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TMS dans le BTP : quelles évolutions sur 7 ans ?

Publié le 27 septembre 2022

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Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont la cause de plus de 88% des maladies professionnelles reconnues par le régime général en 2019, avec 44 492 cas. Particulièrement touché par ces maux, le secteur du BTP a fait l’objet d’une étude sur l’évolution des facteurs de risque de TMS chez les salariés, entre 2010 et 2017. Voici les conclusions à en tirer.
TMS dans le BTP : quelles évolutions sur 7 ans ? - Batiweb

Le milieu professionnel du BTP est très largement exposé aux troubles musculo-squelettiques (TMS). Ces derniers regroupent un ensemble d’affections de l’appareil locomoteur (muscles, tendons, nerfs, articulations) se traduisant par des douleurs et une gêne fonctionnelle. Ce sont des maladies plurifactorielles, mais avec une forte composante professionnelle. Les facteurs peuvent être mécaniques, psychologiques et individuels. 

Les salariés du BTP sollicitent leur corps de manière répétée au cours d’une journée de travail. Ils s’exposent donc davantage aux TMS. Un mouvement répétitif, une posture prolongée, des vibrations, une longue exposition au froid sont autant de facteurs auxquels sont sujets les professionnels du bâtiment chaque jour.

Pour se rendre compte au mieux de l’ampleur du phénomène, Santé publique France a publié les résultats de l’étude Sumer sur l’évolution des facteurs de risque de TMS chez les salariés du secteur entre 2010 et 2017. Cette étude a été réalisée en collaboration avec l’équipe Ester, dirigée par le Professeur Roquelaure de l’Université d’Angers.

Quels sont les enseignements à tirer ?

 

Cette analyse, réalisée à partir des données de l’enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer), révèle notamment qu’en 2017, comme en 2010, les salariés du BTP sont plus exposés aux contraintes biomécaniques que les salariés des autres secteurs.

En 2017, les salariés de la construction de routes et de voies ferrées sont plus exposés qu’en 2010 à la position en torsion ou accroupie. Les salariés des travaux de revêtements des sols et des murs sont les plus concernés et bénéficient d’une marge de manœuvre moindre concernant la possibilité d’interrompre le travail, avec des évolutions statistiquement significatives entre 2010 et 2017.

Deux corps de métier voient leur situation s’améliorer, il s’agit des électriciens et des plombiers. Les données démontrent qu’entre 2010 et 2017, ces deux secteurs ont connu une baisse de l’exposition aux contraintes biomécaniques, organisationnelles et psychosociales.

Évolution de la prévalence d'exposition à au moins une contrainte biomécanique entre 2010 et 2017 par sous-secteur du BTP
Source : données pondérées Sumer 2010, 2017

Les différentes données collectées pour cette étude révèlent d’importants faits et doivent alerter sur les conditions de travail des salariés du BTP. Des actions de prévention doivent se multiplier, en particulier sur les sous-secteurs de la construction de routes et voies ferrées et des travaux de revêtements des sols et des murs. Les salariés des petites entreprises du BTP sont également concernés.

Jérémy Leduc

Photo de Une : Adobe Stock

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