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Le non-résidentiel à l'honneur du 3e Sommet de la Construction de la FFB

Publié le 24 novembre 2014

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La Fédération française du bâtiment a dédié son 3e Sommet de la Construction, ce jeudi à Paris, au non-résidentiel comme marché qui conditionne la croissance économique de la France. A ce titre, quatre débats se sont succédés au cours desquels experts et économistes ont avancé des pistes telles que la transition énergétique, la libération du foncier ou l'accélération de la commande publique. Manuel Valls a clôturé l’événement par un discours de soutien aux acteurs du secteur.
Le non-résidentiel à l'honneur du 3e Sommet de la Construction de la FFB - Batiweb

« Aujourd'hui la plupart des observateurs s'accordent à dire qu'il faut relancer le logement pour retrouver la croissance. Mais la situation de nos marchés démontre à l'évidence qu'il faut aller plus loin.» C'est en ces termes que Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) a ouvert le troisième Sommet de la Construction, ce jeudi au Palais des Congrès de la Porte Mayot, à Paris. Au cœur de l’événement, le secteur du bâtiment non-résidentiel a ainsi réuni experts et économistes à l'occasion de débats articulés autour de quatre leviers de croissance et destinés à faire émerger de nouvelles idées et des pistes d'action concrètes.

Levier de croissance N°1 : « Construire moins cher, c'est possible! »

Au cœur de ce premier débat, figurait la simplification et la diminution du nombre de normes. « On compte de plus en plus de normes, soit disant volontaires mais qui s'imposent de plus en plus et deviennent incontournables » a pointé Dominique de Sauza, président de l'Union des Constructeurs Immobiliers de la FFB . Pour pallier ce problème, Laurent Grandguillaume, député de Côte d'Or propose la mise en place d'une « autorité indépendante qui a pour mission de réaliser des études d'impact et de gérer le flux des normes ». Ce comité sera composé de neuf personnes, dont des entrepreneurs et des experts.

Interrogé sur l’éventualité d'un moratoire, le député a répondu « pourquoi pas », conditionnant cette possibilité à « l'écoute attentive des personnes susceptibles de prendre une telle décision. »

Levier de croissance N° 2 : « Comment enclencher la transition énergétique ?»

Avant de rentrer dans le cœur du débat, Bertrand de Feydeau, président de la fondation Palladio a proposé une définition de la valeur verte qui correspond à « l'ensemble des investissements faits sur un immeuble en vue de contraindre la dépense énergétique. » Et ce dernier de préciser avoir été « frappé de la rapidité avec laquelle les professionnels du bâtiment ont intégré ces normes. » Selon lui : « la transition énergétique est bien enclenchée : les industriels et les investisseurs ont tellement pris le relais qu'il faut arrêter de produire des normes », a-t-il fait remarquer soulignant que « le problème qui se pose concerne moins la construction neuve que le parc existant.»

En outre, Bertrand de Feydeau a pointé l'importance « du comportement humain » pour enclencher la transition énergétique précisant qu'il ne s'agit pas que « d'une question de matériel » mais que « nous avons à investir sur la sensibilisation.» Sur ce point, Alain Grandjean, fondateur de Carbone 4, cabinet de conseil spécialisé dans la transition écologique, a indiqué « être pour que les collectivités montrent l'exemple avant d'imposer des contraintes compliquées pour les ménages qui ont des difficultés de fin de mois.»

Invité à livrer son ressenti sur l'avenir de la transition énergétique, il a expliqué « y croire beaucoup ». Pour lui, « il n'y a pas beaucoup de points noirs si ce n'est la stratégie », qui porte entre autres sur « la dépendance aux énergies fossiles et la facture des occupants » tel qu'il l'avait rappelé un peu plus tôt au cours du débat. 

Levier de croissance N°3 : « L'immobilier peut-il tirer la croissance ? »

« Le lien entre la croissance et l'immobilier est évident », concède Jacques Attali, économiste et écrivain. « On agit sur le mauvais chemin : la clé c'est l'offre pas la demande et l'offre passe par bien plus de choses que le logement », a-t-il regretté ajoutant que le problème principal repose « sur le foncier qui relève de l'autorité ». Sur ce point, il a expliqué qu'il « serait urgent de rendre le pouvoir sur les permis de construire à l'Etat » considérant que l'« une des grandes erreurs de la décentralisation est d'avoir transféré ce pouvoir aux maires ».

Une vision confortée par Philippe Manière, économiste, et directeur de Footprint Consultants qui s'est défendu « de ne pas dire du mal du logement en soi, mais de la construction telle qu'on la conçoit en France » où l'on note « un encouragement à la propriété ». Selon lui, « ce n'est pas un hasard si en Allemagne par exemple, où il y a beaucoup plus de locataires, il y a aussi moins de chômage : c'est qu'il y a plus de mobilité.»  

Levier de croissance N°4 : « Les collectivités locales ont-elles encore les moyens d'investir ? »

La dernière piste d'action envisagée par la FFB repose sur la commande publique qui représente près de 20 % du chiffre d'affaires du bâtiment et relève très majoritairement des collectivités territoriales. « Si elle est restée dynamique jusqu'en 2013, la tendance s'est inversée en 2014 sous l'effet conjugué des changements d'équipes municipales, de la réforme territoriale annoncée et de la diminution des dotations de l'Etat aux collectivités d'environ 11 milliards à l'horizon 2017 », constate la Fédération.

Invitée à réagir sur cette thématique face à la rapporteure générale du budget à l'Assemblée nationale, Valérie Rabault, la  députée des Yvelines et chef de l'opposition en Ile-de-France, Valérie Pécresse, a estimé que « le problème est que l'Etat n'a pas de marge de manœuvre sur les collectivités et sur les investissements. »

A. LG
© Tiberius Gracchus (Fotolia)

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