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En 2016, l’artisanat du Bâtiment pourrait bien se stabiliser

Publié le 14 janvier 2016

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Lors d’un point presse organisé jeudi 14 janvier, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises a dressé le bilan de l’année 2015. Les résultats sont sans appel : le secteur est en repli pour la 4e année consécutive et l’emploi est en chute libre avec une perte de 15 000 postes. Bien que les chiffres ne laissent entrevoir aucune reprise immédiate, Patrick Liébus, président de la CAPEB, se déclare un peu plus confiant pour 2016 et table même sur une évolution en volume de 0 à +1%.
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En 2015, l’activité de l’artisanat du bâtiment a enregistré un repli d’activité pour la 4e année consécutive, atteignant les - 2% en volume comme en 2014, malgré un quatrième trimestre affichant un recul limité de - 1%. Ce recul s’explique par un repli du neuf de - 4,5% cette année et s’est notamment traduit par la perte de 15 000 emplois.

Pourtant Patrick Liébus se déclare un peu plus confiant que les années précédentes. En effet, si l’activité a de nouveau reculé, le repli observé au 4e trimestre 2015 est « moindre » et laisse penser à une stabilisation du secteur pour 2016, tout comme les résultats des mises en chantier et des permis déposés sur douze mois cumulés.

Au 4e trimestre 2015, l’activité dans le neuf a reculé de - 2,5% contre - 5% trois mois auparavant, tandis qu’elle est restée atone dans l’éntretien-rénovation.

Si l’on considère les mises en chantier sur les douze derniers mois, elles représentent 351 200 logements en France en novembre 2015, soit le même chiffre qu’un an avant, principalement portées par le collectif (+ 3,6%). Sur la même période, les permis déposés ont augmenté de + 0,3% soit 379 600 logements autorisés.

L'activité de l'artisanat du bâtiment en France pourrait se stabiliser cette année, ce qui mettrait fin à une « dégringolade ininterrompue depuis 2012 », estime la Capeb.

Et même si même si le niveau de production de logements demeure très bas au regard du passé et bien en deçà de l’objectif des 500 000, « les perspectives 2016 sont moins dramatiques, grâce notamment aux dispositifs en faveur de la performance énergétique, du neuf et de l’accessibilité du bâti » souligne Patrick Liébus.

Vers une stabilisation du secteur

S'il est « difficile d'être optimiste » vis-à-vis de 2016, pour la Capeb, celle-ci est un peu plus confiante, en tablant sur « une évolution en volume de 0 à +1% ».

Cette tendance se traduirait par une légère amélioration de la construction neuve comprise entre - 1,5% à - 0,5% et par une reprise de l’entretien-amélioration comprise entre +0,5% et +1,5%.

En effet, le marché devrait être stimulé par les différents dispositifs mis en place dans le neuf comme dans la rénovation tels que le dispositif Pinel, le renforcement du PTZ, la reconduction de l’éco-PTZ ou encore le CITE.

Des disparités selon les régions et les métiers

La Normandie, l’Ile-de-France et la région Rhône-Alpes-Auvergne sont les plus touchées par la baisse d’activité puisqu’elles affichent un repli de - 2%. La Bretagne, l’Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin et la Provence-Alpes-Côte-D’azur enregistrent une croissance nulle ce trimestre, mais toutefois supérieure à la moyenne nationale.

Les dégradations d’activité dans les métiers de l’artisanat du bâtiment restent modérées et sont comprises entre - 0,5% et - 1,5%. Les maçons ont connu un trimestre plutôt positif avec un recul d’activité de - 1% contre - 3,5% au trimestre précédent.

Un secteur encore bien loin de la reprise

Pour la Capeb, « parler de réelle reprise est toutefois prématuré, tandis que la concurrence déloyale et (...) le manque de confiance des ménages freinent ostensiblement la croissance de l'activité de l'artisanat du bâtiment ».

La Capeb ne manque pas de faire également référence à la baisse des dotations de l’Etat et a rappelé qu’elle ne laisserait pas passer « certaines réformes et projets de loi car un rien pourrait bloquer la mécanique que nous constatons ».

Les besoins de trésorerie des entreprises artisanales du bâtiment restent importants : au 4e trimestre 2015, 46% des entreprises ont fait état de besoin de trésorerie de 19 000 euros en moyenne contre 45% au trimestre précédent.
Et pour résoudre ces problèmes de trésorerie, 56% des entreprises « comptent sur elles-mêmes » précisent la Capeb, et mènent des actions de relance de leurs clients, de négociation avec les banques et les fournisseurs, tandis que 44% n’envisagent aucune solution.

R.C (avec AFP)

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