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Un accord signé pour enrayer l’usage des hydrofluorocarbures

Publié le 17 octobre 2016

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Réunis à Kigali (Rwanda), les 197 états signataires du Protocole de Montréal sur la protection de la couche d’ozone, ont signé un accord «historique» pour l’élimination progressive de la production et l’utilisation des hydrofluorocarbures. Principalement utilisés comme réfrigérants dans les climatiseurs et les réfrigérateurs, ces substances ont un effet de serre 14 000 fois plus puissant que le CO2. Cet accord permettra de « renforcer l’objectif de l’accord de Paris », selon Ségolène Royal.
Un accord signé pour enrayer l’usage des hydrofluorocarbures  - Batiweb
L’enjeu était de taille. Après 7 ans de discussion, les 197 pays partie prenante au Protocole de Montréal se sont engagés, samedi 15 octobre, à mettre fin d’ici 2050 aux hydrofluorocarbures, principalement utilisés comme réfrigérants dans les climatiseurs et les réfrigérateurs.

« Les HFC sont un puissant gaz à effet de serre de courte durée qui contribue au changement climatique. Comme les HFC sont aussi le gaz à effet de serre qui augmente le plus rapidement, la lutte contre leur utilisation permettra de limiter le réchauffement à court terme de la planète », a souligné le porte-parole de Ban Ki-Monn, Secrétaire général de l’ONU.

En effet, les gaz HFC, utilisé depuis le début des années 90 en remplacement des CFC et HCFC, ont un effet de serre 14 000 fois plus nocif que le CO2. Ainsi, si aucun accord n’avait été trouvé, ces substances auraient été à l’origine de « 20% des émissions de gaz à effet de serre en 2050, et auraient généré jusqu’à 0,5°C de réchauffement de la planète d’ici à 2100 », selon les experts.

Une élimination progressive

L’accord obtenu à Kigali amènera donc à réduire l’utilisation de ces gaz dès l’entrée en vigueur de l’amendement qui va venir s’accoler au Protocole de Montréal. Sa mise en œuvre va se faire selon un calendrier progressif.

Les pays développés devront d’ici 2019 réduire leur consommation de 10% par rapport aux niveaux de 2011-2013 pour atteindre 85% de baisse d’ici à 2036. Les pays en voie de développement bénéficieront d'une marge supplémentaire puisqu’ils devront, d’ici 2045, diminuer leur consommation de près de 80%. Un premier groupe, incluant la Chine, a décidé de geler sa production dès 2024. Un deuxième groupe de pays, dont l’Inde, engagera des actions un peu plus tard, dès 2028.

« L'amendement de Kigali au Protocole de Montréal repose sur la forte dynamique mondiale en termes d'efforts multilatéraux visant à lutter contre les changements climatiques, y compris l'Accord de Paris, qui entrera en vigueur le 4 novembre », a précisé l'ONU dans un communiqué.

Des milliards de tonnes évitées

L’accord pourrait éviter l’émission de « 72 milliards de tonnes équivalentes de CO2 » d’ici à 2050, a révélé le ministère de l’environnement (dont 8 milliards de tonnes dues aux législations européennes et américaines adoptées récemment et reprises dans l’accord). « Un gain d’environ 8 à 10 milliards de tonnes équivalentes de CO2 supplémentaires est par ailleurs attendu de dispositions sur le recyclage et l’élimination des coproduits à fort pouvoir de réchauffement dans les unités industrielles de fabrication des HFC », a ajouté le ministère.

L’accord permettra également l’utilisation chez les particuliers et chez les professionnels de fluides frigorigènes alternatifs aujourd’hui disponibles : hydrocarbures, dioxyde de carbone, ammoniac, eau ou d’autres substances chimiques de synthèse appelées hydrofluoroléfines (HFO).

« De manière significative, l'élimination progressive des HFC au niveau mondial pourrait éviter jusqu'à un demi-degré de réchauffement climatique d'ici la fin de ce siècle, un atout majeur pour les efforts visant à limiter la hausse des températures bien en dessous de 2 degrés Celsius comme indiqué dans l'Accord de Paris et à poursuivre les efforts vers 1,5 degré », a conclu le porte-parole de Ban Ki-Moon.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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