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Bâtiment connecté, où en est-on ?

Publié le 06 décembre 2018

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A l’occasion du Salon de l’Immobilier d’entreprise (SIMI) 2017, la Charte « Bâtiments connectés, bâtiments solidaires et humains » a été lancée. L’initiative, qui compte aujourd’hui 127 signataires, a défini un cadre de référence qui s’est concrétisé par la publication de référentiels techniques mais également par la mise en place de deux labels dédiés « Ready to Services » et « NF Habitat HQE » mention « bâtiment connecté ». Un an après le lancement de la démarche, où en est-on ?
Bâtiment connecté, où en est-on ?  - Batiweb
Ce jeudi 6 décembre, c’est lors du SIMI 2018, qu’un bilan des avancées et perspectives de la Charte « Bâtiments connectés, bâtiments solidaires et humains » a été présenté. Pour rappel, cette charte signée il y a un an sous l’impulsion du Ministère de la Cohésion des territoires en partenariat avec la Smart Building Alliance fort Smart Cities (SBA) et l’Alliance HQE-GBC, vise à accompagner le bâtiment dans sa transition numérique.

L’initiative a défini un cadre de référence « bâtiment connecté, solidaire et humain » selon 6 thèmes : connectivité du bâtiment, architecture réseau, interopérabilité des équipements/réseaux/services, développement de services, sécurité numérique, management responsable.
Elle a permis en 2018 la publication de référentiels techniques adaptés aux différentes typologies d’ouvrage par Certivéa et Cerqual Qualitel qui détaillent les exigences en matière de bâtiment connecté et communiquant. Le label volontaire « Ready to Services » pour les bâtiments tertiaires et la certification NH Habitat HQE mention « bâtiment connecté » valorisent les acteurs engagés dans la démarche.

Le bâtiment, une plateforme de services

Lors d’une conférence de presse, Patrick Nossent, président de Certivéa est revenu sur l’origine du projet :
« On a très vite été persuadé que le numérique allait bouleverser les modes de vie et les usages ». « Comment s’organiser, maximiser les bénéfices du numérique, minimiser les risques ? ». La réponse passait par la mise en place d’un travail collaboratif pour « s’accorder sur ce qu’est un bâtiment connecté ». « Ça été le point de départ de l’élaboration d’un cadre de référence ».

Bien que ça n’ait pas été facile, la charte a été lancée. Le but « arriver à entrainer les acteurs dans le numérique ». Et pour ce faire, rien de mieux que d’expérimenter, estime M. Nossent. C’est la meilleure façon pour « progresser ensemble et en confiance ». Ce partage est facilité « quand on a le même concept, la même définition » du bâtiment connecté.

Emmanuel François, président de la Smart Building Alliance (SBA), a souligné que le cadre de référence, né de la charte et élaboré par la SBA et HQE-GBC, était « unique en France et dans le monde ». Il confie que de grands acteurs étrangers de l’immobilier et de la construction souhaitaient l’implémenter. « Le monde change. Le bâtiment va devenir une plateforme de services ». Il convient ainsi de poursuivre le travail de sensibilisation. « Le bâtiment connecté est un prérequis pour répondre aux enjeux de société. Il faut que les acteurs y aillent, s’investissent dans le projet », a-t-il ajouté. Se référant au cap de référence « Ready to Services », il a indiqué « c’est le socle de base pour déployer des services ». Il a été conçu « pour apporter d’autres services. C’est un vecteur de services, un vecteur de transition énergétique ».

Créer de la valeur

A ce sujet, Patrick Nossent déclare : « L’idée du cadre de référence R2S, c’est qu’il puisse accueillir n’importe quel service ». Il s’agit de « réconcilier le numérique avec de vrais services » et de créer de la valeur. Il insiste en effet sur le fait qu’un bâtiment doit être pensé selon les attentes des utilisateurs et que les solutions proposées soient comprises par tous. « Qu’importe le produit, c’est le service que j’en tire qui compte », ajoute Emmanuel François qui souligne en outre la nécessité de rendre les bâtiments flexibles. 

Alors que le secteur de l’immobilier doit faire face au défi de l’ubérisation, il faut innover et apporter des services différenciants. M. François estime nécessaire d’associer transition énergétique et numérique. C’est d’ailleurs l’idée du deuxième volet du label R2S à savoir « R2G » qui va notamment permettre au bâtiment de se connecter au réseau à l’échelle d’un quartier. Une démarche qui contribue largement à la Smart City.

Faire de la pédagogie

Les intervenants s’accordent à dire qu’il faut créer un cadre de confiance pour les usagers : les convaincre sur l’utilité, la rentabilité et la fiabilité d’un bâtiment connecté et communicant. Ce sera d’ailleurs l’une des missions du Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Énergétique qui prévoit en 2019 une série d’actions pour accélérer la transition numérique du secteur.

Les freins au déploiement des bâtiments connectés sont encore nombreux. Dans une étude révélée ce jour, le ministère de la Cohésion des territoires a interrogé 100 personnes dont 78 sont signataires de la Charte. 1/3 des répondants dit avoir fait référence à la charte sur les sites internet, leur rapport d’activité, leurs réseaux sociaux, 85% ont des collaborateurs qui ont participé à des événements externes sur le sujet bâtiment connecté, 2/3 des sondés ont conduit des actions d’information interne et 55% déclarent avoir utilisé le cadre de définition du bâtiment connecté et communicant. Pour la moitié des répondants, moins d’un quart de leur adhérent, client ou habitant les interrogent sur le bâtiment connecté.

Mais alors quels sont les freins au développement du bâtiment connecté ? L’étude évoque la crainte de surcoût, la compréhension client, le manque de retour d’expérience, la non-opérabilité réelle ou encore le manque de compétences de la filière. La connectivité est le thème le mieux maîtrisé par les acteurs tandis que le management arrive en dernier suivi d’architecture Réseau pour les MO et MOE. Sur ce dernier point, Emmanuel François rappelle que SBA et le Cnam ont lancé le MOOC Smart Building.

Les bénéfices du bâtiment connecté sont pourtant nombreux. Parmi eux : une meilleure valorisation, une attractivité des actifs renforcée, une différenciation, une amélioration des performances, une récupération facilitée des données du bâtiment…

Rose Colombel

Photo de une : R.C

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