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La reprise du marché des maisons individuelles conditionnée au plan Valls

Publié le 09 septembre 2014

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Alors que les ventes de maisons individuelles poursuivent leur chute sur les douze derniers mois, l'Union des maisons françaises (UMF) persiste à prévoir une année 2014 moins catastrophique en termes d'activité. Les constructeurs misent notamment sur le plan de relance, annoncé récemment par Manuel Valls, pour mettre un terme à cette dégringolade.
La reprise du marché des maisons individuelles conditionnée au plan Valls - Batiweb

« La tendance à - 8 % (de l'évolution des ventes de maisons individuelles, ndlr) qui se dégage des 12 derniers mois glissants montre la persistance d’un marché très dégradé et l’accroissement de la perte de confiance des acquéreurs alors que les taux d’intérêts n’ont jamais été aussi favorables depuis l’après-guerre », a annoncé l'UMF dans son dernier point de conjoncture, ce mardi 9 septembre.

Ainsi, les ventes brutes de maisons individuelles en diffus s'élèveraient à environ 102 300 unités, sur les douze derniers mois. Sur les trois derniers mois, l'UMF enregistre également une chute des ventes de maisons de - 7 % environ par rapport aux trois mois correspondants de l’année 2013.

Dans le détail, seule la région Île-de-France tire son épingle du jeu avec une hausse des ventes (+ 6 %) alors que le marché s'effondre partout ailleurs, et particulièrement dans le Languedoc (- 24 %), l'Ouest (- 18 %), le Sud Ouest (- 15 %), la Bretagne et PACA (- 12 % chacune).

Pas de correction des prévisions

Malgré cette mauvaise conjoncture, l'UMF ne se résout pas à corriger ses prévisions pour l'année 2014. « L’atterrissage anticipé à - 5% qui nécessite une correction favorable de 3 points sur la tendance actuelle est en fait dans la main de l’efficacité des mesures prises par le gouvernement Valls en juin et août derniers », assure-t-elle.

Ces mesures pourraient représenter « 4 000 maisons de plus », a déclaré lors d'une conférence de presse Christian Louis-Victor, président de l'UMF, soulignant l'importance du « moral des gens et (de) leur perception de la situation. « Nous sommes au rendez-vous. Ce qui manque, c'est l'impulsion électrique. » 

Efficacité du PTZ

M. Louis-Victor a salué en premier lieu la réforme du PTZ, prêt destiné à l'acquisition d'un premier logement (primo-accession). Le revenu maximum pour en bénéficier a notamment été relevé cet été dans les zones B2 et C, soit 94 % des communes, mais n'a pas changé pour les zones A et B1, où le marché immobilier est le plus tendu.

« On avait complètement détruit l'efficacité du PTZ en zones B2 et C », a souligné le président de l'UMF, louant des mesures destinées à « décorseter » une inégalité géographique. Le gouvernement, qui veut par ailleurs allonger la période pendant laquelle le remboursement du prêt peut être différé, veut faire passer le nombre annuel de PTZ de 44 000 à 70 000.

L'accession en panne

Plus largement, le secteur des maisons, comme l'ensemble du marché immobilier, souffre toujours de conditions de crédit qui restent difficiles pour des primo-accédants souvent jeunes et avec un apport personnel presque inexistant, a souligné Philippe Petiot, directeur adjoint du Crédit Foncier, qui s'exprimait aux côtés de Christian Louis-Victor.

Les grandes banques « ont longtemps vu le crédit immobilier comme une manière de capter des clients, mais cette mécanique est en train de se rompre », a déclaré M. Petiot.

Bien que les taux d'emprunt, déjà peu élevés, continuent à baisser, les banques ne concèdent toujours que de courts délais de remboursement, en moyenne de 17 ans et cinq mois pour l'ensemble des crédits immobiliers, ce qui contribue à  « une hésitation à investir » y compris dans le neuf, selon M. Petiot.

Espoir de reprise

« Même si on a l'impression d'avoir touché le fond de la piscine, les chiffres restent inquiétants », a estimé Philippe Petiot, évoquant un marché « en reconstruction de confiance ».

En conclusion, l'Union des maisons françaises fait face actuellement à « un marché tétanisé » mais il reste « un espoir de reprise compte tenu de la prise de conscience récente des pouvoirs publics et des mesures concrètes annoncées et opérationnelles au 1er octobre prochain ».

C.T (avec AFP)
© Fotolia.com

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