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Conjoncture : 80% des chefs d’entreprise se montrent toujours inquiets

Publié le 29 janvier 2016

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La 27e édition du baromètre KPMG-CGPME sur le financement et l’accès au crédit des PME révèle que les chefs d’entreprise se montrent toujours inquiets face à la situation économique. Et parmi les principales difficultés citées, on retrouve la baisse du chiffre d’affaires (45%) et la hausse des coûts ou prix des fournisseurs (44%). Les problèmes de trésorerie ou de financement ont sensiblement diminué, tout comme l’autocensure en matière de recours au crédit bancaire.
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Depuis 2009, l’inquiétude des chefs d’entreprise pour l’économie française « est fluctuante mais toujours nettement majoritaire ». Le 27e baromètre KPMG-CGPME montre une légère baisse de cette inquiétude par rapport au mois de septembre 2015, à 80% (- 3 points), un chiffre qui reste tout de même très élevé.

Les disparités entre les secteurs d’activité sont considérables puisque dans le BTP par exemple, l’inquiétude des patrons s’établit à 87% contre 77% dans les services.

Concernant l’inquiétude des chefs d’entreprise pour leur activité, elle est repassée sous la barre symbolique des 50%, se situant même à 45% en janvier 2016. Les chiffres observés démontrent que le niveau de préoccupation des patrons n’est plus tellement « corrélé au regard porté sur l’économie française dans son ensemble » souligne le baromètre.

Les principales difficultés rencontrées par les chefs d’entreprises

Deux facteurs anxiogènes remettent en cause les investissements pourtant source de création d’emplois : le volume d’affaires, cité à 45%, et le coût des fournisseurs (44%).

Depuis septembre 2010, les frais engendrés par les fournisseurs se sont accrus avec une proportion de structures concernées dépassant le plus souvent 60%, souligne le baromètre. Les tensions en termes de chiffres d’affaires sont reparties à la hausse en juin 2012, avec des taux de citation majoritaires à partir de décembre 2012, ajoute-t-il.

Les difficultés de trésorerie ou de financement concernent environ 23% des PME, soit 3 points de moins depuis septembre 2015 et - 7 points depuis mai 2015.

Baisse des investissements en innovation

Lors de cette 27e vague du baromètre, 61 % des dirigeants déclarent avoir au moins un souhait de financement, en recul de 10 points en quatre mois. L’intention des patrons de recourir au crédit recule en ce qui concerne son exploitation (32 %, - 4 points par rapport à septembre 2015) et plus sensiblement s’agissant de ses investissements (37 %, -11 points).

Les projets d’investissement concernent surtout le remplacement ou l’entretien du parc de machines (67%, + 6 points), ainsi que l’acquisition de nouveaux équipements ou véhicules (50%, + 11 points).

La perspective de réaliser des innovations est elle en baisse (23%, - 2 points), tout comme les souhaits d’acquisitions de développement (18%, - 8 points).

L’autocensure en matière de recours au crédit bancaire semble encore se réduire tendanciellement depuis 6 mois, puisque 29 % disaient s’être limités dans leurs demandes en mai 2015, 32 % en septembre 2015 et 28 % en janvier 2016.

Jacky Lintignat, Directeur général de KPMG, commente « En ce début d’année 2016, les dirigeants de PME limitent plus leurs investissements à cause de leur forte inquiétude sur la conjoncture générale qu’à cause des conditions d’accès au crédit » commente Jacky Lintignat, Directeur Général de KPMG. Les mesures de durcissement d’accès au crédit

Les relations avec les banques demeurent tendues. François Asselin, Président de la CGPME, explique que les PME souhaitent plus de transparence de la part de leurs banques, qui de part l’automatisation des services, n’assurent plus toujours de proximité avec leurs clients. Il conseille tout de même aux entreprises « d’aller vers leurs partenaires financiers afin de raconter leur histoire ».

67% des interrogés ont constaté au moins une mesure de durcissement des conditions de financement par leur établissement bancaire. Par ailleurs, ils sont 41% (- 4 points) à faire référence à des taux élevés et 30% (- 8 points) aux demandes de garanties supplémentaires. Par conséquent, 33% (- 6 points) des sondés pensent revoir leurs lignes de crédit et 38% (- 6 points) se tourner vers les concurrents.

Pour François Asselin : « Sept ans plus tard, les réponses au financement court terme des PME n’ont pas été apportées. Le vrai sujet demeure celui de l’octroi de facilités de trésorerie pour couvrir les besoins de financement sur une très courte période (moins de trois mois). Les réponses existantes telles que l’affacturage demeurent imparfaites et de nouvelles perspectives telles que le financement participatif restent à construire réellement »

Les résultats du baromètre se basent les réponses de 402 dirigeants d'entreprise, représentatif des entreprises françaises de 10 à 500 salariés. Les interviews se sont déroulées par téléphone du 7 au 13 janvier 2016. 

R.C

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