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Le BIM, une tendance qui monte mais…

Publié le 28 septembre 2016

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Le marché du BIM a augmenté de 60% en France cette année, c’est dire combien il séduit un nombre toujours plus élevé de professionnels. Pourtant, selon une étude réalisée par KYU Lab et ACTH pour le compte de l’OPIIEC, 80 000 salariés sont à former au BIM d’ici 2020 pour concrétiser sa mise en oeuvre. Comment y parvenir ? Syntec-Ingénierie, qui a participé au pilotage de l’étude, présente son plan d’actions.
Le BIM, une tendance qui monte mais…  - Batiweb
80 000, c’est le nombre de professionnels du bâtiment et des infrastructures à former si le BIM veut définitivement s’imposer. En effet, selon une étude KYU Lab et ACTH pour le compte de l’OPIIEC, réalisée avec les partenaires sociaux, 68% des ingénieries françaises se déclarent encore peu matures pour mettre en œuvre le BIM.

Par ailleurs, si le marché du BIM a fortement augmenté (60%) en 2016, l’adoption de la technologie « entraine une perte de productivité de l’ordre de 15% durant la phase de montée en compétences », souligne l’étude.

Plus de coopération entre les filières

Alors comment accélérer le déploiement du BIM et accompagner au mieux les entreprises dans la mutation du secteur ? Syntec-Ingénierie, la fédération professionnelle des sociétés d’ingénierie, estime qu'il faut une coopération accrue au sein des filières du bâtiment et des infrastructures. L’organisme, qui a participé à l’élaboration de l’étude, relève ainsi que le BIM nécessite une « profonde mutation » des modes de travail, aussi bien au sein des entreprises qu’entre les différentes parties prenantes de l’écosystème.

« Pour maximiser les retours sur investissements, le BIM doit être alimenté tout au long du cycle de vie d’un ouvrage, de façon collaborative et continue », poursuit Syntec-Ingénierie. 

Pour faciliter les coopérations, l’organisme a publié le 13 septembre dernier la brochure « Réussir le BIM pour l’exploitation ». Réalisé conjointement avec la Fedene, le guide propose des recommandations « pour garantir la continuité des données du bâtiment et maximiser la valeur ajoutée de la maquette numérique ».

« Le BIM est une opportunité majeure pour moderniser le secteur de la construction en France (…). Nous sommes persuadés que la valeur numérique est en passe de supplanter la valeur « verte » et jouera un rôle économique clé dans les années à venir », explique Ludovic Vaz, président du bureau bâtiment de Syntec-Ingénierie. Former les professionnels au BIM

Mais encore faut-il former les professionnels au BIM. Syntec-Ingénierie s’est mobilisé et a décidé de mettre en œuvre 4 actions prioritaires dès cette année. Il s’agira tout d’abord de renforcer l’accès aux formations BIM sur le plan de formation des entreprises. La fédération mettra également en place des dispositifs pour la formation des futurs salariés, jeunes et demandeurs d’emploi.

Elle contribuera entre autres à l’élaboration de nouveaux diplômes ou de nouvelles certifications de compétences avec les écoles d’ingénieurs partenaires de l’ingénierie. Enfin, elle travaillera au développement de la présence de professionnels, experts du BIM, dans les écoles et universités.

Le rôle accru des ingénieurs

L’étude estime enfin que la mutation du secteur doit être portée par les ingénieurs. Le BIM est un outil numérique « qui nécessite d’être alimenté avec le plus exacte précision, en particulier lors de la phase amont du projet », note l’analyse révélant ainsi que certains éléments de missions de conception nécessiteront d’être détaillés et entraineront un élargissement du rôle de l’ingénieur. L’enquête préconise en outre une coordination plus grande entre les différents intervenants et appelle à la mise en place d’une fonction de BIM Management.

« A terme, l’adoption du BIM par l’ensemble de la filière entrainera de bouleversements profonds dans les missions dévolues à chacune des professions. Les ingénieurs verront leur périmètre d’action s’élargir pour répondre aux nouveaux besoins de conception et devront également assurer des missions plus globales, de coordination. Cette opportunité, qui confirme le rôle de pilotes des projets des ingénieries, devra s’accompagner d’une nouvelle prise en compte du travail et des compétences des sociétés d’ingénierie, au profit d’une revalorisation de la profession », conclut Nicolas Jachiet, Président de Syntec-Ingénierie.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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