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Fusion Holcim-Lafarge : un accord signé avec les syndicats du cimentier français

Publié le 23 mars 2015

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A l'issue de quatre mois de discussions, trois syndicats du cimentier Lafarge ont signé un accord de Gestion de la promotion de l'emploi et de la mobilité (GPEM). Ce dispositif qui sera en vigueur jusqu'au 31 décembre 2017 permettra d'ajuster les effectifs aux baisses d'activité. 4 500 salariés environ seraient concernés en France.
Fusion Holcim-Lafarge : un accord signé avec les syndicats du cimentier français - Batiweb

« Pas de fusion sans droits des travailleurs », tel était le leitmotiv d'une quinzaine de délégués syndicaux des groupes Lafarge et Holcim en janvier dernier pour exiger que la fusion ne se fasse pas au détriment des salariés, notamment sur le plan de l'emploi.

Après quatre mois de discussions, il semble que leur revendication ait été entendue. Trois syndicats du cimentier Lafarge ont signé un accord de Gestion de la promotion de l'emploi et de la mobilité (GPEM) qui sera en vigueur jusqu'au 31 décembre 2017. Le dispositif a recueilli in extremis l'aval de la CFE-CGC, après ceux de la CFTC et de la CFDT, a indiqué à l'AFP la CFTC selon laquelle les trois syndicats totalisent environ 60 % des voix. FO et la CGT n'ont en revanche pas signé.

« Aujourd'hui quand le salarié bouge, il n'est pas aidé et s'il refuse, il est licencié pour faute grave. Avec cet accord, les mobilités sont sécurisées », a commenté Philippe Springinsfeld, coordinateur CFTC. Cet accord « fixe un socle minimum pour accompagner les mobilités choisies ou contraintes », les accords « plus favorables comme dans l'activité ciment restent acquis », précise-t-il.

Départs anticipés et mobilités

Il renferme plusieurs « mesures pour anticiper de manière active l'évolution de nos métiers » et « adapter nos activités tout en sécurisant les salariés dans l'emploi au sein de Lafarge France », confirme le cimentier français.

Les départs anticipés à la retraite vont notamment permettre « d'ajuster nos effectifs en évitant les licenciements », avait expliqué l'entreprise aux salariés en cours de négociation. Ainsi, les seniors volontaires travaillant notamment dans des métiers en sureffectifs pourront partir à la retraite trois ans avant, avec une rémunération garantie représentant 70 % à 80 % de leur salaire mensuel brut, et une indemnité équivalant à six mois de salaire.

L'accord favorise également les mobilités des salariés entre métiers ou sites (distants de plus de 50 km) : aide financière au déménagement et au conjoint, accompagnement renforcé, période d'adaptation avec la garantie de retrouver un emploi similaire. Pour ceux tentés par un emploi à l'extérieur, il prévoit une période de « mobilité sécurisée » dépendant des métiers et de l'ancienneté.

Licenciements économiques

L'accord encadre aussi les conditions du licenciement des salariés qui refuseront de changer de poste. Leur licenciement aura un caractère économique et ils partiront avec une indemnité supra-légale comprise entre 10 000 et 30 000 euros, selon l'ancienneté. Sont également prévus un congé de reclassement de 9 à 15 mois et une compensation de salaire pendant 24 mois en cas de nouveau travail moins rémunéré. Lafarge s'engage aussi à verser une aide de 3 000 euros au nouvel employeur.

Cet accord avec les syndicats français intervient après une semaine agitée pour le groupe Lafarge. Contraint de revoir les conditions de leur future fusion, les deux cimentiers sont finalement parvenus à un accord vendredi dernier. Au terme du processus, prévu pour juillet, la nouvelle entité pèsera « 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires » et sera « forte de 130 000 salariés », selon les syndicats.

C.T (avec AFP)

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