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La réglementation propulse la prévention au sein des entreprises artisanales

Publié le 21 novembre 2014

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La deuxième note de synthèse de l’Observatoire des formations à la prévention vient d'être dévoilée. Elle révèle une hausse des formations suivies en 2012 tout en confortant les tendances observées sur l’année 2011. Premier facteur d'explication ? Le renforcement du dispositif de formation pour l’amiante et l’électricité, imposant la formation à l’ensemble des travailleurs susceptibles d’être exposés à ces risques.
La réglementation propulse la prévention au sein des entreprises artisanales - Batiweb
La formation progresse sous la contrainte de la réglementation. C'est ce qui ressort de la deuxième édition de l’Observatoire des formations à la prévention des entreprises artisanales du BTP que viennent de publier la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), la Chambre nationale de l'artisanat, des travaux publics et paysagistes (CNATP), l’Institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au travail (IRIS-ST) et l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP).

Ainsi, l’année 2012 est marquée par une forte progression des formations à la prévention dans les entreprises artisanales, qui constitue le deuxième domaine de formation avec 40 % des formations suivies, soit une augmentation de 22 % des stagiaires formés par rapport à 2011. Elle se situe ainsi juste après la technique (46 %) et devant la gestion (14 %).

Une répartition inégale selon les métiers  

Cette hausse s’explique principalement par le renforcement du dispositif de formation pour l’amiante et l’électricité, imposant la formation à l’ensemble des travailleurs susceptibles d’être exposés à ces risques. En revanche les risques plus courants tels que les manutentions manuelles, restent le parent pauvre des actions de formation, alors qu’elles constituent la première cause d’accidents du travail et de maladies professionnelles.

Ainsi, parmi l’ensemble des corps de métiers du BTP, les métiers de l’électricité et des travaux publics figurent parmi ceux les plus représentés dans les formations à la prévention, au regard d’un critère de proportionnalité. Les métiers de la maçonnerie et du carrelage et les métiers de la peinture-vitrerie-revêtements se distinguent également : les premiers enregistrent une progression de 24 % de leur effectif stagiaires dans les formations à la prévention et les seconds de 49 %.

En 2012, la hausse globale des effectifs stagiaires pour l’ensemble des thèmes sécurité est plus particulièrement profitable à l’amiante (+101), à l’électricité (+44) et au secourisme (+37). Les évolutions règlementaires renforçant l’obligation de formation au sein des entreprises en constituent le premier facteur d’explication. En revanche, les formations aux risques professionnels transversaux, tels que les contraintes physiques marquées ou l’utilisation de produits dangereux, restent peu suivies.

L'Observatoire comme outil de pilotage

« Cette nouvelle édition de l’observatoire national des formations à la prévention conforte les tendances de 2011 et montre que les formations sont encore trop peu dispensées sur des thèmes prioritaires. Cet observatoire va nous servir d’outil de pilotage pour que les artisans et salariés du bâtiment puissent bénéficier des formations adéquates », explique Patrick Liébus, président de la Capeb et de l’Iris-ST. 

Pour Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP, « la progression constatée des formations à la prévention confirme que nos entreprises du BTP se mobilisent de plus en plus pour mieux appréhender les risques. C’est une bonne nouvelle car nous sommes persuadés, à l’OPPBTP, que la formation est un moyen durable et efficace d’agir sur la prévention des risques. » Et d'ajouter : « les formations particulièrement adaptées aux situations concrètes de travail rencontrées dans le BTP font évoluer l’état d’esprit et les pratiques sur le terrain. Contribuant ainsi à améliorer les conditions de travail des salariés du BTP et la performance des entreprises. »

Françoise Despret, Présidente de la Cnatp, a quant à elle souligné que « dans un contexte économique aussi difficile, les entreprises qui envisagent la prévention sécurité comme un outil de progrès ont une bonne chance de mieux traverser la tourmente. Certes, nombre des formations sécurité ont un caractère obligatoire, mais après tout, la mise en place ou l’amélioration de process d’organisation sont utiles pour un bon fonctionnement grâce à des risques limités. »

Des pistes de travail prioritaires

Selon elle, « si l’accidentologie est en baisse dans nos métiers, ce n’est pas un hasard. C’est sans nul doute le fruit, à la fois, d’une prise de conscience et d’un gain de compétences.»

Les résultats livrés par l’Observatoire ont permis de faire émerger des pistes de travail prioritaires en la matière. Il s'agit en premier lieu de rééquilibrer le suivi des formations en fonction de chaque métier et promouvoir les formations relatives aux contraintes physiques. Par ailleurs, l'amélioration du suivi des formations à la prévention en agissant sur les freins et l'intégration de la prévention comme une compétence métier apparaissent comme essentielles.

En outre, il semble nécessaire d'adapter l’enseignement prévention aux besoins et contraintes des entreprises artisanales du BTP. Enfin, la Capeb juge important d'intégrer la prévention à toutes les étapes clés de l’acquisition de connaissances et de compétences (formation initiale, création et reprise d’entreprise, etc.)

A. LG
© Fotolia (kalou1927)

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