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Une toiture végétalisée connectée pour optimiser la gestion des eaux pluviales

Publié le 19 juin 2015

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Le spécialiste de la toiture végétalisée Le Prieuré vient d'imaginer un nouveau concept pour optimiser la gestion des eaux de pluie, problématique grandissante en coeur de ville. Sur le toit, le couvert végétal capte une partie de l'eau comme un système classique mais la partie stockage est optimisée et connectée. Explications avec Raphaël Lamé, directeur du Prieuré et Jean-Christophe Grimard, responsable R&D.
Une toiture végétalisée connectée pour optimiser la gestion des eaux pluviales - Batiweb

Il aura fallu 4 ans, plus de 10 000 heures de R&D et environ un million d'euros d'investissement à l'entreprise Le Prieuré pour imaginer le futur de la toiture végétalisée : la Toiture Hydroactive Connectée.

« Notre objectif était d'apporter une réponse à la problématique de la gestion des eaux pluviales en milieu urbain et à la saturation des réseaux d'assainissement », explique Raphaël Lamé, directeur de l'entreprise spécialisée dans les toitures végétalisées depuis plus de vingt ans.

La loi sur l'eau du 12 juillet 2010 fixe en effet le cadre d'une politique de gestion de l'eau à la parcelle, contraignante en termes de contrôle des rejets, d'autant que la responsabilité revient désormais au maître d'ouvrage sur sa parcelle.

«Aujourd'hui, les solutions traditionnelles de gestion de l'eau de pluie ont montré leurs limites. Réguler le débit des eaux pluviales en l/s/ha ne suffit plus. Il faut en plus réduire le volume d'eau rejeté dans le réseau », assure le directeur. D'où l'idée d'intégrer en amont la gestion des eaux pluviales à l'architecture du bâtiment grâce à une toiture végétalisée nouvelle génération.

Une toiture régulatrice

Sur le toit, un tapis de sedums, ciboulette, oeillets et autres vivaces capte la pluie. L'eau qui s'infiltre dans le substrat est stockée dans un premier bac. Mais, à la différence d'une toiture végétalisée traditionnelle, le volume excédentaire d'eau est recueilli dans un sous bac de 50 L, composé de deux compartiments distincts.

Grâce à des « mèches » placées dans le sous bac, l'eau contenue dans la partie inférieure du sous-bac remonte par capillarité dans le substrat et les plantes. Le couvert végétal est ainsi préservé, sans nécessairement installer en plus un système d'irrigation.

« Cette évapo-transpiration favorise le rafraichissement naturel du bâtiment et lutte contre les îlots de chaleur en milieu urbain »
, précise-t-on chez Le Prieuré. L'eau contenue dans la partie supérieure du sous bac, s'évacue pour sa part via un régulateur à micro-débit breveté.

Une toiture connectée

Un système de monitoring en forme de cactus, positionné directement dans la végétation, informe le propriétaire en temps réel de la température, de la quantité d'eau pluviale tombée et du volume d'eau stockée. Ainsi, en anticipation des fortes pluies, il est possible de piloter la vidange du sous-bac à distance.

 

La Toiture Hydroactive Connectée dispose d'une capacité de stockage de 90 L/m2, contre 20 à 25 L/m2 pour une toiture végétalisée classique. En d'autres termes, « pour une toiture végétalisée classique d'environ 200 m2, 50 % de la pluie est évacuée vers le réseau, ce qui représente 65 m3 évacués par an, avec un débit de fuite de 110 L/s/ha ; alors que la nouvelle génération évacue seulement 20 à 30 % vers le réseau, soit 33 m3 par an, avec un débit de fuite de 1L/s/ha. Un débit de fuite qui est ajusté par l'utilisateur et qui sera toujours le même quel que soit le niveau de pluie », précise Jean Christophe Grimard, responsable R&D.

Un surcoût de 30 à 50 %

Le système présente cependant un surcoût de 30 à 50 % par rapport à un système traditionnel, d'autant que son poids (50 kg pour la réserve + 95 kg pour le bac végétal à saturation d'eau) limite sa mise en oeuvre aux nouveaux bâtiments, ou nécessite un support béton pour les anciens.

Des contraintes qui n'ont pas pour autant freiné certaines collectivités, comme Lyon et Paris. Cette toiture a déjà été mise en oeuvre dans trois projets architecturaux : une éco-crèche à Poissy, et deux sites Sogaris à Rungis et Lyon.

Claire Thibault
© Le Prieuré

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