ConnexionS'abonner
Fermer

Chauffage collectif : analyse de cas concrets pour améliorer la performance énergétique

Publié le 03 avril 2014

Partager : 

La Fédération des Services Énergie Environnement (Fedene), qui représente les opérateurs d’efficacité énergétique, a demandé à Cardonnel Ingénierie de réaliser une étude nationale qui, au travers de cas concrets et représentatifs du parc immobilier français, présente des feuilles de routes pragmatiques visant à réduire la consommation énergétique des 5 millions de logements privés et publics avec chauffage collectif.
Chauffage collectif : analyse de cas concrets pour améliorer la performance énergétique - Batiweb

Dans cette étude, trois typologies de bâtiment de taille moyenne (entre 20 et 27 logements) et de périodes de construction différentes ont été étudiés, sur trois zones géographiques et climatiques différentes, représentatives de la diversité des contextes climatiques. Un bâtiment d'avant 1948, type Haussmannien (soit 53 % des copropriétés en France et 61 % des résidences principales à Paris), caractérisé par une absence d’isolation intérieure, une densité et épaisseur importantes des murs extérieurs, une forte inertie thermique, peu de ponts thermiques, une chaudière des années 80 et une consommation énergétique de référence de 253 kWh/m2.an (en zone climatique rude).

Un autre bâtiment construit entre 1948 et 1975, datant des 30 Glorieuses (20 à 25 % des copropriétés en France et 50 à 60 % des logements HLM en France), avec une faible étanchéité à l’air, une chaudière des années 80 et une consommation énergétique de référence de 398 kWh/m2.an.


Exemple de feuille de route pour un bâtiment d’avant 1948 en zone H1b

Le dernier bâtiment étudié a été érigé dans les années 80 (16 % des copropriétés et 14 % des logements HLM), doté d’une isolation par l’intérieure, d’une isolation de la toiture terrasse, avec une chaudière des années 80, d’importants ponts thermiques et une consommation énergétique de référence de 230 kWh/m2.an.

Sur cet échantillonnage varié, Cardonnel Ingénierie a simulé plusieurs solutions, combinaisons d’actions sur les équipements thermiques (changement d’équipements) et/ou sur l’enveloppe (isolation). Rarement étudié, un dernier mode d’action a été mis en évidence dans cette étude : le pilotage et la maintenance des installations qui, à elles seules, peuvent générer une économie d’énergie de l’ordre de 20 %, indique l'étude.

Analyser les dérives dans le temps

« Dans ces bâtiments, nous avons étudié les besoins du bâtiment en énergie mais nous avons aussi regardé les comportements du bâtiment par rapport aux vrais usages, comme l'eau chaude sanitaire et le chauffage » détaille Christian Cardonnel, Président de Cardonnel Ingénierie, « car il y a souvent des dérives par rapport à tous ces éléments ». L’étude réalisée donne ainsi des orientations fondamentales sur les « packages » de rénovation les plus adaptés par typologies de bâtiments et guidera les décideurs vers des combinaisons pertinentes de solutions existantes et éprouvées grâce à des feuilles de routes pragmatiques.

Les actions sur les équipements thermiques (changement de chaudière, isolation des réseaux en volume non chauffé, mise en place de robinets thermostatiques et équilibrage des réseaux hydrauliques) et une isolation du plancher bas sont plus adaptés pour les bâtiments d’avant 1948.

Pour les bâtiments des 30 Glorieuses, les actions les plus pertinentes dépendent très largement de l’état constaté. Toutefois les stratégies de rénovation les plus adaptées consistent à agir sur l’enveloppe (avec un effort financier conséquent) ou à combiner des opérations sur les équipements thermiques (changement de chaudière, etc.).

Il est possible de réduire la consommation énergétique en combinant plusieurs actions sur l’enveloppe ou en agissant uniquement sur les équipements thermiques pour les bâtiments construits dans les années 80, annonce l'étude.

Le pilotage et la maintenance, un gage d’efficacité énergétique

L’étude révèle par ailleurs l’importance d’un pilotage et d’une maintenance de qualité des installations thermiques soit pour accompagner le processus de rénovation, quelle que soit la feuille de route choisie, soit en attendant de pouvoir rénover les installations. Elles permettent à elles seules de réaliser jusqu’à 20 % d’économies d’énergie, évitent les dérives, sources de gaspillage, et garantissent la performance du système dans le temps.

Sur des installations rénovées, l’absence de pilotage et de maintenance génère une surconsommation croissante au cours des années. Sur des installations existantes non rénovées, ces prestations peuvent générer des gains importants par rapport à un entretien minimal obligatoire, un gain de l’ordre de 20 %. Pour l’ensemble des habitats collectifs étudiés, les gains liés à ces services croissent de manière de plus en plus importante au fil du temps et le surcoût lié à un pilotage et une maintenance efficaces de l’installation se voit très rapidement amorti.

Les pistes de réflexion

La FEDENE propose d’accompagner avec efficacité la rénovation énergétique des logements équipés de chauffage collectif en encourageant la définition d’une feuille route avec un objectif intermédiaire à 2025 (en kWh/m2.an) incitant à réaliser des actions pour atteindre à terme l’objectif fixé de 2050.

Elle propose aussi d'inscrire dans le projet de loi relatif à la transition énergétique la garantie de performance réelle, ce qui constituerait un moyen supplémentaire pour renforcer cet élan. Dans le cadre de la révision de la réglementation thermique « bâtiments existants », la Fedene propose d'insister sur l’obligation d’entreprendre des actions de performance énergétique à l’occasion de grands travaux sur le bâtiment (ex : isolation en lien avec un ravalement, équilibrage hydraulique en liaison avec l’isolation de la toiture...).

B.P

Crédits photos : FEDENE/CARDONNEL Ingénierie
Photo de Une : © Claude Calcagno - Fotolia.com

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.