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La construction, un secteur « qui n’a jamais été autant innovant »

Publié le 18 octobre 2018

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En juillet dernier, BATIMAT, en partenariat avec le Gimélec, lançait une initiative visant à rassembler tous les acteurs du bâtiment, toute l’année, autour d’une marque fédératrice : Construction Tech®. La marque se décline en une série d’actions dont la mise en place d’un Observatoire en collaboration avec Xerfi. La première étude révèle que la filière construction est en pleine évolution et intègre de plus en plus les nouvelles technologies. Retour sur les chiffres clés.
La construction, un secteur « qui n’a jamais été autant innovant » - Batiweb
Mesurer et décrypter l’innovation et les nouvelles technologies sur le marché de la construction et de l’immobilier, tel est l’objectif de l’Observatoire Construction Tech®. La première étude publiée en juillet dernier révèle que « la filière du bâtiment semble connaître une vague d’innovations sans précédent et un véritable changement ».

Trois grands types d’usage émergent de l’analyse des différents acteurs : les services numériques et nouveaux usages, les nouvelles méthodes de construction et les matériaux et équipements innovants. A noter que « certaines technologies, comme les objets connectés ou le big data, sont transverses à ces différents usages ».

©Xerfi

A titre d’exemple, l’Observatoire indique que le nombre de dépôts de brevets liés à l’impression 3D est passé de 4 en 2013 à 80 en 2017. Pour le BIM, ce sont 10 brevets qui ont été déposés en 2017 contre 7 en 2016. Le stockage d’énergie et la construction ont connu une augmentation de 12 à 23 dépôts entre 2016 et 2017. Quant au secteur de la robotisation, il est stable à 16 dépôts par an depuis 2015.

Outre la hausse du nombre de brevets déposés, le secteur voit naître de nombreuses entreprises : 214 startups se sont créées depuis 2007, passant de 51 à 265. En parallèle, les levées de fonds s’accélèrent avec 653 millions d’euros dont 39,5% pour la seule année 2017.

Dans le secteur immobilier, la tendance est la même puisque le nombre de PropTech (startups spécifiques à l’immobilier) s’est multiplié par 5 depuis 2010 passant de 53 à 243. Cette croissance « accompagne la diffusion des outils numériques dans l’ensemble des professions immobilières, à la fois dans les compartiments de l’ancien et du neuf », souligne l’étude.

Les PropTech se divisent en 5 grands secteurs d’activité : Gestion de biens (23), Financement (29), Conception / Construction / Exploitation (46), Services numériques (77) et Intermédiation et nouveaux modes de transaction (66).

Où en sont les acteurs traditionnels ?

Les acteurs traditionnels de la construction mobilisent trois principaux leviers pour innover et se digitaliser, la solution interne (efforts R&D, redéfinition de la politique RH, nouvelles divisions, intrapreneuriat) étant le plus souvent privilégiée. « L’open innovation fait aussi de plus en plus recette à l’heure actuelle ».

Dans le top 50 des principaux déposants de brevets en 2017, on trouve Valeo, SPA et Safran sur les premières marches du podium. Saint-Gobain se classe 17ème avec 139 brevets déposés. Air Liquide est 18ème (126 brevets) et Schneider Electric 24ème (68 brevets déposés).

Bouygues, Eiffage, Vinci, Engie, EDF et Veolia ont déposé 830 brevets en 5 ans dans le domaine de l’innovation. Les trois énergéticiens ont fait preuve d’un grand dynamisme puisqu’ils cumulent à eux seuls plus de 700 brevets au cours de la période.

L’innovation redéfinit les politiques RH

Pour s’adapter aux nouvelles technologies, les entreprises revoient peu à peu leur politique de recrutement. L’Observatoire a notamment analysé les profils recrutés par Bouygues, Colas, Eiffage, Fayat, Spie, Veolia et Vinci : environ 2% des offres d’emploi ont trait à ces nouvelles technologies, plus particulièrement au BIM et au big data.

Mais si le secteur de la construction, de l’immobilier et de l’énergie évoluent, les offres d’emploi liées aux nouvelles technologies « reste encore inférieure à d’autres secteurs dont la transformation est déjà bien avancée », note l’étude.

Les fonctions digitales de haut rang font leur entrée dans les grands groupes de construction : 54% des groupes monitorés par Xerfi ont nommé un responsable digital de haut rang. « Les fonctions de Chief Digital Officer ont plus particulièrement le vent en poupe. C’est bien le signe que la transformation interne est aujourd’hui en marche ».

L’Observatoire précise enfin que de nombreux acteurs traditionnels de la construction créent leurs propres incubateurs. C'est le cas de 40% des entreprises analysées. « Les startups sont susceptibles d’aider les acteurs en place à accélérer voire à optimiser leur transformation. Et pour cause : leur maîtrise des technologies, leur agilité et leur flexibilité intrinsèques, leur capacité d’innovation, leur mode d’organisation sont autant d’avantages concurrentiels qui font parfois défaut aux acteurs plus traditionnels ».

Et 49% des groupes monitorés par Xerfi ont rejoint un incubateur existant : de nombreux acteurs sont partenaires d’accélérateurs tels qu’Impulse Partners et Paris&Co. « Grâce à ce type de partenariat, les acteurs de la construction ont la possibilité de rejoindre des écosystèmes innovants », conclut l’étude.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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