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Baisse des travaux de rénovation énergétique : des leviers pour les massifier

Publié le 10 juin 2022

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Teksial organisait ce jeudi une conférence de presse portant sur le bilan des travaux de rénovation énergétique et les leviers pour les massifier. Le spécialiste constate notamment un ralentissement des travaux de rénovation énergétique au 1er trimestre 2022, qu’il impute en partie à la baisse des prix des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). Il appelle ainsi à une stabilisation et à une simplification des aides et du financement.
Baisse des travaux de rénovation énergétique : des leviers pour les massifier - Batiweb

Lors d’une conférence de presse organisée le 9 juin, Teksial a estimé le bilan des travaux de rénovation énergétique réalisés en 2021 plutôt satisfaisant, avec 644 073 dossiers MaPrimeRénov’ acceptés, et des objectifs dépassés pour les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), avec 781 TWhc délivrés.

 

Une baisse des travaux de rénovation énergétique au 1er trimestre 2022

 

La dynamique de rénovation énergétique a toutefois eu tendance à s’essoufler au premier trimestre 2022, avec des cours de CEE ayant chuté d’au moins 30 % au premier trimestre 2022 par rapport à l’année précédente, pour atteindre 5,80 €.

Ainsi, au 1er trimestre 2022, seuls 140 000 travaux auraient été engagés via le dispositif des CEE, ne permettant pas d’atteindre l’objectif de 700 000 logements rénovés d’ici la fin de l’année à ce rythme.

Teksial explique cette tendance par la fin de quatre coups de pouce en 2021 - les coups de pouce isolation, chauffage, chaudière gaz, et thermostat – ayant dissuadé certains ménages modestes de réaliser des travaux. Cette mauvaise conjoncture aurait ainsi causé la chute de 80 % des travaux d’isolation, et la destruction massive d’emplois dans le secteur, selon le syndicat Symbiote et l’association Ecima.

Même ralentissement du côté de MaPrimeRénov’, avec 163 000 travaux engagés au T1 2022. Un rythme qui devrait permettre de se rapprocher des 650 000 logements rénovés d’ici la fin de l’année, mais encore loin des 800 000 rénovations prévues par le gouvernement.

 

Financer le reste à charge grâce à l’Éco-PTZ

 

Teksial alerte par ailleurs sur une augmentation du reste à charge pour les ménages les plus modestes, alors même que le manque de budget reste le premier frein à la réalisation de travaux, selon une étude menée en 2021. Dans cette même étude, un tiers des Français déclaraient ne pas avoir assez de budget pour engager ce type de travaux.

Pour réduire le reste à charge, Jean-Dominique Masseron, directeur réglementaire et affaires publiques chez Teksial, propose notamment de mobiliser davantage l’Éco-PTZ, alors que seuls 7 % des ménages modestes y ont recours actuellement. Un manque d’intérêt pour l’Éco-PTZ qui pourrait s’expliquer par trop peu de profits pour les banques – ce prêt ne comprenant pas de frais de dossiers ne serait en effet pas assez incitatif pour elles. Afin de régler ce problème du reste à charge, Teksial suggère ainsi de le rendre dégressif selon la situation financière des ménages, voire nul pour les plus modestes.

 

Plus de simplification et de stabilisation des aides

 

Le spécialiste de la rénovation énergétique regrette également le manque de stabilité des aides offrant moins de visibilité aux ménages. Jean-Dominique Masseron appelle ainsi à une stabilisation et une simplification. « La massification passe par la simplification », résume en effet le directeur des affaires publiques, qui déplore que des décrets et arrêtés soient parfois publiés au Journal Officiel le vendredi pour une mise en application le lundi – ne laissant pas le temps aux professionnels ni aux particuliers de s’adapter. « La non-prévisibilité des réglementations est un frein à la rénovation énergétique », estime-t-il. Concernant les CEE, il appelle ainsi à donner plus de visibilité à la filière lors de la révision des fiches CEE, et à échelonner davantage les baisses dans le temps.

Pour des travaux plus efficaces et appropriés, Teksial propose également de développer le recours à l’audit énergétique – à distinguer du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) – afin d’aider les ménages à identifier les travaux prioritaires. Enfin, le spécialiste de la rénovation énergétique souligne l’intérêt de la mise en place d’un carnet d’information du logement pour garder une traçabilité de l’historique des travaux effectués, et anticiper ceux à faire. Ce carnet, rempli et tamponné par les professionnels du bâtiment ayant réalisé des travaux, pourrait ainsi se transmettre de propriétaire en propriétaire.

 

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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