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Filière bois : la politique française épinglée

Publié le 08 avril 2015

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Basé sur une enquête demandée fin 2013 à la Cour des comptes par la commission des Finances du Sénat, un rapport accable la politique forestière française, qui n'a ni stratégie, ni pilote et accorde trop de soutiens au bois énergie. Des recommandations sont formulées pour tirer un meilleur parti économique de l'une des plus grandes forêts d'Europe.
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« La politique forestière est sans stratégie, sans pilote, sans résultats », a déclaré mercredi le sénateur UMP Alain Houpert, l'un des rapporteurs spéciaux, lors d'une présentation à la presse. Cinq ministères sont concernés par le sujet, mais « chacun met de son côté sa politique en oeuvre sans concertation, sur fond de mosaïque décisionnelle comprenant une pléthore de structures publiques » ainsi que dix organisations professionnelles, a-t-il résumé. Le "contrat de filière", signé en décembre, n'est qu'une « avancée très timide dans un domaine où les avancées viennent davantage du terrain », estime M. Houpert.

Pour les sénateurs, le modèle économique de la filière est celui d'un pays en développement, avec de graves déséquilibres provoqués par l'exportation de bois brut à l'étranger et l'importation de produits transformés à plus forte valeur ajoutée. « Nous souhaitons une clarification et un chef de file, en l'occurrence le ministère de l'Agriculture », a demandé l'autre rapporteur, Yannick Botrel (PS).

Avec 910 millions d'euros par an, les soutiens publics sont nombreux, mais « peu cohérents, et trop marqués en faveur de la filière du bois énergie », qui en capte plus d'un tiers, créant des conflits d'usage dans certaines régions. En revanche, « les soutiens à l'usage du bois dans la construction sont modestes, alors qu'il s'agit du principal débouché en France pour le bois matériau et ses dérivés », note le rapport. « Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas installer de chaudières à bois, mais il faut veiller à bien dimensionner les installations par rapport au contexte régional», a souligné M. Botrel. Dans certaines zones, les industriels peinent à récupérer du bois pour faire du charbon ou pour la papeterie.

Les sénateurs recommandent notamment d'accroître la production de bois de l'Office national des forêts (ONF), d'augmenter la proportion d'arbres résineux (plus demandés par l'industrie), et d'instaurer un dispositif pour limiter les exportations de bois brut. La filière bois représente 440 000 emplois mais représente 10% du déficit total de la balance commerciale.

(Avec AFP)

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