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Les copropriétaires parisiens plus attachés à l'esthétique qu'aux performances énergétiques

Publié le 16 février 2015

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Selon une étude publiée par l'Agence départementale d'information sur le logement (Adil 75), les copropriétaires parisiens attachent davantage d'importance aux travaux liés à l'apparence de leur immeuble, plutôt qu'aux travaux de rénovation énergétique. Ainsi, les travaux réalisés embarquent rarement un objectif de performance énergétique en raison des coûts qui restent un frein, malgré les aides. Explications.
Les copropriétaires parisiens plus attachés à l'esthétique qu'aux performances énergétiques - Batiweb

Si 93 % des copropriétaires jugent la réalisation de travaux indispensable au sein d'une copropriété, seule une catégorie de travaux est largement votée lors des assemblées générales, selon la dernière étude publiée par l'Adil 75.

Il s'agit des travaux visant à embellir l'apparence d'un immeuble, votés par plus de 60 % des copropriétés. Dans le top 3 : ravalement de la façade, réfection de la toiture et réfection de la cage d'escaliers qui apportent « une plus-value esthétique à l'immeuble et peuvent faciliter une négociation en cas de revente », selon les copropriétaires interrogés.

En revanche, certains travaux apparaissent comme secondaires notamment les travaux qui pourraient apporter « confort » et « baisse réelle des charges » selon l'Adil 75 : le remplacement de la chaudière, la pose de compteurs d’eau divisionnaires, la mise aux normes électriques, la réfection de la loge de la concierge... « Ainsi 90% des travaux réalisés ignoreraient l’objectif de performance énergétique », note l'étude.

Le coût des travaux, un frein malgré les aides

Le premier frein évoqué par l'Adil 75 reste « le coût des travaux » malgré les aides financières. En effet, seulement 4 % des copropriétaires interrogés ont eu recours à l'éco-PTZ. « Ce prêt a jusqu’ici rencontré peu de succès auprès des copropriétaires », explique l'étude qui chiffre à seulement 38 le nombre d'Eco-PTZ distribués à Paris en 2014.

Pour les autres travaux, 10 % seulement des copropriétaires ont sollicité une subvention Anah (à titre personnel ou accordée au syndic). Les travaux sont dès lors essentiellement financés sur fonds propres, grâce à l'épargne des propriétaires (73 %). En 2014, pour Paris, le montant de l’ensemble de ces aides s’est élevé à 9,4 millions d'euros et laVille a complété à hauteur de 2,8 millions d'euros

Manque de motivation de la part des copropriétaires

Viennent ensuite plusieurs points de blocages, comme « l’économie après travaux annoncée sans être garantie » et un « manque de motivation » de la part des copropriétaires pour engager des travaux d'économie d'énergie.

Reste qu'il existe également des freins inhérents au fonctionnement propre à la copropriété : les relations parfois déséquilibrées entre les syndics, les exploitants de chauffage et les entreprises de travaux, les difficultés liées aux règles de vote des travaux, l’absence de mise en concurrence systématique des entreprises.

Au vu des résultats de l'étude, l'Adil 75 préconise de renforcer l'information des copropriétaires et de mobiliser le conseil syndical. Elle demande également à l'Etat que les « travaux obligatoires soient assortis d'aides fiscales » comme la TVA à 5,5 % contre 10 % actuellement, suggère l'Adil 75.

*Les juristes de l’ADIL 75 ont mené une enquête auprès de 500 copropriétaires pour réaliser cette étude sur les travaux en copropriété. Les personnes rencontrées ont été reçues dans le cadre des permanences de l’ADIL 75, au siège et en mairies d’arrondissement, pour une consultation en face à face. Cette enquête a également été menée à l'occasion d'entretiens téléphoniques. Parmi ces copropriétaires, 88 % sont occupants, 12 % bailleurs. Ils sont âgés en moyenne de 58 ans et dispose d'un revenu mensuel moyen de 2 891 euros. 

C.T 

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