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De nouvelles solutions exosquelettes arrivent sur le marché du BTP

Publié le 21 juin 2022

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Ce n’est plus un secret pour personne. De nombreux salariés du BTP sont confrontés à des tâches très physiques, qui peuvent être à l’origine de nombreux troubles musculo-squelettiques (TMS). La lombalgie par exemple, est la cause de 167 000 arrêts de travail en France chaque année et elle arrive donc en tête du classement des TMS. C’est dans l’optique de soulager les muscles lors d’efforts intenses et répétitifs que des entreprises se lancent sur le marché des exosquelettes. Focus sur Hilti et Japet.
De nouvelles solutions exosquelettes arrivent sur le marché du BTP - Batiweb

Les tâches répétitives et prolongées sont nombreuses dans le secteur du BTP, et elles sont de fait souvent à l’origine de troubles musculosquelettiques (TMS). Ces derniers ont par ailleurs un impact direct sur notre santé et participent fortement à l’augmentation de la fatigue, notamment au travail.

Les éviter grâce à des solutions technologiques est donc crucial pour les entreprises du BTP, aussi bien pour préserver la santé et la sécurité des salariés, que pour pouvoir attirer des talents dans un secteur où les conditions de travail peuvent être difficiles.


Face à ce constat, des entreprises ont décidé de prendre le sujet à bras le corps et de développer des solutions exosquelettes, permettant d’améliorer ces conditions de travail.

 

L’EXO-O1 de Hilti, pour soulager les muscles des bras et des épaules

 

Spécialisé dans les technologies de construction, le groupe Hilti annonçait début 2021 la commercialisation de son premier exosquelette EXO-O1. Équipement passif et sans batterie, cet exosquelette a pour objectif de soulager les tensions exercées sur les articulations lors des travaux nécessitant de lever les bras au-dessus des épaules. 

EXO-O1 est donc principalement destiné à trois familles de métier, à savoir « les plombiers, les électriciens notamment pour les installations de chemins de câbles, et les plaquistes pour toutes les tâches répétitives liées au vissage sur deux cloisons ou de faux plafonds par exemple », explique Lancia Mafoua, Trade Manager chez Hilti.

En effet, avec l’exosquelette HA EXO-01, les pics de contrainte exercés sur les muscles des bras et des épaules peuvent s’atténuer jusqu’ à 48%, selon une étude de principe sur les effets d’un exosquelette sur les travaux en hauteur, réalisée par Orthopädie Technik.

 

L'exosquelette EXO-O1 ©Hilti

 

L’exosquelette de Hilti pèse ainsi seulement 1,9 kg et ne gêne pas les mouvements, même quand les bras sont en position basse. De plus, il permet de porter jusqu’à 4 kilos sans ressentir le poids dans les bras, grâce à un système de transfert de charge qui redirige celle supportée par les bras vers les hanches. « L’exosquelette sert uniquement à soulager les gestes répétitifs. Notre exosquelette ne peut donc pas réduire les charges lors de ports de machines. Par contre, si un compagnon tient une visseuse ou un perforateur et que la machine fait moins de quatre ou trois kilos, il va sentir un allègement du poids », précise Lancia Mafoua.

Simple à manipuler, il s’adapte donc à tous types de gabarits et se porte comme un sac à dos pouvant être utilisé ponctuellement ou tout au long de la journée. L’exosquelette d’Hilti est disponible à l’achat à 1 765,36 euros ou en location longue durée.

 

Le JapetW de Japet, pour protéger et soulager le dos au travail

 

Spécialiste des solutions biomécaniques pour renforcer le dos dans le cadre d’une activité professionnelle, l’entreprise française Japet conçoit et fabrique son propre exosquelette.  Nommée « JapetW », cette sorte de ceinture bionique a pour objectif de prévenir les lombalgies, mais également d’aider les gens qui en sont atteints.

L’exosquelette de Japet accompagne donc les mouvements de l’utilisateur, tout en venant soutenir sa colonne vertébrale. En priorité destiné au marché du travail, il a pour rôle de soulager les salariés dans leurs mouvements quotidiens. « C’est un exosquelette lombaire et c'est une ceinture motorisée. Le but de ses petits moteurs va être de venir légèrement redresser et étirer la colonne vertébrale, afin de jouer le rôle d'amortisseur des chocs liés au port de charges, aux mouvements répétitifs ou aux postures contraignantes sur le dos », détaille Anais Schoreel, responsable commerciale et intégration de l'exosquelette de Japet.

 

L'exosquelette JapetW ©Japet

 

« Si on ramène des personnes à la vie active et que leurs métiers sont toujours aussi compliqués et ont toujours autant de contraintes, au final, c'est un peu le serpent qui se mort la queue. Les gens se refont mal au dos, ils se remettent en arrêt maladie et repartent dans un parcours de rééducation. Donc on s’est demandé si on ne pouvait pas, avant même que les gens se blessent le dos, agir en prévention des problématiques de dos en entreprises », poursuit Anais Schoreel. Le JapetW agit donc à la fois en prévention, mais aussi dans le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap ou avec des problèmes de dos, tels que des hernies discales ou des tassements. En effet, l’exosquelette permet une réduction de la pression sur les lombaires de 40 %, tandis qu’un soulagement chez près de 80 % des utilisateurs est constaté.
 
Pour le développer, Japet s’est associé à des médecins et des scientifiques reconnus, comme le Docteur Fahed Zairi, directeur scientifique et neurochirurgien, et le professeur Vincent Tiffreau, chef du service de rééducation, tous deux au CHRU de Lille.

Disponible en deux tailles, l’exosquelette a pour ambition de couvrir la majorité des morphologies et des tailles de la population française et européenne. Le prix de JapetW est donc « aux alentours de 7 000 € », prix comprenant également le processus d’intégration de l’exosquelette, ainsi que le suivi et l'accompagnement dans la prise en main.

 

Propos recueillis par Robin Schmidt

Photo de une : ©Hilti

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