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Un nouveau capteur pour piloter la remédiation du radon

Publié le 17 février 2012

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Alors que les clients commencent à peine à se soucier de la qualité de l’air intérieur, une start-up normande propose déjà des capteurs détectant la radioactivité naturelle du radon. Batiweb a rencontré Grégory Jean, le jeune Président Fondateur d’Aykow.
Un nouveau capteur pour piloter la remédiation du radon - Batiweb

Batiweb : Pourquoi vous intéressez-vous au radon ?

Grégory Jean : D’abord parce que c’est un gaz radioactif dangereux qui serait à l’origine de 10% des cancers du poumon. Ensuite parce la réglementation sur sa présence est sur le point d’être durcie, pour passer de 1000 à 300 Becquerel par m3, et étendue à tous les bâtiments alors qu’elle ne concernait jusqu’à présent que les ERP et le tertiaire.

Mais ne suffit-il pas de ventiler pour s’en débarrasser ?

Justement non. Il est même parfois pire d’utiliser une VMC par dépression car elle va littéralement aspirer le radon du sol pour le propager dans tout le bâtiment. La bonne démarche consiste à l’empêcher de sortir, par exemple en plaçant les sous-sols en légère surpression, 2 à 3 pascals suffisent, et à ventiler les étages supérieurs quand nécessaire.

On trouve déjà sur le marché des appareils de mesure, en quoi les vôtres sont-ils différents ?

Nos concurrents proposent effectivement des appareils de mesure, qui indiquent un chiffre, pas des alarmes. Ils sont en outre plus chers, et nécessitent jusqu’à 48 heures d’exposition pour donner une mesure, alors que les variations du taux de radon sont parfois beaucoup plus rapides. Nous avons donc développé un avertisseur, baptisé Victoria, qui effectue sa mesure en moins d’une heure, et bipe lorsque le seuil de radon est atteint, un peu comme un détecteur de CO. Il suffit alors simplement d’ouvrir la fenêtre pour aérer.

Cette solution ne convient qu’à des particuliers ?

Effectivement, pour les grands bâtiments, nous proposons donc un capteur équipé d’un relais, qui permet de piloter en temps réel la remédiation du radon, comme le ferait un thermostat pour la température : nous l’avons donc appelé « radostat ». En modulant la ventilation en fonction du taux de radon, nous pouvons économiser jusqu’à 70% d’énergie, qu’il s’agisse des calories perdues, ou de l’électricité nécessaire au système. Le radostat est très simple à installer, son « contact sec » peut déclencher n’importe quel équipement, et il est muni d’un timer d’un quart d’heure.

Comment avez-vous organisé la distribution et la formation ?

Les corps de métier concernés n’ont aucun besoin d’une formation technique pour l’installation. En revanche nous travaillons avec un formateur indépendant sur le radon et les bonnes stratégies de remédiation. Pour le moment, nous vendons nos produits en direct, en laissant une marge aux professionnels, mais nous espérons bien avoir besoin de grossistes dans les mois qui viennent !

Quels sont vos projets ?

D’abord continuer à nous développer à l’étranger, dans les pays beaucoup plus sensibles aux dangers du radon, comme la Scandinavie ou le Royaume-Uni. Ensuite, nous finalisons le développement d’un capteur-enregistreur étanche, suffisamment petit pour être inséré durant une semaine dans les trous des carottages, lors des études de sols. Nous pourrons ainsi fournir des données préventives sur l’exposition au radon des projets de construction.

Propos recueillis par Olivier Barrellier

Fiches techniques :

 

Détecteur Avertisseur Autonome de Radon  Victoria, pour les pièces habitables :

Alimentation : 3 piles LR03.
Autonomie : supérieure à 6 mois.
Sensibilité : déclenchement à 400Bq/ m3 en 35 minutes
Alarmes : durée de 2s à 75dB.

Taille : 11.5cm de diamètre, 4cm de hauteur.
Poids : 140g avec les piles.

Température de fonctionnement : -5°C à 50°C Prix public : 180 € TTC

 

Radostat :

Alimentation : secteur
Sensibilité : de 150 à 600Bq/ m3
Taille : prise secteur


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