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Rénovation : l’Analyse du cycle de vie au cœur d’un test taille réelle

Publié le 11 février 2019

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L’Alliance HQE-GBC a présenté ce 11 février les résultats d’un test lancé en 2017. Cette initiative visait à évaluer une méthode ACV (Analyse du cycle de vie) appliquée aux bâtiments réhabilités afin de mettre en évidence les actions à mener pour réaliser une rénovation à faible impact environnemental. Tour d’horizon des principaux enseignements de cette expérimentation grandeur nature.
Rénovation : l’Analyse du cycle de vie au cœur d’un test taille réelle - Batiweb

Depuis plusieurs années déjà, l’Alliance HQE-GBC, soutenue par ses partenaires, mène un programme d’innovation collaborative ‘’HQE Performance’’ visant à anticiper les prochaines réglementations relatives aux performances environnementales des bâtiments.

Ainsi, après s’être intéressé à l’expérimentation E+C-, l’organisme a lancé en 2017 un nouveau test concernant les biens rénovés. Le but : « mobiliser les acteurs autour d’une méthodologie commune et [...] identifier les leviers d’action de la rénovation à faible impact environnemental ».

Dans ce sens, 70 professionnels de la construction (maîtres d’ouvrage, industriels, certificateurs, experts, maîtres d’œuvre, etc.), mobilisés sur 23 projets de rénovations, ont participé à cette initiative ambitieuse. Ils ont, en outre, profité d’un accompagnement par l’Alliance HQE-GBC, le Cerema, Cerqual Qualitel Certification, Certivéa et le CSTB.

Des enseignements précieux pour la prochaine réglementation

Finalement, 10 opérations ont été modélisées afin de recueillir les retours d’expériences des principaux intervenants. Les bâtiments concernaient aussi bien du logement (Colombes Fosse Jean, dans les Hauts-de-Seine) que des bureaux (Wavrin, dans le Nord) ou du mixte (Ferme forgeronne, dans la Somme) et des établissements d’enseignement supérieur (CREM/Picpus, à Paris).

Les témoignages émanant du test HQE Performance ACV Rénovation ont été publiés dans le nouvel ouvrage de l’Alliance HQE-GBC, « Bâtiments rénovés au regard de E+C- et de l’économie circulaire, Premières Observations ». Ce document s’attarde tout particulièrement sur 7 constats, ainsi listés par l’alliance :
1. « Pour les bâtiments rénovés de ce test, si la rénovation est ambitieuse d’un point de vue énergétique, alors ils peuvent viser les mêmes niveaux de performance énergétique que ceux d’un bâtiment neuf » ;
2. « Pour les bureaux rénovés de ce test, l’énergie grise représente entre 17 et 42% de la consommation d’énergie primaire totale » ;
3. « Pour les bâtiments rénovés de ce test, les émissions de gaz à effet de serre se répartissent à quasi part égale entre les PCE et l’énergie tous usages » ;
4. « Pour les bâtiments rénovés de ce test, les familles de produits et équipements les plus impactantes sur le réchauffement climatique sont différentes de celles des bâtiments neufs » ;
5. « Pour les bâtiments rénovés du test, la quantité de déchets non dangereux est au minimum divisée par 2 par rapport à celle d’un bâtiment neuf » ;
6. « Pour les bâtiments rénovés du test, les lots ayant le plus d’impact sur l’indicateur déchets dangereux sont les lots techniques CVC et courant fort » ;
7. « L’économie circulaire, c’est aussi diminuer l’épuisement des ressources, un indicateur ACV à explorer. »

« Ces observations démontrent, pour la première fois, que les bâtiments rénovés recèlent de nombreux trésors et peuvent être, sur le plan environnemental, aussi bons voire meilleurs qu’un bâtiment neuf », s’enthousiasme Philippe Van de Maele, président de l’Alliance HQE-GBC.

L’organisme précise cependant que le test a également mis en exergue la nécessité de développer plusieurs repères, notamment relatifs aux déchets et à l’épuisement des ressources. Dans ce sens, un nouveau Test HQE Performance a récemment été lancé, portant, cette fois, sur l’économie circulaire.
                       

Focus sur… O’Saône (69)

Bâtiment de bureaux (R+8), O’Saône a été construit en 1964 et réhabilité en 2014. Coût de l’opération : 15 100 000 €. La rénovation concernait principalement le retrait de l’amiante, l’amélioration de la performance acoustique et de la qualité de travail, et, surtout, l’atteinte d’un niveau énergétique RT 2012.
Pari réussi, comme en témoigne l’obtention de la certification BBC Effinergie Rénovation 2019. Avec une consommation d’énergie (RT) de 71 KWhep/m2Srt.an et un bilan BEPOS à 146 kWhep/m2Srt.an, l’édifice atteint aujourd’hui le niveau E2 du référentiel E+C-.
« Le cadre de l’Analyse de cycle de vie étant basé sur les règles de l’expérimentation Energie positive & Réduction carbone, nous a permis d’avoir un périmètre d’étude commun avec celui des bâtiments neufs. Ce test nous a finalement permis d’avoir une vision concrète de l’intérêt environnemental d’une rénovation énergétique d’un bâtiment », souligne Rim Absi, ingénieure construction durable chez Bouygues Bâtiment.
« Ce test a permis également d’évaluer, grâce à l’Analyse de cycle de vie, les indicateurs ‘’Economie circulaire’’ et de démontrer l’intérêt d’une rénovation en matière de génération de déchets », conclut-elle.
 


F.C
Photo de Une : ©Adobe Stocke (image d’illustration)

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