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Le plongeon se confirme pour l'activité des matériaux de construction

Publié le 23 octobre 2014

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Le mois de septembre est venu confirmer la mauvaise orientation des tendances qui se sont dessinées cet été. L'activité des matériaux de construction accuse un repli de 9,8 % au troisième trimestre par rapport à l'année 2013. Sur neuf mois cumulés la chute est de -3,1 %. La profession alerte sur la nécessité de relancer les investissements publics comme le préconise le FMI. Explications.
Le plongeon se confirme pour l'activité des matériaux de construction - Batiweb

En ce début d'automne, le plongeon se confirme pour l'activité des matériaux de construction. L'activité (hors tuiles et briques) recule de - 9,8 % au troisième trimestre 2014, par rapport à celui de l'année 2013.

En l'espace de six mois, « notre indicateur matériaux (…) a perdu 15 points, passant d'une progression annuelle de +7,1 % au premier trimestre à -9,8 % au troisième trimestre », estime l'Unicem. En données provisoires, il affiche une baisse de l'ordre de -3 % sur un an pour les neuf premiers mois de 2014.

Dans le détail, la production de granulats tutoie désormais ses plus bas niveaux des quinze dernières année, totalisée sur douze mois. Au mois de septembre, les livraisons accusent un repli de 7 % par rapport au mois d'août et de 12,6 % par rapport à l'année dernière. En cumul sur les neufs premiers mois de l'année 2014, l'activité chute ainsi de 2,9 %.

Même constat du côté du BPE : les livraisons accusent un repli de -10,2 % par rapport à septembre 2013 et de -3,2 % par rapport au mois d'août dernier. Sur les neuf premiers mois de 2014, les livraisons de BPE s’inscrivent en recul de - 3,1 % sur un an.

Le secteur du Bâtiment en crise

Cette tendance dégradée de l'activité des matériaux de construction s'explique en regard de l'activité également mal en point du secteur de la construction et des travaux publics. L'enquête de l'Insee du mois de septembre indiquait que les professionnels avaient par ailleurs peu d'espoir d'éclaircie pour les mois à venir, que ce soit dans le segment du gros oeuvre, du second oeuvre ou de la construction du résidentielle.

Les mises en chantier étaient en repli de -11,3 % sur les trois mois juin-juillet-août par rapport à 2013, tandis que les surfaces de locaux reculaient de -5 %. Malgré les signaux positifs des demandes de permis de construire, le nombre d'autorisation à fin août, en cumul, sur douze mois, restent très inférieur à la moyenne de longue période, avec 394 154 unités contre 500 000 en moyenne par an (entre 2003 et 2013).

Du côté des mises en chantier, seulement 303 218 logements sont sortis de terre sur les douze derniers mois ce qui, là aussi, demeure très en-deçà de la moyenne annuelle de long terme (396 000). « Mais c’est surtout très faible si l’on rapporte ce niveau à la population actuelle ; en effet, alors que, sur les quarante dernières années, on construisait en moyenne 6,5 logements pour 1 000 habitants en France métropolitaine, ce ratio tomberait à moins de 5 en 2014 (4,8 selon nos estimations) », explique l'Unicem.

Fin d'année difficile pour les TP

Du côté des travaux publics, l'activité continue de se dégrader au mois d'août et la fin de l'année s'annonce difficile, selon l'Unicem, au regard des prises de commande. Les travaux réalisés ont reculé de 4,6 % entre juillet et août.

La tendance est aussi à la baisse du côté des marchés conclus, « dans un contexte difficile de baisse des dotations budgétaires de l’État (- 3,7 milliards d’euros par an de 2015 à 2017), de frilosité des acteurs locaux à investir et d’incertitudes sur le financement des projets d’infrastructure».

Relance par l'investissement public ?

L'Unicem conclut sa note de conjoncture par les recommandations du FMI pour la relance des investissements publics, financée par la dette.

« Ainsi, une hausse d’un point de PIB de dépenses publiques d’investissements en infrastructures augmenterait de + 0,4 % le niveau de la production la même année et de 1,5 % quatre ans plus tard, sans pour autant alourdir le ratio dette/PIB », souligne l'Unicem qui voit dans la récente adoption d’un amendement, apportant une aide de 423 millions d'euros aux investissements des collectivités liés à la transition énergétique, ainsi qu'à ceux effectués par les communes urbaines ou rurales les plus pauvres, « un premier pas » à la sortie de crise.

C.T

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