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BTP : des perspectives sombres pour 2015

Publié le 24 octobre 2014

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Pour la quatrième édition du baromètre de KPMG sur l'actualité des entreprises du BTP, l'IFOP a interrogé en septembre 403 dirigeants d'entreprises françaises du BTP de 1 à 49 salariés sur leur activité et leurs perspectives de développement sur de nouveaux marchés. Les perspectives s'annoncent bien sombres pour l'année 2015.
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« Les entreprises du bâtiment veulent résister à la crise ; elles s’organisent et s’adaptent aux diverses propositions gouvernementales. Toutefois, certains indicateurs économiques, comme le niveau ou la volonté d’embaucher, ou financiers, comme l’évolution de la trésorerie, restent à observer avec grande attention dans les prochains mois. Ils sont les signes de bonne ou mauvaise santé d’un secteur économique », explique Annie Chauzu, associée KPMG et Responsable du réseau Entrepreneurs du Bâtiment.

D'autant que selon ce baromètre, les entrepreneurs du BTP sont pessimistes sur les mois à venir, eu égard au contexte économique morose. Plus d'un tiers des chefs d'entreprises du bâtiment s'attendent à une détérioration de leur trésorerie dans les six mois à venir.

Détérioration de la trésorerie

Pour autant, cette tendance est à relativiser : 50 % d’entre eux prévoient une stabilité de trésorerie, les autres se projettent dans une amélioration qualifiée d’ailleurs  de « peu importante ». 42 % des chefs d’entreprises du secteur du gros œuvre et 45 % de celui de l’ingénierie et architecture envisagent une baisse de trésorerie.

En septembre, 34 % des dirigeants interrogés affirment disposer d’une trésorerie excédentaire (+ 6 points en un an). En parallèle, la part des entreprises du BTP ayant une trésorerie déficitaire diminue (23 %, -6 points), et 40 % des dirigeants interrogés déclarent une situation de trésorerie équilibrée (- 2 points).

Baisse des prévisions d'embauches

Du côté des embauches, la proportion des chefs d'entreprises qui envisage de recruter, ne cesse de baisser : ils ne sont que 9 % dans le bâtiment et 3 % pour le secteur du gros oeuvre.

Seul le secteur de la menuiserie/serrurerie se distingue : 18 % des chefs d’entreprise ont l’intention d’embaucher dans les six prochains mois. La nature de l’embauche, lorsqu’elle s’avère effective, s’oriente à 50/50 en CDD ou CDI.

Maintien des prix

64 % des chefs d’entreprise du bâtiment maintiendront leurs prix au cours des six prochains mois et 26 % seront contraints de les baisser pour gagner les marchés (+5 points par rapport à avril 2013, et +14 points par rapport à 2011).

Les spécialistes de l’ingénierie et de l’architecture (41 %) ainsi que les entreprises du gros œuvre (32 %) anticipent des baisses de prix plus fortes que la moyenne. Dans le même temps, la propension à mieux valoriser les prix est en régression de 8 % soit moins 2 points en un an et moins 11 points depuis 2011.

« La juste valorisation du prix de vente est une donnée clé dans les composantes de la croissance de l’entreprise et du pilotage de la rentabilité Une trop  forte  pression sur les prix de vente peut avoir de graves  conséquences sur la pérennité des entreprises. L’année 2013 en a fragilisé certaines,  l’année 2014 et les perspectives à plusieurs mois restent difficiles pour le secteur », précise Annie Chauzu.

Priorité : développer les carnets de commandes

Pour 38 % des chefs d’entreprise du bâtiment, développer son carnet de commande est une préoccupation majeure. Cette priorité prend des proportions encore plus importantes parmi les entreprises d’ingénierie et d’architecture (47 %, +9 points par rapport à la moyenne) et les structures de 10 à 19 salariés (54 %, +16 points).

L’adaptation de l’activité au marché et l’amélioration de la rentabilité font également partie des priorités, respectivement citées par 18 % et 17 % des dirigeants de PME du BTP.

Moins d'une entreprise sur deux RGE

Moins de la moitié des entreprises du bâtiment a obtenu le label la qualification RGE (Reconnu Garant Environnement) ou est en cours de labellisation pour se différencier des concurrents et fidéliser leur clientèle. 17 % des entreprises interviewées ont finalisé la démarche de qualification  RGE (Reconnu Garant Environnement), 12 % sont en cours de démarche et 11 % l’envisagent.

Ainsi, pour plus de la moitié d’entre elles, cette démarche n’est pas intégrée dans leur stratégie. Ce sont les dirigeants d’entreprises de couverture, plomberie, ou électricité, ainsi que les spécialistes de la menuiserie et serrurerie, qui sont plus disposés à effectuer une labellisation RGE (42 %, +13 points par rapport à l’ensemble des répondants).

Les souhaits du BTP pour redynamiser le secteur

Les entreprises ayant réalisé ou étant en cours de réalisation de la démarche RGE attendent plsuieurs effets sur : la différenciation sur le marché (48 %), la fidélisation (46 %) ou encore l’élargissement du portefeuille de clients (42 %).

Dans une moindre mesure, 13 % des dirigeants ayant effectué cette démarche en attendent la possibilité de se diversifier vers de nouvelles activités à fort potentiel et 12 % espèrent pouvoir effectuer des interventions complémentaires chez leurs clients actuels.

Au-delà, pour plus de 2/3 des entreprises du panel, les trois leviers principaux qui permettraient de redynamiser le secteur du bâtiment seraient : un assouplissement des règles sociales (24 %), des mesures fiscales incitatives (22 %) et une relance des investissements dans les grands chantiers publics (16 %).

Pour ce baromètre semestriel, un échantillon de 403 dirigeants d’entreprise, représentatif des entreprises françaises du BTP de 1 à 49 salariés, ont été interviewés par téléphone sur leur lieu de travail sur la période du 15 au 22 septembre 2014.

C.T

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