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La Cour des Comptes pointe du doigt la gestion du CSTB

Publié le 23 mars 2017

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Dans un rapport publié mercredi 22 mars, la Cour des Comptes pointe « la dégradation continue » de la situation financière du CSTB et constate des « défaillances et des lacunes » dans la gestion interne de l’établissement. Etienne Crépon, président du CSTB, n’a pas manqué de réagir à ce rapport indiquant que la modernisation du pilotage administratif et législatif de l’organisme était en cours.
La Cour des Comptes pointe du doigt la gestion du CSTB - Batiweb
La situation financière du CSTB « a profondément évolué en quelques années » et s’est fortement dégradée depuis 2009, indique la Cour des comptes dans un rapport rendu public ce mercredi.

« Le Centre est passé d’une situation caractérisée par des résultats confortables jusque dans les années 2007-2008 à une évolution de ses charges plus rapide que celles de ses produits ». Par conséquent, sa capacité d’autofinancement est tombée de 1,8 million d’euros en 2015 contre 4,6 millions en 2010.

Une « dégradation continue » qui a mis l’établissement « dans l’impossibilité de financer la mise à niveau de son matériel productif et de ses infrastructures immobilières », poursuit la Cour.

Une mauvaise gestion interne

Dans ce document, la Cour constate également des « défaillances et des lacunes dans la gestion interne » du CSTB particulièrement dans le domaine de ses ressources humaines. L’établissement aurait en effet souffert de la dispersion de ses directions opérationnelles sur plusieurs sites et de la « forte autonomie de ces dernières (…). Le Centre ne disposait pas des outils de pilotage nécessaires pour compenser cette hétérogénéité », dit ainsi la Cour des Comptes.

Des lacunes ont également été constatées concernant les processus d’achat, conduisant dans ce dernier domaine à méconnaître les règles de passation des marchés publics.

Difficultés de financement de ses activités

Le rapport revient ensuite sur l’évolution des activités du CSTB : « Les activités commerciales du CSTB se sont développées notamment au profit des activités technologiques, qui représentent désormais près de 50% de ses produits. » Conséquence de cette évolution, une rentabilité « incertaine » en raison de l’absence de connaissance précise du coût de ses activités, et une diminution accrue des activités de recherche « qui constituent le cœur de métier initial du Centre ».

La recherche a ainsi vu sa part diminuer et son contenu s’infléchir « au profit de la recherche expertise en direction du secteur privé, tandis que la recherche au sens propre à l’établissement, correspondant aux priorités de l’Etat, se contractait ».

Dans ce contexte, la Cour juge « indispensable » de voir le CSTB se doter « à très court terme » d'un instrument fiable d'analyse des coûts, d'un contrôle centralisé des engagements et d'une « cartographie des risques ». Elle estime qu’il est essentiel de penser un modèle pour le CSTB qui s’adapte « au rôle que les pouvoirs publics entendent lui faire jouer ». 

Une si mauvaise gestion ? 

Dans un courrier adressé à la Cour des Comptes, Etienne Crépon, président du CSTB s’est voulu rassurant. Il déclare que le CSTB connaît « une profonde mutation, en lien avec les transformations du secteur de la construction, issues des transitions énergétique, écologique et numérique ».

Le CSTB indique ainsi que « l’effort de recherche est primordial » pour répondre aux besoins des clients. De ce fait, « les contrats de recherche interdisciplinaires ont fortement augmenté pour représenter 20% des contrats avec des partenaires privés ».

« La nécessaire modernisation du pilotage administratif et financier est en cours. D’ores et déjà, l’organisation des fonctions achats, financières, engagement mais aussi de la direction des systèmes d’information a été renforcée » tout comme la gouvernance des activités de support.

Une « stratégie globale » a été définie pour les filiales du CSTB, a par ailleurs précisé M. Crépon ajoutant que le développement à l’international était en marche, « tant sur les activités de recherche, d’expertise, que les activités technologiques ou de formation ».

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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