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Des professionnels du BTP mettent un carton rouge à la politique menée pour le Bâtiment

Publié le 17 décembre 2014

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Un milliers de professionnels de la Fédération des bâtiments et travaux publics (FBTP) des Pyrénées-Atlantiques se sont réunis dans les rues de Pau pour scander leur colère face à la situation « désastreuse » du Bâtiment, alors que les chiffres font état d'un recul de 4,3 % de l'activité et 30 000 postes supprimés en 2014 dans la filière.
Des professionnels du BTP mettent un carton rouge à la politique menée pour le Bâtiment - Batiweb

Ils espèrent provoquer un mouvement d'ampleur national. Ce mercredi, les professionnels de la Fédération des bâtiments et travaux publics (FBTP) des Pyrénées-Atlantiques ont enfilés casques, gilets jaunes de sécurité et brandi des cartons rouges pour protester contre la politique réservée à la filière du Bâtiment.

Au cri de « Trop, c'est trop ! Le bâtiment est en péril ! », artisans, salariés et chefs d'entreprises ont déversé 10 tonnes de terre devant le bâtiment de la Direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, puis 32 tonnes devant la préfecture. Ils ont ensuite formé un cortège d'une vingtaine de camions-bennes et bétonnières pour défiler jusqu'au centre-ville.

Mobilisés par la Fédération 64 du BTP, une première dans son histoire, les manifestants espèrent, à l'instar de leur président, Emmanuel Carro, « que la manifestation fera beaucoup d'émules dans les autres villes de l'Hexagone »

Concurrence déloyale

Qualifiant la situation du bâtiment de « désastreuse », le délégué général de la Fédération, Patrick Lacarrère, a relevé que « dans les Pyrénées-Atlantiques, 260 entreprises ont été liquidées et 1 300 emplois ont été perdus ». Il a également dénoncé sur le plan local « la concurrence déloyale des Espagnols qui viennent travailler à bas coût », ainsi que « les perspectives inexistantes » de constructions de 500 000 logements promis il y a deux ans par le gouvernement. « Nous en sommes juste à 300 000 », a-t-il dit, déplorant que « si rien n'est fait dans ce sens, ce sont 600 à 700 emplois de plus qui sont menacés en 2015 dans les Pyrénées-Atlantiques ».

Lors d'une rencontre avec les représentants de la préfecture du département, les manifestants ont reçu la promesse « d'accélérer les contrôles contre la concurrence déloyale », a indiqué Emmanuel Carro. « Je constate que le BTP a deux sortes de salariés : les nôtres, payés normalement, et les autres, Polonais, Espagnols, payés huit euros de l'heure voire deux euros, des esclaves au vu et au su des pouvoirs publics qui laissent faire ».

Créer du foncier pas cher

Pour la Fédération du BTP 64, un bon système de relance consisterait pour les collectivités locales « à créer du foncier pas cher » et de prendre exemple à Pau « où la ville est propriétaire de 300 immeubles en mauvais état ou squattés ».

En réponse, le premier maire-adjoint de la ville, Jean-Paul Brin, a indiqué que « la ville avait entrepris une démarche de recomposition de son patrimoine pour maintenir un seuil d'activités au BTP », même s'il faut « pallier les quatre millions en moins de dotations de l'État. Nous avons quelque 400 bâtiments à réhabiliter, 44 km de voiries et des grands travaux d'aménagement à réaliser », a-t-il dit à l'AFP.

Le 14 avril, la ville de Pau va organiser une journée « ateliers d'urbanisme » qui « aura vocation à avoir un retentissement national afin de donner plus de visibilité à cette profession », a dit le maire-adjoint.

C.T (avec AFP)
© Edler von Rabenstein (Fotolia)

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