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Au premier trimestre 2015, 4 635 entrepreneurs du bâtiment ont défailli

Publié le 16 avril 2015

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Le niveau de défaillances d'entreprises au 1er trimestre 2015 est au plus haut depuis 2009, avec une hausse de 7,6 % par rapport au 1er trimestre 2014. Les TPE et PME de moins de 50 salariés souffrent plus particulièrement, avec des niveaux de défaillances qui s'accélèrent. Le bâtiment est toujours l'un des secteurs les plus touchés par la crise. Il concentre à lui seul un quart des redressements et liquidations judiciaires. Analyse.
Au premier trimestre 2015, 4 635 entrepreneurs du bâtiment ont défailli - Batiweb

C'est un bien triste record qu'atteignent aujourd'hui les entreprises TPE et PME françaises. Avec une hausse de +7,6 % de défaillances d'entreprises sur le 1er trimestre 2015 par rapport au premier trimestre 2014, leur situation économique se dégradent rapidement, selon le dernier baromètre publié par Altarès ce jeudi.

« Depuis un an, les petits employeurs portent les stigmates de cette reprise qui tarde à s'enclencher. Mais les PME sont à leur tour victimes d'une rechute. Si les plus grandes d'entre-elles, celles de plus de 50 salariés, emboitent prudemment le pas de la reprise, les PME plus modestes ont encore une activité irrégulière et insuffisante », affirme Thierry Millon, directeur des études Altarès.

Les défaillances de TPE d'un salarié explosent

Depuis 2009, chaque premier trimestre se conclut aux environs de 16 500 défaillances. « 2015 signe un  démarrage bien plus compliqué avec 18 134 défaillances d'entreprises en augmentation de 7,6% par rapport au même trimestre 2014 », relève Altarès. 

Les dépôts de bilan de structures de 1 ou 2 salariés bondissent ce trimestre de plus de 47 %. Plus précisément, les défaillances de TPE d’un salarié explosent de 54% tandis que celles de deux salariés augmentent de 8%. « Le premier emploi est une charge financière que beaucoup d'entrepreneurs en panne d'activité semblent ne plus pouvoir assumer », note le rapport.

4000 (+9%) TPE de 3 à 9 salariés ont-elles-aussi déposé le bilan ; La vulnérabilité est particulièrement marquée sur les entreprises de 7 ou 8 salariés (+20%).

Pour les PME, le point de clivage se fixe à 49 salariés. Au-dessus (50 salariés et plus) les défaillances sont globalement stables tandis qu'en-dessous, elles sont en hausse sensible (+16%). Les tensions sont plus notamment très prononcées sur les PME de 16 à 20 salariés (+28%).

Le bâtiment représente plus d'un quart des défaillances

Environ 14 000 des 18 000 procédures collectives de ce trimestre, soit 77%, ont été ouvertes sur des sociétés commerciales (principalement des SARL) ; c’est 10% de plus qu’un an plus tôt. Les artisans ou les commerçants individuels couvrent moins de 2 800 jugements, un nombre en retrait de 3% sur un an et 7% sur deux ans.

En revanche, plusieurs secteurs dépassent les niveaux de défaillances de 2009 dont celui du bâtiment. Il concentre à lui seul plus d'un quart des redressements et liquidations judiciaires (26 %).

Au premier trimestre 2015, 4 635 entrepreneurs ont défailli, soit 11 % de plus qu'il y a un an. Le pic précédent avait été atteint début 2010 avec 4 400 défaillances. Les travaux de maçonnerie générale portent 1 130 défaillances (+15 %). La construction de maisons individuelles est également fragilisée avec 345 dépôts de bilan (+12 %) mais aussi les travaux de menuiserie bois et pvc (385 ; +18 %) ou les travaux de plâtrerie (279 ; +8 %).

Par CA et par régions

Neuf sociétés défaillantes sur dix, publiant leur bilan, développent moins d'1,5 millions de chiffre d'affaires. Leur nombre augmente de 8 % sur un an.

Mais c'est sur la tranche de 3 millions à 7,5 millions d'euros que la tendance est la plus sévère (+22%). Au-delà de 15 milions d'euros de chiffre d'affaires, une quarantaine de sociétés ont connu un redressement ou une liquidation judiciaire, nombre en recul de 3 %.

 La plupart des régions démarre l'année dans le rouge. Une procédure collective sur cinq est francilienne. Les deux autres régions, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-D'azur, sont-elles-aussi en souffrance avec une hausse du nombre de redressements ou liquidations judiciaires (RJLJ) de 11 % avec respectivement 1 847 et 1 939 jugements. Ce podium concentre à lui-seul plus de 10 000 des 17 700 RJLJ du trimestre.

« En dépit du bon chiffre de fin d'année (-5%), notre analyse du dernier trimestre 2014 se voulait prudente, rappelant que le ton de l'année 2015 serait donné à fin mars. Nous y sommes et la lourde tendance de ce début 2015 efface les espoirs d'un retour à une sinistralité sous la barre des 60 000 défaillances à l'année. Si l'activité a redémarré pour les PME les plus structurées, elle s'avère en revanche encore trop irrégulière pour les acteurs plus modestes pour lesquels la bataille des prix, quand ils ont encore les moyens de la mener, est insuffisante pour gagner des marchés. Pour nombre de TPE la reprise semble trop loin et il faudra tenir encore quelques mois, mais l'horizon se dégage et le plus dur pourrait être passé », conclut Thierry Millon.

C.T
© Fotolia

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