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Logement : l’accession à la propriété des jeunes ménages se dégrade

Publié le 22 juillet 2014

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Le nombre de jeunes ménages qui accèdent à la propriété recule de manière particulièrement rapide malgré des conditions de crédit excellentes, en raison de la dégradation économique générale et du moindre nombre de prêts à taux zéro (PTZ) distribués, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Les évolutions des revenus des ménages, qui ne progressent que très lentement, pèsent toujours sur la solvabilité de la demande.
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Les moins de 35 ans ne représentent plus que 44,8% des accédants à la propriété, contre 52,4% en 2009, selon le baromètre. Un reflux lié aussi au fait que seul 1 sur 5 de ces jeunes ménages (20,4%) a bénéficié d'un prêt de 25 ans et plus, contre près d'un sur trois (31,3%) en 2011. Or jusqu'en 2011, les jeunes ménages « avaient nettement bénéficié de l'expansion de l'accession à la propriété », selon ces données. « Les ménages les plus jeunes et les plus modestes ne peuvent plus rentrer sur les marchés immobiliers, en l'absence du ticket d'entrée que le PTZ+ représentait pour eux auparavant », indique les chiffres du deuxième trimestre compilés pour ce baromètre.

La très lente évolution des revenus des ménages pèse

 Ils demeurent toutefois la catégorie la plus représentée, mais les acheteurs plus âgés progressent tous : la proportion des 35 à 45 ans augmente à 32,7% contre 29,2% cinq ans plus tôt, celle des 45 à 55 ans passe à 15,5% (contre 12,9%) et celle des plus de 55 ans augmente à 6,9% (5,5%). Supprimé dans l'ancien depuis janvier 2012, le prêt à taux zéro a été recentré à la fois sur le neuf où les prix ont flambé, et sur les ménages modestes, pour lesquels l'achat immobilier est inaccessible sur ce segment du marché, de fait, le nombre de PTZ+ distribués chaque année a chuté aux alentours de 40 000.

De même, les ménages les plus modestes reculent : aux deux bouts de l'échelle des revenus des accédants à la propriété, ceux qui gagnent moins de trois fois le Smic sont tombés à 37,9% du total au premier semestre, contre 41,6% en 2009, tandis que ceux qui gagnent au moins cinq fois le Smic, ont grimpé à 24% contre 19,6%.
 
« Les ménages qui réalisent leur projet sont donc plus aisés, mieux dotés en apport personnel », ce qui se reflète dans le recul du taux d'effort des accédants à la propriété : de 32,1% des revenus en 2012 à 28,8% l'an dernier, selon l'enquête annuelle de l'Observatoire auprès des établissements distributeurs de crédit, publiée elle aussi mardi. « La remontée du coût des opérations, +2,1% au premier semestre après +0,4% l'an dernier, ainsi que les évolutions des revenus des ménages, qui ne progressent que très lentement, pèsent toujours sur la solvabilité de la demande », note l'Observatoire Crédit Logement/CSA.

Plus de PTZ, mais peu d'effets ?

 Les taux des crédits immobiliers sont au plus bas à l'heure actuelle : à 2,80% en moyenne en juin, ils ont perdu 28 points de base depuis décembre, et n'étaient jamais descendus aussi bas, pendant aussi longtemps, depuis la fin des années 40. Selon l'Observatoire, les conditions de crédit devraient « rester bonnes au moins jusqu'à l'automne 2014, et très probablement jusqu'au printemps 2015 ».
 
A l'automne, le gouvernement va relever les plafonds de revenus des ménages éligibles et allonger la durée de remboursement du PTZ, afin d'en distribuer deux fois plus. Il sera rétabli dans l'ancien, mais dans quelque zones rurales, et conditionné à la réalisation de travaux, ce qui risque d'en limiter la portée.
 
B.P (avec AFP)

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