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L'agence Folléa Gautier remporte le Grand prix national du Paysage

Publié le 19 mai 2016

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La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal vient de décerner ce mercredi le grand prix national du paysage à l'agence Folléa Gautier, pour la réalisation des lisières urbaines en lien avec le chantier de la route des Tamarins à la Réunion. Ce prix récompense une démarche paysagère exemplaire, qui redonne au paysage tout son sens dans des projets d'aménagement. Un prix spécial du jury a aussi été attribué au maître d'oeuvre Fabriques Architectures Paysages pour le parc agricole de Vernand.
L'agence Folléa Gautier remporte le Grand prix national du Paysage - Batiweb
Sur proposition d’un jury, présidé par le célèbre paysagiste Gilles Clément et composé de professionnels, de représentants des collectivités territoriales et d’organisations professionnelles, le Grand Prix national du paysage a distingué Claire Gautier et Bertrand Folléa de l'Agence Folléa-Gautier, paysagistes, urbanistes et architectes.

Le Grand Prix national du paysage « récompense une démarche paysagère exemplaire » et s’inscrit « dans une nouvelle dynamique autour des paysages de la transition énergétique et de la croissance verte », précise le ministère de l'Ecologie.

« Cultivant l’esprit d’île-jardin, la Région a engagé des démarches de plan de paysage et de charte de qualité paysagère qui ont permis de donner les grandes orientations en matière d’aménagement du territoire », ajoute-t-il.

Les deux paysagistes ont été distingués pour le projet « lisières urbaines », à la Réunion. Au moment de la réalisation de la route des Tamarins, la région leur a confié la mission de réinventer la relation entre la ville de Saint-Paul et ses espaces de nature.

« Dans ce territoire de la côte ouest (…), nous avons pu concrétiser l’aménagement d’une lisière urbaine, dans un no man’s land d’une douzaine d’hectares, pendant 12 ans. En centrant l’attention sur cette marge, à laquelle personne ne s’intéressait, et dans laquelle devait passer la nouvelle route des Tamarins, nous avons pu inventer les liens entre ville, site classé et réserve naturelle », explique Laure Cloarec, paysagiste qui représentait l'agence Folléa-Gautier, pour laquelle elle travaille, lors de la remise du prix.
 

 

Avant/Après

L'objectif premier de ce projet était de réduire l’impact de l’échangeur routier grâce à un dessin plus léger permettant de mixer voies automobiles et cheminements doux. La création d'une promenade urbaine a également permis de rendre le site classé de Bernica plus visible et accessible, en le reliant au centre-ville de Saint-Paul.

« Mettre la marge au centre, c’est le sens profond du travail des paysagistes. Car le paysage est relation. Nouer des relations, établir des liens, en matière d’espace, c’est faire le paysage. Et c’est aux marges des espaces que les relations s’établissent : que les paysages se font », a rappelé Laure Cloarec.

Enfin, la Chaussée Royale a été requalifiée en avenue d’accès à la ville et au littoral balnéaire : doublement de l’avenue, plantations, trottoirs élargis côté ville, terre-plein central, création d’une promenade piétonne le long du canal...

« Ce projet illustre une collaboration longue et nourrie entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre, depuis la définition des orientations paysagères jusqu’aux opérations d’aménagement et de transformation des lieux », souligne le ministère de l'Ecologie.

Fabriques Architectures Paysages également récompensé

Un prix spécial du jury a également été attribué au maître d'oeuvre Fabriques Architectures Paysages pour le parc agricole de Vernand (Loire).

Le projet consiste à s’appuyer sur les outils du paysage pour optimiser les ressources naturelles et agricoles de la ferme, dont la production est labellisée agriculture biologique.

La technique de l’observatoire photographique du paysage a notamment été utilisée pour mieux comprendre les processus de transformation à l’œuvre. Il s’agit de photographier régulièrement un même lieu, d’un même point de vue, afin de percevoir les évolutions des paysages dans le temps

La démarche des exploitants est parvenue à prouver que l'on peut « faire paysage » tout en recherchant une performance agricole : accroissement de la surface de pâturage grâce à l’ouverture des sous-bois ; culture sous forme de bandes cultivées pour limiter l’érosion des terres ; protection des mares et des points d’eau pour renforcer la biodiversité ; etc.

Pour Pierre Janin, architecte DPLG et Rémi Janin, ingénieur paysagiste, tout projet agricole est nécessairement un projet de paysage. L’agriculture doit être capable de proposer des formes de paysage affirmées, contemporaines et nouvelles. Elle doit également être le moteur d’une campagne partagée dans un contexte de plus en plus urbain.

C.T
© Folléa Gautier

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