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L'accès au crédit, nerf de la guerre pour les dirigeants de PME

Publié le 27 avril 2015

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Plus confiants dans l’avenir, les dirigeants de PME font état de besoins de financement accrus, toutefois freinés par un durcissement des conditions d’accès au crédit, révèle la 24ème édition du baromètre de KPMG et de la CGPME 
sur le financement et l’accès au crédit des PME. Dans ce contexte, le prêt inter-entreprises semble susciter l’intérêt des PME. Analyse.
L'accès au crédit, nerf de la guerre pour les dirigeants de PME - Batiweb

Un premier frémissement se faisait déjà sentir en janvier 2015 et le mouvement semble s'accélérer depuis. Les dirigeants de PME seraient en train de renouer avec la confiance, selon la dernière enquête* réalisée par l'IFOP auprès de 402 dirigeants d’entreprise française de 10 à 500 salariés en mars 2015, à la demande de KPMG et de la CGPME.

Les statistiques montrent en effet que les dirigeants sont moins inquiets face à la situation économique du pays. 78 % d'entre eux se montrent inquiets (-9 points par rapport à janvier), dont 16 % « très inquiets » (-7 points).Même chose pour l'activité : moins d'un dirigeant sur deux de PME (49 %) se dit inquiet pour son propre business, dont seulement 8 % de « tout à fait » inquiets. Pour la première fois depuis trois ans, ces deux niveaux d'inquiétude sont au plus bas.

D'autres signaux sont encourageants, selon le baromètre. La proportion des interrogés faisant état de hausses de coûts ou des prix pratiqués par leurs fournisseurs est en baisse de 6 points en trois mois (43 %).

Même si la baisse du chiffre d’affaires affecte toujours plus d’une PME sur deux (54 %, +2 points par rapport à  janvier 2015), l’évolution du nombre de dirigeants de PME affirmant spontanément n’être confrontés à aucune difficulté s’établit à 14 % (+7 points). Cela « confirme la situation plus favorable », note le baromètre.

Des besoins de financement au plus haut

Au niveau le plus haut depuis la création du baromètre, les besoins de financement concernent 74 % des dirigeants interrogés qui ont « au moins un besoin » (+9 points par rapport à janvier 2015,. Parmi eux, 45 % expriment des besoins en financements d’exploitation (+7 points), et 44 % en financements d’investissements (+6 points).

«  La progression des besoins de financement des PME témoigne d’une confiance plus grande dans l’avenir, qui incite les entreprises à davantage capitaliser pour les mois et années à venir », précise Jacky Lintignat, directeur général de KPMG.

Pour 60 % des dirigeants de PME la situation économique actuelle impacte positivement leurs conditions d’accès au crédit auprès des banques 14 %, +7 points). Mais encore 39 % la voient comme négative (- 6 points).

En cause, un durcissement des conditions d’accès au crédit constaté par les trois quart des dirigeants (+6 points). La première mesure citée est le financement à des frais élevés ou à des montants plus faibles que prévus (48 %, en nette progression : +9 points).

Toutefois, moins d’un dirigeant sur deux envisage d’examiner les conditions d’autres banques concurrentes (46 %, -2 points). Par ailleurs, 40 % des chefs d’entreprise interrogés pensent réexaminer leurs lignes de crédit.

Conséquence de ce durcissement, 36 % (+3 points) des dirigeants interrogés déclarent s’autocensurer dans leurs investissements et leurs demandes auprès des banques en raison de difficultés d’accès au crédit, dont 11 % qui se limitent beaucoup.

Le système bancaire n'est plus l'unique solution

Dans ce contexte, le prêt inter-entreprises suscite l’intérêt des PME La possibilité pour une entreprise ayant une trésorerie excédentaire de prêter à un fournisseur ou à un sous-traitant sans passer par le système bancaire est jugée efficace pour débloquer le financement à court-terme des entreprises par une majorité de dirigeants de PME (55 %).

Toutefois, seuls 9 % d’entre eux seulement estiment cette possibilité « très efficace ». Les dirigeants d’entreprises de 20 à 49 salariés (61 %) ou exprimant des besoins de financements (60 %) se montrent plus optimistes quant à l’impact d’une telle opportunité, qui suscite en revanche moins d’enthousiasme au sein des plus grosses PME (100 à 499 salariés : 45 %).

Frein persistant sur l'emploi

En revanche, même si la situation globale s'améliore, le coût du travail reste encore un véritable frein à l'embauche selon le baromètre. (42 %). La difficulté à trouver les profils recherchés est citée par 32 % des répondants.

Près de deux dirigeants de PME sur trois se déclareraient incités à recruter en cas de création d’un contrat de travail à durée indéterminée dont le maintien ou la rupture serait, pendant trois ans, lié à l’évolution des résultats ou du chiffre d’affaires de l’entreprise (63 %, dont 29 % « certainement »).

*Méthodologie : La représentativité de l’échantillon a été assurée par un échantillonnage raisonné sur les quotas (taille salariale, secteur d’activité, région) et un redressement selon les données INSEE. Les interviews téléphoniques de ce baromètre ont eu lieu du 16 au 20 mars 2015.Le baromètre du financement et de l’accès au crédit des PME est réalisé par l’Ifop depuis février 2009.

© AMATHIEU - Fotolia

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