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Les crédits immobiliers devraient rester avantageux !

Publié le 30 novembre 2005

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Les taux des crédits immobiliers devraient rester très bas dans nombre de pays de la zone euro, même après la hausse attendue des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne jeudi, et continuer, comme en France, de soutenir un marché immobilier florissant, disent des experts.
"La phase de taux exceptionnellement bas est finie. On commence une phase de hausse, mais le niveau des taux reste très bas", explique Christophe Cremer, PDG du site internet meilleurtaux.com. Le niveau historiquement bas des taux immobiliers, passés d'abord sous les 4% puis à environ 3%, a permis ces derniers mois de soutenir le marché immobilier français malgré l'envolée des prix.

Le phénomène a été le même dans d'autres pays de la zone euro, comme l'Espagne qui est en plein boom immobilier, les Pays-Bas ou l'Italie. Pour Michel Mouillart, économiste du logement, la décision que devrait prendre la BCE ne signifie "pas une remontée" des taux. Il rappelle que les crédits immobiliers restent en France "trois fois moins chers qu'en 1992".

Selon ses calculs, une hausse d'un quart de point répercutée entièrement sur le taux d'un crédit immobilier entraîne, pour un prêt moyen de 150.000 à 160.000 euros sur une durée de 20 ans, un renchérissement des remboursements "de moins de 10 euros par mois". Même constat pour Laurent Bonhoure, conseiller chez l'assureur crédit Euler Hermes, qui juge que, "même si le taux augmente d'un demi point et que la durée est rallongée d'un an, la capacité d'emprunt ne sera pas entamée". "Cela n'aura pas de conséquence significative en Europe", ajoute-t-il.

De plus, "la décision de la BCE va entériner une situation qui existe déjà", car les établissements bancaires l'ont déjà "intégrée à leurs barèmes", selon M. Mouillart. Dès le mois d'octobre, les banques ont commencé à ajuster leurs taux à la hausse, se calquant sur le taux de l'obligation à dix ans, qui a anticipé la hausse future des taux dans la zone euro. Ainsi, pour un crédit immobilier à taux fixe sur 15 ans, le taux est passé depuis début octobre de 3,05% à 3,25%, selon M. Cremer. "On devrait finir l'année à 3,75%", dit-il.

Pour M. Mouillart, la remontée d'un quart de point de la BCE, ramène "au niveau des taux du mois de juin 2005". "Personne ne s'en plaignait".

Pour autant, "cela ne veut pas dire que les établissements ne peuvent pas modifier leurs stratégies" et décider de donner un tour de vis ou au contraire de ne rien changer, les crédits immobiliers constituant pour les banques un produit d'appel. Le petit renchérissement du coût du crédit de cette fin d'année devrait toutefois "donner un argument aux acheteurs pour négocier un rabais", selon M. Cremer. Pour lui, ce mouvement va "avoir une influence à la baisse des prix" sur le marché, dont le rythme de hausse ralentit par rapport à l'année dernière.

Il prend pour exemple le resserrement de la politique monétaire de la Banque d'Angleterre qui a permis un ralentissement de l'envolée des prix sur un marché anglais en pleine surchauffe. Mais pour y arriver, la BoE a relevé à cinq reprises ses taux, qui sont passés de 2,5% en novembre 2003 à 4,75% actuellement.

Pour l'assureur crédit Euler Hermes, "les conditions financières resteraient donc globalement favorables pour le secteur". Depuis plusieurs mois, la majorité des experts considèrent que seule une hausse brutale et d'envergure des taux d'intérêt pourrait déstabiliser le marché de l'immobilier et provoquer un retournement à la baisse.

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