ConnexionS'abonner
Fermer

La Maison-blanche, la demeure française des présidents américains

Publié le 24 janvier 2002

Partager : 

La Maison-blanche est aujourd’hui le symbole des USA. Pourtant, c’est à un architecte français que furent confiés les premiers plans. Un édifice qui a grandi avec l’histoire de son pays.
C’est en 1790, en votant le Résidence Act, que Georges Washington, Premier président du jeune congrès de l’Union, devait donner naissance à la première demeure présidentielle. Un édifice qui devait devenir l’emblème, deux siècles plus tard de la puissante nation américaine. Pourtant, dans le domaine de l’architecture, sa confiance allait aux français. C’est donc au Parisien Pierre Charles L’Enfant à qui furent confié les plans de la demeure. Un choix qui fut immédiatement l’objet de polémiques. Les protestations vinrent du congrès qui fit révoquer le français au profit de James Hoban un irlandais qui remania aussitôt sans vergogne les plans de son prédécesseur. Alors que la construction de l’édifice s’embourbait dans son carré de boue depuis plusieurs années, celui-ci fut à son tour limogé au profit de l’Anglais Benjamin Latrobe lors de l’arrivée du 2e Président, John Adams. Quand ce dernier investi la demeure, c’était un vaste chantier sans chauffage et sans confort. L’édifice avait tout d’une maison ordinaire. Dénué de portail et de barrière, chacun pouvait à sa guise rendre visite au Président, ce dont ne se privaient pas les américains, qui faisait des heures durant la queue devant le bâtiment avant d’être reçus. Le Congrès y avait proscrit toute marque de luxe mettant en avant la prédominance présidentielle. C’est la raison pour laquelle l’administration présidentielle y était interdite. Très inadaptée à la fonction, la demeure ne comportait alors que des salons de réception à l’étage noble et un petit appartement au-dessus. Ainsi, les premières first laidies vont longtemps se désoler de n’avoir, derrière les immenses colonnes de style virginien que quelques pièces étroites et insalubres. En 1814 à peine achevée, le bâtiment est incendié et mis à sac comme tout le reste de la ville, par les Anglais. Dès leur départ, on repeint en catastrophe l’édifice avec la seule peinture disponible, le hasard veut qu’elle soit blanche. Premier bâtiment repeint après la mise à sac, il en tirera son nom. Après un tel sinistre, l’édifice sera remanié et ressemblera rapidement aux demeures très prisées des grands propriétaires. Flanqué d’un large décorum en façade, une balustrade par exemple viendra cacher la naissance du toit. Les ailes feront leur progressivement leur apparition à l’est puis à l’ouest, faisant passer le nombre des pièces de 64 à 134. L’évolution de l’édifice a en fait suivi reflété celle de la nation. D’une maison ordinaire plantée dans un carré de terre sauvage, la demeure a pris avec les années les allures d’un palais au parc enserré dans un urbanisme galopant. Chaque Président a voulu rivaliser d’imagination pour y apporter sa touche personnelle. Le bureau ovale a ainsi fait son apparition en 1909 avec Théodore Roosevelt. Il fut déplacé sous Franklin Roosevelt avant de trouver sa place définitive en 1948 avec Harry Truman. L’édifice présidentiel ne prit véritablement des allures d’habitation qu’avec les Kennedy, dont les enfants circulaient librement dans les bureaux. Si en surface, son architecture ne station balnéaire anglaise n’a pas beaucoup variée depuis le début du siècle, l’aménagement de son sous-sol dépasse aujourd’hui largement sa surface et sa hauteur. Mille cinq cent personnes viennent en effet s’y engouffrer discrètement tous les jours. Comme le Pentagone, les américains pense que l’édifice est la cible rêvée des terroristes ennemis des USA. L’ouvrage est ainsi en permanence truffé des systèmes de sécurité les plus sophistiqués exigeant de perpétuels travaux. De surcroît, ses habitants successifs n’ont jamais cessé de se plaindre de l’humidité permanente, des plafonds qui s’écroulent et même des rats que l’on a jamais réussi à chasser et qui quelques fois longent les murs pendant les réceptions. Mais le troisième millénaire sera peut-être pour la vielle demeure celui d’une nouvelle jeunesse. Un vaste plan de rénovation, digne de l’idéal patriotique des américains est en effet déjà programmé. A Washington certains mauvais esprits parlent déjà de White Disney House.

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.