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Les défaillances d’entreprises en hausse de + 1,8% au T2

Publié le 25 août 2016

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Au deuxième trimestre, les défaillances d’entreprises françaises ont enregistré une légère hausse de + 1,8%, selon le spécialiste de l’assurance-crédit Euler Hermes. En cause, les mouvements sociaux et les aléas climatiques. Cependant, sur douze mois cumulés les résultats sont tout autres, les défaillances ayant reculé de - 3,1%. Qu’en est-il du secteur de la construction ? Eléments de réponse.
Les défaillances d’entreprises en hausse de + 1,8% au T2 - Batiweb
Après avoir reculé de 11% au premier trimestre 2016, les défaillances d’entreprises sont reparties de plus belle et ont augmenté de 1,8% au deuxième trimestre.

« Il s’agit d’un phénomène imputable aux évènements survenus au printemps 2016. Les mouvements sociaux (grèves, blocage de raffineries) et les aléas climatiques (inondations) ont directement touché les entreprises françaises, d’où ce rebond des défaillances », justifie Stéphane Colliac, économiste France chez Euler Hermes.

Sur douze mois cumulés, de juin 2015 à juin 2016, la région Ile-de-France a été la plus affectée avec une hausse des défaillances de + 3,3%. « Les entreprises franciliennes paient encore l’addition des attentats », estime Euler Hermes, les secteurs de l’hébergement-restauration (+ 3,7%), la construction (+ 3,1%) et les transports (+ 22%) étant les plus touchés dans la région.

Pour Stéphane Colliac, « il est indubitable que les défaillances en Ile-de-France connaissent une dynamique plus mauvaise qu’en Province, particulièrement dans les secteurs liés au tourisme. Les entreprises franciliennes souffrent de la dégradation de l’image de Paris, alors que cette destination reste chère par rapport à celles d’Europe du Sud, ce qui peut justifier une certaine désaffection ».

Un niveau de défaillance préoccupant

Euler Hermes précise cependant qu’à l’échelle nationale, les défaillances d’entreprises ont diminué par rapport à leur plus haut niveau historique (64 000 cas courant 2015 contre 61 620 cas à juin 2016) grâce notamment à l’amélioration de la situation financière des entreprises.

En effet, bien qu’il soit l’un des plus faibles d’Europe, le taux de marge français s’est redressé de 28,8% fin 2013 à 32,2% au 1e trimestre 2016.

« Entre juin 2015 et juin 2016, le nombre de défaillances a reculé de - 3,1%. Le retour d’une croissance nominale du PIB plus forte (+ 1,9% en 2015, prévue à + 2,2% en 2016) a permis de faire régresser les défaillances d’entreprises françaises », ajoute Stéphane Colliac.

Ainsi, sur douze mois cumulés, les défaillances d’entreprises sur l’ensemble du territoire ont reculé de - 7,4% dans la construction prolongeant ainsi la dynamique amorcée au troisième trimestre 2015, « symbole de la reprise de l’activité dans le secteur ».

Attention tout de même car « le risque d’impayé reste prégnant en France », prévient Euler Hermes. Les niveaux de défaillances constatés au second trimestre 2016 restant largement supérieurs aux chiffres d’avant-crise.

« Entre 2007 et 2016, le nombre de défaillances d’entreprises a augmenté de quasiment + 25% en France. Le retour à la normale a débuté, mais il est encore loin d’être achevé », observe Stéphane Colliac.

Euler Hermes précise par ailleurs que la France fait figure de mauvaise élève en Europe : « Le parallèle franco-allemand est particulièrement frappant, puisque sur la période 2007- 2016, les défaillances allemandes ont reculé de - 20%. Cela montre qu’au bout du compte, un tel différentiel de croissance entre les deux pays, ça se paye forcément », conclut Stéphane Colliac.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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