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Amiante au Parlement européen : prison et amende avec sursis requis

Publié le 27 mai 2016

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Trois mois de prison et 20 000 euros d’amende avec sursis, ont été requis vendredi à Strasbourg à l’encontre de deux responsables présumés d’une pollution à l’amiante survenue en 2013 lors de travaux dans les locaux du Parlement européen. Selon l’enquête, cet incident aurait exposé plus de 300 personnes à un risque potentiel de pathologie grave.
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Après deux jours et demi d’audience, le tribunal correctionnel de Strasbourg a requis trois mois de prison et 20 000 euros d’amende avec sursis à l’encontre de deux responsables présumés d’une pollution à l’amiante survenue en 2013 lors d’un chantier dans les locaux du Parlement européen.

Le procureur Sébastien Hauger a ainsi requis 20 000 euros d'amende avec sursis à l'encontre d'une entreprise de plâtrerie - qui selon lui avait « conscience du risque » de pollution à l'amiante mais n'a rien fait pour l'éviter - et trois mois de prison avec sursis à l'encontre d'un bureau spécialisé dans la coordination de sécurité du chantier - coupable selon lui de n'avoir pas « lancé de signaux d'alerte ».

A l’origine de ce procès, des travaux menés en février 2013, pour aménager des bureaux dans bâtiment Winston Churchill, le plus ancien du Parlement européen de Strasbourg datant de 1970, lorsque l’amiante était couramment utilisée comme matériau ignifuge et isolant.

Lors de ce chantier, des ouvriers avaient démonté le coffrage de poteaux porteurs métalliques sans prendre de précautions particulières, avant de se rendre compte que ces plaques contenaient peut-être de l'amiante, une hypothèse confirmée au bout de quinze jours par des analyses.

330 personnes exposées

Plus de 330 personnes, ayant fréquenté la zone du chantier au mauvais moment, se sont portées parties civiles. Elles doivent désormais vivre avec l'angoisse d'être atteintes d'un maladie grave d'ici à 20 ou 30 ans, du fait de cette brève exposition, a dit à l'AFP Me Luc Dörr, qui représente plusieurs d'entre elles.

Le Parlement européen, maître d'ouvrage du chantier, n'est pas poursuivi dans ce dossier. Il s'est au contraire porté partie civile, notamment pour être indemnisé des frais de dépollution qu'il a dû engager.

L'institution affirme qu'elle avait fourni aux entreprises intervenant sur le chantier toutes les informations nécessaires, et notamment un document attestant que les poteaux litigieux, bien que n'ayant pas été analysés en détails, étaient susceptibles de contenir de l'amiante.

Lors des deux jours et demi d'audience, la manière dont les fonctionnaires européens ont géré ce dossier a cependant été longuement évoquée. Et l'un des avocats de la défense, Me Renaud Bettcher, a regretté que le Parlement ne figure pas sur le banc des prévenus.

Le tribunal correctionnel devrait vraisemblablement mettre sa décision en délibéré à une date ultérieure, à l'issue de l'audience de vendredi.

Avec AFP
Photo de une : ©Fotolia

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