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La loi Macron a fait « rebondir » les notaires

Publié le 06 juin 2016

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Les nouveaux tarifs instaurés par la loi Macron depuis le 1er mai inquiétaient les notaires. Et pourtant, ils sont désormais nombreux à percevoir la réforme comme l’occasion de moderniser leurs pratiques et de renouveler leur image. C’est en tous cas ce que révèle une étude réalisée par le site Immonot. En voici les principales conclusions.
La loi Macron a fait « rebondir » les notaires - Batiweb
Immonot, spécialiste de l’immobilier notarial, a mené une enquête auprès de 108 notaires et négociateurs immobiliers en avril 2016, afin de faire un point sur leur état d’esprit « post-Macron ».

Il faut dire qu’en mai dernier, lorsque les nouveaux tarifs des frais de notaire, réglementés par la loi Macron, sont entrés en vigueur, nombreux sont les notaires à les avoir combattu.

« La mesure a suscité de nombreuses réactions au sein de la profession », rappelle ainsi le site. « En cause : une baisse des émoluments de 1,4%, à laquelle il faut ajouter un plafonnement de 10% du prix pour les transactions de faible montant, ce qui réduit considérablement la rémunération des notaires », précise-t-il.

« Rebondir » et « se moderniser »

Aujourd’hui, la majorité des notaires (87%) ne voient plus en cette mesure une fatalité, mais plutôt l’occasion de « rebondir ». « La réforme est une exceptionnelle opportunité de revoir notre façon de travailler et de renouveler l'image du notaire » écrit un notaire des Bouches-du-Rhône. Un notaire d’Indre-et-Loire estime quant à lui que le notariat doit « valoriser et vendre ses compétences ! ».

Sur le plan pratique, beaucoup misent sur la diversification tandis que d’autres estiment que la solution passe par « une solidarité accrue », une « fédération en réseaux et la négociation immobilière ».

Faire évoluer le fonctionnement des études

Si certains professionnels « en sont encore au stade de la discussion avec leurs collaborateurs ou attendent pour évaluer l’impact de la Loi », 75% des interrogés affirment avoir l’intention de modifier le fonctionnement de leur étude.

Ils sont d’ailleurs nombreux à avoir mis au point « un plan de bataille », indique Immonot. Il passe notamment par une démarche qualité pour « gagner en productivité tout en réduisant le coût de fabrication », témoigne un notaire du Finistère. Il ajoute : « Nous allons revoir toutes nos procédures et exploiter toutes les ressources de l’étude ».

Un notaire du Gard mise de son côté sur une meilleure gestion du standard pour optimiser le temps de travail de ses collaborateurs tandis qu’un notaire de Savoie estime le regroupement avec d’autres études, un bon moyen « pour mutualiser les compétences et les salariés », une idée partagée par son confrère de la Nièvre qui pense de cette façon « diminuer le prix de revient des actes ».

L’utilisation de nouvelles technologies est également citée avec entre autres la mise en place d’un serveur de travail à distance. Le but, moderniser et développer le système de production. Les notaires pensent notamment ici à l’acte authentique électronique.

De nouvelles activités malgré un avenir incertain

Aussi 67% des notaires sondés prévoient de développer de nouvelles activités, la négociation immobilière étant perçue comme un véritable tremplin pour 45% d’entre eux.

« Les clients apprécient la qualité des conseils immobiliers des négociateurs qui ne se bornent pas à être de simples vendeurs, mais qui analysent les besoins, conseillent et sont connaisseurs des techniques de construction. Cela permet de générer de nouveaux clients par bouche à oreille » explique un notaire du Morbihan.

Certains négociateurs « pratiquants » veulent redéployer leur service en conciliant la négociation avec l’expertise et la gérance, d’autres envisagent de mettre en œuvre la vente notariale interactive ou encore d’embaucher un négociateur supplémentaire « pour booster leur service », rapporte Immonot.

Les notaires ayant délaissé la négociation entendent revenir à « leurs premiers amours » et mettre en place un « réel » service. « Je vais tenter de faire plus de négo et essayer d'avoir une meilleure visibilité sur internet. La création de mon site est d'ailleurs en cours » écrit un notaire du Loir-et-Cher.

Mais bien que les interrogés ne veuillent pas « baisser les bras », plus de la moitié sont « sceptiques quant à l’avenir » de le profession. Ainsi, 51% des sondés sont plutôt « dubitatifs », 25% « pessimistes » et 24% « optimistes ».

Une des solutions envisagée pour permettre aux notaires de revaloriser la profession est « l’adhésion à un groupement de négociation (40%) ». La création d’un GIE Expertise est également à l’ordre du jour « pour une émulation de cette activité et un effet Club ».

« A chaque fois, la spécialisation et la compétence sont les meilleures réponses à la concurrence », conclut le communiqué Immonot.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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