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2004, l’année des majors…

Publié le 20 août 2004

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Les majors du BTP font mentir le vieil adage qui dit que quand le bâtiment va, tout va. Alors que l’économie française s’engage dans une difficile remontée de son activité, les trois majors du BTP, Bouygues, Vinci et Eiffage affichent une rentabilité florissante et une trésorerie opulente.
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Les trois grands groupes français du BTP que sont Bouygues, Eiffage et Vinci ont le sourire. Leurs affaires marchent bien et leur trésorerie leur permet un massif désendettement. Des résultats si brillants que Bouygues offre à ses actionnaires une distribution royale de dividendes, dans le plus pure style Microsoft. Cette pratique en effet fréquente aux Etats-Unis demeure inédite dans l’espace capitalistique français. Elle va sans doute faire bien des envieux dans le monde des petits porteurs.

Mais qu’est-ce qui rend les trois majors du BTP si florissants ? A cela plusieurs raisons apparentes : leur bon comportement en bourse est d’abord le signe, s’il en est, que les actionnaires leur font confiance. Leurs réalisations impressionnantes ou exemplaires sont connues et perçues du public. Fini le temps de la discrétion quand on est bon, il faut le faire savoir, les investisseurs aiment cela. Mais une telle réussite tient aussi à un autre facteur. Les trois entreprises se sont diversifiées dans des secteurs beaucoup plus rentables que le BTP dont la marge opérationnelle est de moins de 4 %. C’est cependant à partir de ce socle qu’elles ont bâti leurs diversifications. Le BTP pour la trésorerie, le reste pour les profits.

On connaît bien le cas de Bouygues qui a fortement investi dans les médias avec le rachat de TF1 et dans la téléphonie mobile (Bouygues Telecom). C’est l’ensemble de ces activités qui lui permet aujourd’hui de reverser en une seule fois, en janvier 2005, 1,7 milliards d’euros à ses actionnaires, soit l’équivalent de 19 % de sa capitalisation sur la base du cours de la Bourse au 22 juillet 2004. Avec un cours d’action en hausse de 13% en douze mois et la perspective de la cession de la Saur, le groupe à de quoi voir venir.

Eiffage de son coté mène depuis 1997 une politique de désendettement qui porte ses fruits. Le groupe est présent dans le BTP, le secteur de concession des autoroutes, du génie électrique et de la construction métallique. Si le BTP contribue encore à hauteur de 44 % de son CA, ses activités électriques lui offrent une marge d’environ 6 %. Outre une participation de 25 % dans la société allemande d’installation électrique Elomech, Eiffage s’intéresse de près au français Cegelec (2,6 milliards d’euros de CA).

Si ce groupe fait preuve d’un bel appétit, c’est qu’il dispose d’une belle trésorerie (on parle d’un milliard d’euros) qui augmentera encore en 2005 après l’achèvement du viaduc de Millau. Cette dernière opération, entièrement menée sur fonds propres, est un succès à tous niveaux: financier, technologique et médiatique. Les actionnaires ne s’y sont pas trompés, le cours de l’action Eiffage a gagné 61% en 12 mois.

Chez Vinci, le BTP compte à hauteur de 10% dans les bénéfices quand celui des concessions (811 000 places de parking) est évalué à 20%. Le groupe occupe une place de leader mondial du BTP et sa présence se retrouve dans la plupart des grands chantiers internationaux. De quoi se doter des flux financiers permettant de vivre sur un bon matelas en matière de trésorerie. Seul coup de théâtre, l’arrêt par le gouvernement Raffarin de la vente des concessions d’autoroutes où Vinci est très présent. Mais le groupe a déjà procédé à des acquisitions en Europe de l’Est.

L’autre priorité de Vinci réside aussi dans le secteur de l’installation et de l’équipement électrique dont les taux de croissance se situe de 4 à 5 % l’an. Dans ce secteur, le groupe se taille déjà aujourd’hui avec la nébuleuse des entreprises rattachées au pôle «Vinci Electricité» une part de marché très importante tant en France qu’en Europe. Vinci surveille donc, lui aussi, de très près le sort de Cegelec et de quelques autres poids lourds du secteur dont Fabricom, une filiale de Suez. Avec pour sa part une hausse de 42% de la valeur de ses actions, Vinci, comme ses deux rivaux a également les moyens de ses ambitions.

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