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Réaménagement des abords de la Tour Eiffel : le préfet de police s'y oppose

Publié le 16 mai 2022

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Le préfet de police Didier Lallement a déclaré qu’il ne co-signerait aucune mesure réglementaire formalisant une modification de la police de circulation et du stationnement liée au projet « OnE », futur quartier « vert »  de la Tour Eiffel. Un revirement qu’Emmanuel Grégoire, maire adjoint (PS) à l’urbanisme, estime « politique ».
Réaménagement des abords de la Tour Eiffel : le préfet de police s'y oppose - Batiweb

Alors que la maire de Paris, Anne Hidalgo, et ses alliés écologistes avaient enfin trouvé un compromis concernant le projet de réaménagement autour de la Tour Eiffel, prévu depuis 2019, le préfet de police Didier Lallement a informé la Mairie de son « opposition » au projet qui causerait, selon lui, « d’importants problèmes de circulation »

Le projet « OnE » pour lequel la mairie table désormais sur un budget de 107 milliards d’euros, tend notamment à transformer les abords de la Tour Eiffel d’ici 2024. Du pont d'Iéna, appelé à devenir « le premier pont végétalisé de Paris », en passant par la création d’un « amphithéâtre végétalisé » place du Trocadéro, à l’apparition d’une promenade plantée sur le quai Branly, ce projet vise également la réduction de la place de la voiture de part et d’autres du site. 

Un revirement politique ?

 

En s'appuyant sur les résultats d'une étude commandée par la mairie en février 2020, le préfet affirme que « la fermeture à la circulation générale du Pont d'Iéna générera des reports de circulation importants sur les ponts de l'Alma, Grenelle et Bir-Hakeim et, dans une moindre mesure, sur les ponts Alexandre III et de la Concorde ». 

« Par conséquent, je ne co-signerai aucune mesure réglementaire formalisant une modification de la police de circulation et du stationnement liée à ce projet », a-t-il déclaré dans un courrier daté de mardi dernier. Le maire adjoint (PS) à l'urbanisme Emmanuel Grégoire s'est dit « très surpris de ce revirement », estimant ce retournement « politique » en « sachant que la préfecture de police a rendu des avis favorables à toutes les étapes du projet ». Anne Hidalgo « entend parler directement de ce sujet avec le futur gouvernement » afin de « régler politiquement » plutôt que juridiquement le dossier, ajoute-t-il.

« Des engagements ont été pris pour que ce quinquennat soit plus engagé pour la cause climatique », souligne quant à elle la Ville de Paris qui juge « très surprenant qu'un haut fonctionnaire prenne une décision allant à l'encontre de la lutte contre la pollution atmosphérique » et espère que cette position sera revue. 

A l'automne, une consultation du public sur ce projet avait recueilli 6 000 contributions, dont la très grande majorité avait exprimé une opposition au projet. Parmi eux, l'association des Amis du Champ-de-Mars, pour qui le report de circulation engendré par le projet « risque d'être critique », selon son président Jean d'Izarny-Gargas. 

Rachida Dati, la maire (LR) du VIIe arrondissement, s’est quant à elle réjouie sur Twitter que la préfecture « tienne compte » des observations de l’opposition de droite, mobilisée contre ce projet de rénovation.

 

Marie Gérald (Avec l'AFP)

Photo de Une : © AdobeStock

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