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Le Bâtiment est-il sorti de crise ? Pas selon les chiffres, mais l’espoir demeure

Publié le 18 septembre 2015

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La baisse de l'activité, la chute de l'emploi et les défaillances d'entreprises se sont poursuivies lors des six premiers mois de l'année en cours pour le secteur du bâtiment. Pourtant, les entreprises du bâtiment espèrent voir leur activité s'améliorer à l'horizon du début 2016 grâce à des signes de reprise a annoncé la Fédération française du bâtiment (FFB).
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« Le premier semestre 2015 s'inscrit dans la lignée de 2014 », indique la FFB, avec du côté du logement neuf, à fin juillet, des logements autorisés et commencés en repli respectivement de 7,9% et 5,8% sur les sept premiers mois de l'année, comparé à la même période de l'an dernier. Du côté du non-résidentiel neuf, hors hôtellerie et locaux agricoles, le recul est de -11,8% et -11,7%, respectivement pour les surfaces autorisées et commencées.

« Tous les segments participent de cette chute, singulièrement la commande publique. Quant au marché de l'amélioration-entretien, la tendance demeure clairement baissière », commente la FFB. « En termes d'emploi, le premier semestre affiche le plus mauvais score enregistré depuis l'entrée dans la grande récession de 2008, avec 44 600 postes de travail en moins (-3,8%) qu'au premier semestre 2014, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein ». Et toujours de janvier à juin, les défaillances d'entreprises du bâtiment ont progressé de 2,4% sur un an, malgré « une nette inflexion au deuxième trimestre ».

Les zones rurales suscitent l'inquiétude

Toutefois « plusieurs facteurs laissent toujours espérer une amélioration de la situation à l'horizon du début 2016 », dit la FFB. Dans le logement neuf, le crédit immobilier est en effet dynamique, tandis que les ventes des constructeurs de maisons individuelles ou des promoteurs sont toutes deux en hausse d'environ 20% sur un an. Cela « devrait conduire à une hausse des permis et mises en chantier d'ici l'entrée dans l'hiver », estime la FFB. Et pour le non-résidentiel neuf, « la vigueur du crédit à l'investissement, mais aussi la progressive amélioration des mises en chantier de locaux industriels et assimilés s'avèrent de bon augure, même s'il ne faut guère espérer d'impact réel pour le bâtiment avant 2016 ».

Afin d'accélérer et soutenir une reprise économique d'ensemble, « largement conditionnée aujourd'hui par une reprise dans la construction », selon la FFB, celle-ci demande « qu'un nouvel effort soit engagé en matière de soutien à la primo-accession dans le neuf et que soit très rapidement résolue la question de la sous-traitance dans l'éco-conditionnalité ».

Par ailleurs Jacques Chanut, président de la FFB, s'inquiète pour les territoires ruraux, qui « faute de redressement de l'investissement public, risquent de subir à brève échéance une saignée à blanc de l'appareil de production du bâtiment ». 

Une extension du CITE immédiate demandée

L'organisation souhaite qu'une attention toute particulière soit apportée à ces territoires ruraux « à l'occasion des débats en loi de finances pour 2016 sur les dispositifs qui viennent d'être annoncés par le gouvernement ». A ce titre, la FFB salue l'extension aux petits bourgs du prêt à taux zéro (PTZ+) avec travaux dans l'ancien, ainsi que l'élargissement annoncé du champ des dépenses éligibles au FCTVA (Fonds de compensation pour la TVA) aux travaux d'amélioration-entretien des équipements publics.

Enfin, dans le but de dynamiser le marché de la rénovation énergétique qui en a bien besoin, la FFB souhaite, à titre d’opération « coup de poing », une extension du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) aux résidences secondaires pour un an. « Cette mesure, facile à mettre en œuvre et d’un coût limité, serait d’effet rapide. Dans le même temps, il importe que l’objectif parfaitement justifié de la transition énergétique ne débouche pas sur des obligations insupportables pour les acteurs de l’immobilier, au risque d’éteindre une demande déjà atone. Il faut être clair : l’appareil de production est prêt, il s’est adapté et continuera de le faire. Le chaînon manquant se situe bien côté demande » détaille la fédération.

Le Bâtiment est-il sorti de crise ? Pour Jacques Chanut, la réponse est complexe et préfère l'imager au conducteur automobile : « de fait, le chef d’entreprise doit contrôler ses rétroviseurs tout en maintenant son attention sur la route devant lui ».



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