ConnexionS'abonner
Fermer

Reprise, pénuries, déchets, main d’œuvre… Le groupement Actibaie fait le point

Publié le 21 avril 2022

Partager : 

Le groupement Actibaie, représentant les entreprises de portes, portails, volets et stores, dresse le bilan de leur activité en 2021. Celui-ci se révèle positif, enregistrant +12,2 %. Toutefois, afin de maintenir ce dynamisme à flot, le secteur doit prendre en main différents dossiers, tels que les tensions sur l'approvisionnement, le recrutement, ainsi que la REP bâtiment.
Reprise, pénuries, déchets, main d’œuvre… Le groupement Actibaie fait le point - Batiweb

« Un bilan positif », c’est ainsi que le groupement Actibaie, syndicat affilié à la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et représentant 80 % de la profession des portes, portails, volets et stores, décrirait l'année 2021 pour le secteur. 

+ 12,2 % pour l’activité des portes, portails, volets et stores

 

En 2021, les entreprises adhérentes au groupement Actibaie enregistrent une hausse d’activité de 12,2 %. Une telle performance du secteur n’est guère surprenante, lorsqu’on regarde les perspectives 2021 du marché des volets dévoilées en septembre. « Il faut noter une forte croissance du volet roulant solaire qui représente environ 20 % du marché aujourd’hui », nous précise Vladimir Luzbhin-Asseev, responsable technique du groupement Actibaie. L’intéressé mentionne également 4 700 000 volets roulants vendus par an en France et « une légère baisse pour les volets battants avec environ 1 million d’unités vendues », du côté des entreprises du groupement. 

Dans d’autres postes couverts par le groupement Actibaie, les stores sont également en bonne forme, avec 165 000 brises-soleil orientables, 420 000 stores toiles verticales extérieures, 390 000 stores vénitiens intérieurs, et 383 000 stores toiles intérieures vendus. 

Côté portes, les automatiques piétonnes sont sur une tendance haussière, aussi bien parmi les portes battantes (+1 à 2 %) que les portes coulissantes (+5 %). En ce qui concerne les portes industrielles, le marché est « difficile à évaluer mais globalement la dynamique a été bonne », estime Vladimir Luzbhin-Asseev.

« Les carnets de commandes sont pleins et ce malgré les problématiques conjoncturelles, qui ont pourtant augmenté les tarifs comme les délais de livraison. Cette accélération est une conséquence directe de l’explosion de la demande en rénovation : suite aux confinements successifs, les Français ont désiré améliorer leur habitat. Une dynamique que l’on retrouve également dans la construction neuve », commente Hervé Lamy, délégué général du groupement Actibaie.

Le rallongement des pénuries en trouble-fête 

 

Cependant, la reprise reste freinée par les tensions sur l’approvisionnement : « Toutes les activités sont concernées par l’inflation et la pénurie des matières premières et ça se ressent forcément au niveau des prix. Les matières premières c’est 20-30 % du coût global du produit fini et on a vu que certaines matières comme l’aluminium ont doublé leur coût. Chaque fabricant gère cette situation comme il peut », nous expose ainsi Vladimir Luzbhin-Asseev.

Selon Yannick Michon, président du groupement Actibaie, « les fabricants ont déjà dû répercuter la hausse des prix sur leurs tarifs, en moyenne de +10 % sur l’exercice 2021, impactant ainsi l’ensemble de la chaîne, du fabricant à l’installateur. Le client final est obligé d’absorber une partie de cette hausse ».

D’autant que les pénuries en pièces métalliques ne risquent pas de se résorber, face au retour de flammes provoqué par le conflit russo-ukrainien. Autre type de matière première en péril : les semi-conducteurs. « En neuf, la motorisation est quasiment systématique : difficile donc sans aucune visibilité sur cette sortie de crise de savoir quel impact cela aura sur le long terme », s’inquiète Pascal Cros, vice-président du groupement Actibaie et représentant des métiers Volet.

Dommage, quand on sait que les chiffres du ministère de la Transition écologique prévoyaient une hausse des permis de construire, tirés par l’individuel et dernièrement par la RE2020. « La RE2020, qui intègre en outre l’installation de protections solaires, va dynamiser grandement l’activité du neuf pour les filières stores et volets », se réjouit le groupement Actibaie.  Côté rénovation, pourtant, la prise en charge de ce poste par MaPrimeRénov', laisse encore à désirer selon le syndicat. 
 

La main d’œuvre et la REP bâtiment, deux gros chantiers du secteur

 

Afin de maintenir à flot le dynamisme de ses entreprises, le groupement d’Actibaie tend à remplir ses rangs par de nouveaux talents. Avec la reprise de l’activité du bâtiment en 2021, la FFB chiffre ses besoins en main-d’œuvre à 25 000 postes pour 2022.

À l’échelle de la profession des portes, portails, volets et stores, le groupement Actibaie dénombre sur le site Pôle Emploi 249 offres d’installateur de portes, 238 offres d’agent de maintenance de portes, 119 offres dans le métier des stores (installateur, chef de chantier, storiste…), 21 offres dans les volets roulants. Et encore, « on ne parle ici que de besoins pour les postes du terrain, c’est donc sans évoquer les fonctions de support (commerciaux, comptabilité, encadrants, etc.). On peut facilement dire qu’il y a actuellement entre 1 500 et 2 000 postes non-pourvus dans le secteur », nous rapporte Vladimir Luzbhin-Asseev.  

Le groupement Actibaie a donc décidé d’accompagner le déploiement de la formation initiale et continue. On compte ainsi le cursus Installateurs de stores et volets, lancé en janvier dernier. Le parcours offre un contrat de professionnalisation d’un an en alternance, organisé en partenariat avec le groupement d’employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GIEQ) d’Île-de-France. 

Autre chantier : la REP bâtiment, qui doit entrer en vigueur d’ici début 2023 au plus tard, et a pour objectif de mieux orchestrer la valorisation des déchets dans le secteur. « L’un des dossiers majeurs pour le groupement Actibaie cette année, sera de travailler conjointement avec les éco-organismes et les autres syndicats à la définition du barème d’écocontribution. La difficulté sera de simplifier au maximum les calculs tout en prenant en compte les problématiques liés à chaque matériau. Ce barème devrait être finalisé avant la fin de l’année », détaille Hervé Lamy.
 
Le tout complété notamment par l’élaboration d’une Charte d’Engagements pour la Préservation de l’Environnement (CEPE), que 46 entreprises adhérentes ont déjà signé. « La démarche collective entreprise dans le cadre de notre Charte d’Engagements Pour l’Environnement (CEPE) vise à inciter les fabricants à développer des initiatives individuelles et/ou groupées pour la valorisation et le recyclage de produits. Certains ont déjà de dispositifs mis en place, d’autres s’apprêtent à franchir le pas. Les objectifs concrets de la valorisation seront fixés par la REP PMCB. De notre côté nous souhaitons trouver les meilleurs moyens d’organiser la fin de vie de produits multi-matériaux, notamment ceux qui ont de la mousse polyuréthane », développe Vladimir Luzbhin-Asseev.

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock 

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.