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Nous aussi, on va avoir notre 'In-Q-Tel' Made in France !

Publié le 06 décembre 2004

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Dans la série des hommes face à la E-attitude, la nouvelle vient de tomber : La France va aussi se doter d'un In-Q-Tel ! Bon, je vous l'accorde cela ne semble pas bouleverser votre quotidien ! Détrompez-vous... C'est non seulement, un grand pas en avant, mais plus encore, une véritable prise de conscience de notre pays des enjeux liés, aux nouvelles technologies dans leur ensemble.
Nous aussi, on va avoir notre 'In-Q-Tel' Made in France !  - Batiweb
C'est seulement, depuis décembre 2003, que les recommandations du rapport  parlementaire "Intelligence économique, compétitivité  et cohésion sociale", rédigé par le député  UMP Bernard Carayon, ont été pris en compte. Le rapport estimait  que la France avait pris un dangereux retard par rapport aux autres pays dans  ce domaine, risquant de nuire fortement à la compétitivité  des entreprises. Jean-Pierre Raffarin a donc, à ce moment là,  nommé un haut responsable chargé de l'intelligence économique,  une sorte de Monsieur "intelligence économique".

Pour  contrer les prises de contrôle de sociétés françaises  "sensibles" par des intérêts américains, Alain  Juillet, le fameux "Monsieur intelligence économique" à  Matignon, propose de créer un fonds d'investissement stratégique  : Un "In-Q-Tel" à la française.

Mais qu'est ce donc "In-Q-Tel" ?

Créé par la CIA en février 1999, In-Q-Tel est un fonds  d'investissement consacré aux nouvelles technologies, qui tire son nom  du célèbre "Q", le fournisseur ès gadget du célébrissime  espion James Bond. Son but est d'investir dans les start-up les plus prometteuses,  en priorité, celles qui inventent des systèmes de surveillances  électronique, comme les moteurs de recherche, les logiciels d'analyse  de données, ou ceux de traduction automatique.

Depuis le 11 septembre, son rôle est directement axé sur la lutte  contre le terrorisme. Un rapport du Congrès américain évaluait  il y a un an, à 30 millions de dollars les sommes investies chaque année  par In-Q-Tel.

La  contre-attaque Franco-Française

Avoir nous aussi, une société similaire à In-Q-Tel est  l'un des moyens préconisés par Alain Juillet pour combler notre  retard. L'objectif est de disposer d'un bailleur de fonds, qui puisse épauler  des start-up françaises travaillant dans des secteurs hautement stratégiques  tels que la cryptologie, les biotechnologies ou l'aéronautique.

Cette période tendue en matière de technologies sensibles a déjà  été à l'origine de la création d'un pôle franco-français  en matière de certification électronique, baptisé Keynectis  SA. De quoi rassembler les compétences de La Poste, Dassault, France  Télécom, Bull, Sagem, mais aussi Gemplus*. Pour mieux se démarquer  de la mainmise de l'Américain Verisign.

Autre chantier en cours, celui d'un droit du secret des affaires. S'inspirant  du Cohen Act voté aux Etats-Unis en 1996, cette nouvelle loi prévoit  une peine d'emprisonnement et une forte amende pour les personnes qui diffusent  à l'extérieur "une information à caractère  économique protégée".

Dans le même domaine juridique, Bernard Carayon se fait également  l'avocat d'une loi qui verrouille le capital des entreprises des secteurs sensibles.

Enfin, le gouvernement entend mettre en place, l'année prochaine, ce  qu'il appelle "l'intelligence territoriale". Piloté par le  ministère de l'intérieur, le projet consiste à généraliser  les expérimentations faites cette année dans neuf régions  françaises et qui visent, dans chacune d'entre elles, à coordonner  les actions de l'Etat, des collectivités locales et des acteurs privés.  Il s'agit de "mettre en place, au niveau régional, un système  permettant aux PME de pouvoir, elles aussi, accéder à l'information  stratégique".

Dans chaque région, un comité de pilotage, présidé  par le préfet et incluant les collectivités locales, les différentes  administrations et des représentants du monde de l'entreprise, devra  décliner la stratégie définie au niveau national. Comme  l'explique Alain Juillet, à nos confrères de L'Expansion, "elle  s'appuiera sur un système de veille et d'alerte, l'appui à des  pôles de compétitivité composés de groupes de PME  spécialisées, la formation et l'utilisation de portails permettant  l'accès à des banques de données".

* Cette entreprise basée près de Marseille, leader mondial  des cartes à puces, est passée en 2000 sous le contrôle  de TPG, un fonds d'investissement américain, qui a peu à peu imposé  ses hommes et sa stratégie.

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