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Le PDG de Vinci se justifie sur les conditions de travail au Qatar

Publié le 02 avril 2015

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Suite à une plainte déposée par l'association Sherpa pour « travail forcé » sur les chantiers du mondial 2020 au Qatar, le PDG de Vinci Xavier Huillard s'explique dans un entretien accordé au Figaro. Il revient notamment sur les conditions de travail de ses collaborateurs et les pratiques de ses sous-traitants locaux. Détails.
Le PDG de Vinci se justifie sur les conditions de travail au Qatar - Batiweb

Le PDG de Vinci, Xavier Huillard, fait face à de nouvelles critiques sur sa gestion des chantiers et des travailleurs au Qatar. Le 23 mars, l'association Sherpa a porté plainte auprès du parquet de Nanterre contre la filiale du groupe, Vinci Construction Grands Projets (VCGP), pour « travail forcé » et « réduction en servitude » à l'encontre des migrants employés sur ses chantiers au Qatar.

La plainte vise aussi six cadres français, dont Yannick Garillon le directeur général de QDVC, la filiale commune (à 49%) de Vinci avec le groupe local Qatari Diar, et Alain Bonnot, le président de Vinci Construction Grands Projets.

Dans un entretien accordé au Figaro, M. Huillard dénonce une « attaque d'une violence inouïe » qui a « instrumentalisé » son groupe dans l'objectif politique « évident et assumé, de peser dans le débat au moment où l'Assemblée nationale a examiné la proposition de loi sur le devoir de vigilance des entreprises ». Il voit dans ce projet de loi « une judiciarisation mal adaptée à des problématiques par essence culturelles ».

Pas d'engagement à 100 %

Interrogé sur les pratiques des sous-traitants locaux qui assurent 60 % de l'activité sur ses chantiers, M. Huillard a également indiqué : « Je ne peux m'engager à 100% que sur ce qui se passe dans mon entreprise et sur mes chantiers ».

Cependant, « au Qatar, nous avons des milliers de collaborateurs népalais, sri-lankais, indiens, qui vivent dans des conditions qui sont aux meilleurs standards », a-t-il affirmé. « Dans notre nouvelle base-vie, ils sont logés dans des chambres climatisées de 4 personnes au plus », a-t-il décrit et celles-ci sont « dotées de coffres-forts pour conserver leurs effets personnels et leurs passeports ».

« Jusqu'au début de cette année, nous conservions effectivement les passeports de ces travailleurs », admet toutefois M. Huillard, dont le groupe est actif au Qatar depuis 2007. « Mais pas sous la contrainte », précise-t-il. « Leurs titulaires nous les confiaient volontairement, en signant une décharge dans leur langue, pour ne pas prendre le risque de vol ou de destruction », affirme le PDG de Vinci. « Ils pouvaient bien sûr les récupérer à tout moment », assure-t-il.

Une autre version des faits

L'association Sherpa ne donne pas la même version des faits. L'association dit avoir constaté, lors d'une enquête d'une semaine sur place, en novembre, que les passeports étaient « confisqués par l'entreprise » et que les travailleurs subissaient « des menaces » s'ils revendiquaient « de meilleures conditions de travail ou de logement », ou désiraient « démissionner ou changer d'employeur ».

Jeudi dans un communiqué, l'association Sherpa prend « bonne note de la pertinence de (sa) plainte sur tous les faits dénoncés antérieurs à 2015 » et se dit « satisfaite » si cette dernière a « pu améliorer le sort de certains des migrants » travaillant sur ces chantiers.

Au Qatar, Vinci a décroché des contrats d'un montant global de 2,2 milliards d'euros pour le tramway de Lusail, le métro de Doha et un tronçon d'autoroute de 47 kilomètres, la New orbital Highway.

C.T (avec AFP)

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