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Contrat de filière entre l’État et l'industrie du bois : la FNB dit «non»

Publié le 18 décembre 2014

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Le gouvernement et le président de l’Association des Régions de France ont signé ce mardi au Ministère de l'Agriculture le premier contrat de filière forêt-bois, avec les représentants professionnels. La Fédération Nationale du Bois (FNB) avait fait part, la veille, de son refus d’apposer sa signature dans un courrier adressé à Stéphane Le Foll. Fondées sur quatre grands défis, les premières mesures seront mises en place dès 2015.
Contrat de filière entre l’État et l'industrie du bois : la FNB dit «non» - Batiweb
La FNB ne parle pas la langue de bois ? C'est peut-être ce qu'il fallait lire entre les lignes à travers son refus d'apposer sa signature sur le premier contrat de filière forêt-bois, ce mardi. Critiquant des moyens insuffisants, la FNB, qui représente les exploitants forestiers et les scieurs, avait fait part de sa position en adressant un courrier le 15 décembre à Stéphane Le Foll ministre de l’Agriculture de l’Alimentation et de la Forêt.

Présenté lundi par le ministre de l'Économie Emmanuel Macron, ce contrat qui intervient dans le cadre du Conseil National de l'Industrie (CNI), installé le 10 mars dernier en vue d'élaborer une politique de filière engageant les pouvoirs publics et les professionnels a été signé par les représentants des ministères de l'Ecologie, de l'Agriculture, de l'Economie et du Logement, ainsi que l'Association des régions de France (ARF).

« C’est la première fois qu’un contrat de filière est signé par 4 ministères et l’Association des Régions de France, symbole de la transversalité du rôle de la forêt et du bois dans l’économie française et dans le développement durable », se félicite Luc Charmasson, vice-président et coordinateur du Comité Stratégique Forêt Bois. Et de poursuivre : « un contrat de filière ce sont des engagements mutuels pour accompagner les entreprises à gagner en compétitivité face une concurrence internationale difficile et des marchés en évolution rapide ».

Les premières mesures dès 2015

La filière emploie aujourd’hui 440 000 salariés, couvre 1/3 de la surface de notre territoire, compense 20 % des émissions de carbone et contribue à 46 % aux énergies renouvelables du pays. « Notre filière est incontournable pour la transition énergétique et la croissance verte de la France. Elle fait preuve également d’une capacité d’innovation industrielle en matière de construction avec les immeubles de 20 à 30 étages, des projets pilotés en étroite collaboration avec le Plan National Industriel d’Immeuble de Grande Hauteur, ou pour les marchés du futur de la chimie verte » souligne Luc Charmasson.

Fondées sur quatre grands défis, les premières mesures seront mises en place dès 2015. Il s'agit d'une part de piloter une stratégie globale interministérielle et interprofessionnelle, puis d'établir une synergie avec le développement régional, de sécuriser en outre les approvisionnements (en favorisant la contractualisation, en investissant dans la mobilisation et le reboisement et en optimisant la ressource) et enfin d'établir un nouveau plan «Bois Construction Rénovation Environnement» en faisant la promotion des qualités écologiques du bois, en soutenant la R&D (notamment sur le feuillu) ainsi que les regroupements, la formation, la promotion et la prescription.

Pourquoi la FNB refuse de signer

Dans un communiqué, la Fédération Nationale du Bois justifie son refus de signer par trois points essentiels. Le premier porte sur les exportations massives de bois vers l’Asie. Le second point concerne le problème de disponibilité de la ressource tandis que le dernier a trait à la compétitivité des entreprises de la filière.

« Depuis plusieurs mois, nous avons des discussions avec le gouvernement afin d’expliquer la détresse des professionnels du bois. Nous sommes reçus au sein des ministères, faisons part de nos solutions. On nous écoute, puis rien. Aucune disposition » déplore Philippe Siat, le nouveau président de la FNB. « Dans ce contexte, la FNB ne peut cautionner ce contrat qui ne va pas dans le sens d’une filière française du bois forte. Et, comment le gouvernement peut-il signer aujourd’hui un contrat de filière sans la FNB ? », s’interroge le chef de file de la FNB.

A. LG
© minicel73

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