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La SmartFlower déploie ses pétales photovoltaïques sous le soleil lyonnais

Publié le 03 juin 2015

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La SmartFlower, générateur solaire distribué par l'entreprise EDF EnR, vient de se poser dans le jardin du restaurant Fond Rose du chef lyonnais Paul Bocuse. Mieux qu'un long discours, elle permet au restaurant de valoriser visuellement son engagement en faveur du développement durable. Alors, simple opération de communication ou véritable intérêt pour la réduction de sa consommation d'énergie ? Rencontre avec les principaux acteurs du développement de ce produit.
La SmartFlower déploie ses pétales photovoltaïques sous le soleil lyonnais - Batiweb

Oeuvre d'art, panneaux photovoltaïques, expérience scientifique ? L'imposante fleur, posée dans le jardin du restaurant Fond Rose de Paul Bocuse à Caluire attire immanquablement le regard et questionne, bien que son intégration dans l'environnement direct des clients reste paradoxalement discret.

Il s'agit là de l'une des premières réalisations visibles en France de la SmartFlower, dernier produit déniché sur un salon deux ans plus tôt par le groupe EDF EnR, auprès d'une entreprise autrichienne baptisée Encolution.

« Ce générateur solaire donne pour la première fois une dimension visuelle et design au solaire », explique le directeur commercial et marketing d'EDF EnR Solaire Jérôme Chauvet, dont le groupe est désormais le distributeur exclusif en France de cette solution disponible en 8 coloris. « Mais le design n'éclipse pas pour autant la performance technologique », s'empresse-t-il d'ajouter.

Le module se compose de 12 pétales, équipés de 40 cellules photovoltaïques d'une puissance de 2,31 kWc. Il est équipé d'un système de tracker sur deux axes (horizontal et vertical), dont l'éventail se positionne toujours à un angle de 90° par rapport au soleil. « Grâce à ce système, nous observons des gains de performance de l'ordre de 40 % par rapport à une installation photovoltaïque traditionnelle en toiture », précise Jérôme Chauvet.
 
Pour l'installation, quatre vis de fondation sont enterrées jusqu'à 1,60 m de profondeur, soit directement dans la terre, soit combinée à une fondation béton lorsque le sol ne s'y prête pas. Cet équipement est nécessaire en raison du poids du produit 750 kg, et de sa prise au vent.

Favoriser l'autoconsommation

L'installation reste néanmoins rapide, « environ deux heures » détaille Jérôme Chauvet, en plus des finitions et du branchement « Plug &Play » directement sur une prise de courant. Son entretien est également facilité au moyen d'un système Smart Cleaning permettant d'évacuer les dépôts de poussières.

Enfin, l'installation d'un anémomètre et son paramétrage GPS permettent à la fleur de suivre la course du soleil. En cas de vent fort enregistré (plus de 64 km/h), elle se rétracte automatiquement tout comme en fin de journée.
 

« L'objectif est de rendre l'énergie photovoltaïque accessible à tous, en autoconsommation », explique Olivier Paquier, président d'EDF EnR. En effet, l'énergie produite est directement réinjectée dans le compteur du client. Une solution de monitoring lui permet ensuite de visualiser en temps réel sa courbe de production, en se connectant via une interface dédiée www.soleilenligne.com. En cas de surproduction, l'énergie est réinjectée gratuitement dans le réseau EDF.

Une alternative aux PV en toiture

Dans le cas de Fond Rose, la fleur « produit 3 500 à 4 000 kWh à l'année » et « alimente l'éclairage, la climatisation et le groupe froid », précise Jérôme Chauvet.

La consommation peut sembler anecdotique, au regard de la consommation annuelle de 300 mWh du restaurant. Mais « c'est un premier pas dans la bonne direction », qui représente une bonne « alternative » face aux panneaux photovoltaïques en toiture, surtout « dans le cas présent où nous ne sommes pas propriétaires des lieux », glisse Vincent Gullon, responsable des opérations des Restaurants et Brasseries de Lyon® Bocuse.

Le groupe du chef lyonnais Paul Bocuse est engagé de longue date dans le développement durable avec un programme d'actions complet sur ses six établissements : recyclage des nappes en papier, recyclage du verre et des assiettes cassées, récupération des huiles usagées, utilisation d'ampoules Leds, mise en place d'un parc de quatre véhicules électriques etc.

Cette fleur est donc un moyen de rendre visible son engagement en faveur du développement durable, les clients n'ayant pas forcément conscience des efforts déployés. « La fleur attise la curiosité des clients, qui nous demandent généralement plus d'informations. Les réactions sont très positives », assure Vincent Gullon.
 

  

L'argumentaire commercial est donc bien rodé et semble prendre : une cinquantaine de clients se disent déjà intéressés par le produit. Mais l'objectif d'EDF EnR est d'atteindre les 200 commandes d'ici la fin de l'année, en ciblant notamment les restaurateurs, les grosses entreprises, les collectivités locales, les écoles ou les universités mais aussi les particuliers. En cas de déménagement, il est en effet possible de démonter la fleur pour l'emporter. Le produit devrait également évoluer pour rendre possible le branchement de véhicules électriques et le stockage de l'énergie.

Reste que le coût, entre 15 000 à 20 000 euros HT (générateur et installation du monitoring de suivi, selon les conditions d'installation sur site) peut freiner le développement de la SmartFlower sur certains marchés. Elle est donc également disponible à la location, par exemple pour l'évenementiel ou les salons. Fin août, dans le cadre de la COP 21, une installation prendra d'ailleurs place sur les quais de Seine à la Villette.

Claire Thibault
© C.T

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