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Les 13 priorités de l'UPA pour le prochain quinquennat

Publié le 27 octobre 2016

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L’Union Professionnelle Artisanale (UPA) a publié ce jour un libre blanc à destination des candidats aux élections de 2017. Elle y formule 4 orientations et 13 priorités « à la fois réalistes et novatrices » pour « un quinquennat performant ». Apprentissage, concurrence loyale, droit du travail… Découvrez les demandes des chefs d’entreprise de proximité.
Les 13 priorités de l'UPA pour le prochain quinquennat  - Batiweb
L’UPA souhaite tout d’abord « donner un avenir un chaque jeune ». Alors que 63% des chefs d’entreprise rencontrant des difficultés de recrutement signalent l’insuffisance de qualification des candidats, il est « urgent de réformer l’orientation scolaire en la tournant vers l’emploi » et de « réconcilier le monde de l’école et celui de l’entreprise ».

L’UPA préconise ainsi d’adapter l’orientation scolaire aux besoins de l’économie et de créer une culture économique « précoce et forte ». Pour ce faire, « il faut faire de l’économie une matière à part entière dès le collège, multiplier les stages en entreprises et mener des campagnes de valorisation des métiers de l’artisanat (…) », déclare l’UPA.

Conforter l’apprentissage comme une voie d’excellence vers l’emploi est aussi une priorité, tout comme le renforcement des qualifications, « menacées au printemps par le projet de loi Sapin 2 » alors qu’elles sont synonymes d’une réussite professionnelle durable.

Pour Jean-Pierre Crouzet, président de l’UPA : « Le système éducatif doit réviser le contenu de ses enseignements et préparer les jeunes aux réalités économiques s’il ne veut pas fabriquer des futurs chômeurs. »

Centrer les politiques sur les TPE et les PME

« Les gouvernants tardent à considérer les entreprises de proximité comme des acteurs de poids », regrette l’UPA. Le syndicat estime qu’il est « urgent de réorienter les politiques publiques vers les entreprises de moins de 50 salariés, avec des mesures fortes capables de reconquérir la confiance de ces chefs d’entreprise ».

« La priorité des priorités » reste bien de baisser fortement et durablement le coût du travail. « Seule une telle mesure choc peut recréer la confiance et redonner une bouffée d’oxygène aux TPE-PME », assure l’UPA.

L’Union rappelle l’importance de faciliter l’accès aux financements, les banques devant « jouer leur rôle d’accompagnement des entreprises de proximité ». Concrètement il faut exonérer de charges sociales et fiscales les bénéfices réinvestis dans l’entreprise et créer un fonds de financement dédié à la création, la reprise et la modernisation des entreprises.

L’UPA appelle également à réinventer l’urbanisme économique, les artisans et les commerçants de proximité assurant une dynamique locale vitale dans les centres villes, leurs périphéries et en zones rurales. Enfin, les TPE-PME ne peuvent supporter davantage de contraintes administratives. A ce titre, « il est impératif de supprimer le compte pénibilité pour privilégier un renforcement des actions de prévention menées par les branches professionnelles ».

Garantir une concurrence loyale

Pour lutter contre la concurrence déloyale « qui fragilise le tissu économique de proximité », l’UPA estime qu’il est urgent de transformer le régime de la micro-entreprise pour lui redonner sa vocation initiale : une première marche vers la création d’entreprises pérennes et génératrices de richesses.

Le statut de travailleur détaché devra être réformé afin de garantir des conditions de travail, de rémunération et de concurrence équitables pour tous au sein de l’Union européenne. « Mêmes droits, mêmes devoirs, c’est le principe non négociable », dit l’UPA. Enfin, il faut règlementer les plateformes collaboratives car même si le numérique peut dynamiser l’économie en proposant des modes de consommation alternatifs, « il ne doit pas induire de distorsions de concurrence, qu’elle soit fiscale ou sociale ».

Selon Jean-Pierre Crouzet : « Il faut en finir avec le laxisme et réglementer les plateformes collaboratives. Le contournement des règles par les plateformes est une vraie menace pour l’équilibre de pans entiers de l’économie. »

Réformer le droit du travail

Concernant le Code du travail, l’UPA signale qu’à force de réformes, souvent ponctuelles et conjoncturelles, il est devenu « un corpus de lois inadaptées aux nouvelles réalités économiques et constitue un frein à la compétitivité des entreprises autant qu’à l’emploi ». La loi Travail, « adoptée dans la douleur, a perdu de sa substance stratégique en chemin et n’a pas ouvert la voie à la modernisation attendue », déplore l’UPA.

Elle estime qu’une simplification « radicale » du Code du travail est aujourd’hui nécessaire pour réconcilier flexibilité des entreprises et protection des salariés. « L’objectif n’est pas de supprimer le droit du travail » mais « de rendre les règles compréhensibles par les chefs d’entreprise comme par les salariés ».

Pour mener à bien ces changements, il faut redonner le pouvoir aux branches professionnelles. La loi Travail permet aux grandes entreprises de signer des accords d’entreprise dérogatoires mais prive les autres entreprises de cette latitude, faute de capacité à négocier des accords. « Sachant que 98 % des entreprises françaises ont moins de 50 salariés et ne disposent pas de services de ressources humaines, la négociation au niveau des branches professionnelles doit jouer un rôle central », déclare l’UPA. Les branches professionnelles doivent définir l’ordre public conventionnel, définir les dispositions relatives à l’organisation du travail dans une profession donnée et déterminer celles qui pourront être aménagées par des accords d’entreprise.

« Les gouvernements successifs ont montré leur incapacité à prendre des mesures en faveur des entreprises de proximité. Il est temps que les candidats aux prochaines élections nous montrent qu’ils écoutent les demandes de ces 1 300 000 entreprises qui font battre le cœur des quartiers, des villes et des régions de France », conclut Jean-Pierre Crouzet.

R.C

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