mélange de résidentiel, de toitures et de centrales au sol - quand l'objectif officiel est de 20 GW en 2023. Emmanuel Macron a pour sa part évoqué 100 GW en 2050, et la filière se dit même capable de réaliser le double.

Un rapport produit ce mardi par le think tank France territoire solaire avec EY, souligne ses avantages, en termes de capacité d'approvisionnement électrique mais aussi sur le plan économique. Depuis 2010, le coût de production du photovoltaïque a chuté de 85%, et avec l'envolée générale des prix de marché de l'électricité depuis fin 2021, le secteur solaire, qui bénéficie d'une rémunération garantie, est devenu source de recettes nettes pour l'État, étant contraint de reverser le surplus perçu.
 

Robin Schmidt (avec AFP)

Photo de une : Adobe Stock

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