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Congrès HLM 2018 : un événement tourné vers l’avenir

Publié le 09 octobre 2018

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Le 79e Congrès HLM, organisé par l’Union sociale pour l’Habitat, se déroule en ce moment même à Marseille. Placé sous le signe « de l’avenir », l’événement doit permettre aux responsables des organismes HLM d’imaginer un modèle de logement social de long terme, « innovant et adapté à la société du 21ème siècle ». Le mouvement HLM doit se réinventer pour faire face aux contraintes liées au budget de l’Etat, a insisté Jean-Louis Dumont, président de l’USH.
Congrès HLM 2018 : un événement tourné vers l’avenir - Batiweb
La 79e édition du Congrès HLM se déroule actuellement à Marseille, l’occasion pour les responsables des organismes du logement social de débattre et de préparer ensemble l’avenir du mouvement HLM.

Rappelons qu’en 2018, le logement a été marqué par le rabotage des aides sociales (baisse des APL). Le Gouvernement a notamment demandé aux bailleurs sociaux de réaliser quelque 1,5 milliard d’euros d’économies chaque année d’ici à 2020, via une réduction organisée de leurs loyers et un relèvement du taux de TVA qu’ils payent.

Par ailleurs, la loi Elan prévoit un regroupement des plus petits bailleurs sociaux, de quoi venir bousculer l’organisation des représentants du secteur. Résultat, les organismes HLM sont peu enclins à investir, selon l’USH qui s’attend à une baisse de 5% à 10% des nouveaux logements sociaux en 2018, après déjà un recul l’an dernier.

Une « nouvelle étape » pour le mouvement HLM

Si les annonces n’ont pas manqué de faire réagir le secteur, Jean-Louis Dumont, président de l’USH, a souhaité tourner le Congrès « vers l’avenir. Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une guerre des bons mots, des petites phrases… L’enjeu est celui d’un droit fondamental, celui du logement de nos concitoyens modestes qui méritent tellement mieux ». Malgré les attaques « injustes et inacceptables » contre « tant le mouvement HLM que ses locataires », il indique : « Nous sommes ouverts au débat et aux nécessaires évolutions de notre secteur. Nous n’avons pas attendu d’être menacés pour innover et avancer ».

Rappelant que les HLM sont des moteurs de « progrès social, technique, architectural et sociétal », il a appelé à la solidarité. « Après la brutalité de la loi de finances 2018, la méthode de la conférence de consensus voulue par le président du Sénat et son assemblée, et les travaux autour du projet de loi Elan, sont une rupture positive. Tout le gouvernement devrait s’en inspirer ».

« Le « bien vivre ensemble » n’est pas juste un slogan. Il est aussi le guide de notre quotidien. Il impose aux organismes HLM d’être a la fois bienveillants vis-à-vis des plus fragiles et extrêmement fermes vis-à-vis de ceux qui menacent la tranquillité de nos locataires ».

« Vous vivez une période difficile, nous vivons cette période avec vous. Nous sommes au quotidien à vos côtés pour répondre à vos questions, vous conseiller et être solidaires », a-t-il poursuivi. Ajoutant qu’être aux côtés des organismes HLM, c’était également être aux côtés des 11 millions de locataires.

« Nous devons ouvrir une nouvelle étape pour tracer un chemin, nous interroger sur l’avenir et sur les solutions à préparer. Nous devons collectivement anticiper pour poursuivre nos missions, les faire évoluer au fur et à mesure que la société évolue », a-t-il déclaré.

Relever les défis

Jean-Louis Dumont s’est ensuite référé aux défis que doivent relever les bailleurs sociaux. Le financement tout d’abord. « Comment nous financer ? C’est une question incontournable ». Autre chantier, la transition climatique. « C’est une réalité. En tant qu’entrepreneur, en tant que citoyen, jusqu’où pouvons-nous aller pour contrer » le réchauffement climatique, « pour le ralentir, pour donner une chance aux générations futures ? »

Enfin, les quartiers. « Grâce à la mobilisation des bailleurs et d’Action Logement, le financement des projets a été amélioré, l’examen des projets Anru 2 s’accélère. Mais ça n’est pas suffisant. Il faut également réinvestir l’accès aux droits : la santé, les transports, la sécurité… Soyons clairs, l’encouragement des bonnes volontés est une bonne chose, la responsabilisation des collectivités locales également, mais c’est à l’état régalien d’être présent plus et mieux », a-t-il estimé.

Un dialogue renforcé

Jean-Louis Dumont a également préconisé de renforcer le dialogue en interne et avec les différents partenaires du mouvement HLM. « Le mouvement HLM est divers, varié en statut, en situation territoriale. Nous focaliser uniquement sur nos différences, voire nos divergences, nous conduirait inéluctablement à une situation dramatique. Nous faisons tous les même métier et nous avons tous les même mission, loger dans les meilleures conditions celles et ceux qui en ont besoin. Je le rappelle, deux millions de demandeurs ».

Les HLM sont aujourd’hui « à un tournant de leur histoire. Les deux années qui se présentent vont être cruciales. Ce gouvernement s'est créé une responsabilité qu'avant lui aucun n'avait eue. Il a mis le doigt dans un engrenage qui peut se révéler funeste et pourtant il peut compter sur nous. Nous ne serons ni des témoins impuissants, ni des victimes faciles. Nous voulons être tous ensemble, les acteurs de notre avenir ».

« Il n’est pas trop tard pour redresser la barre et trouver ensemble une voie pour conjuguer les contraintes liés au budget de l’état et l’existence en France, d’un modèle de logement social de long terme, innovant, adapté à la société du 21e siècle », a-t-il conclu.

R.C
Photo de une : Compte Twitter @UnionHLM

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